35 : Durant la nuit

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Durant mon tour de garde, tout était allé pour le mieux. Quelques animaux m'avaient fait de belles frayeurs mais rien de plus. Les dernières heures avaient été les plus difficiles, ma concentration baissait avec la fatigue. Finalement, je réveillai Alexei et allai me coucher.

J'étais plongée dans un rêve flou, lorsqu'un puissant bruit d'explosion me réveilla en sursaut. D'un bond, je me relevai, attrapant le couteau de chasse que m'avait laissé Alex. Je sortis de la tente de pierre à toute vitesse et vit mon compagnon au sol, probablement inconscient. Un homme en armure complète était étalé plus loin, et tentait de se relever, sonné.

Je n'avais appris que les bases sur combat au corps à corps, ayant surtout des techniques pour le combat à la masse d'arme. Mais je n'avais pas le choix. Profitant de la désorientation de l'homme, je me jetai sur lui et donnai mon plus beau coup de pieds dans son casque d'acier. Je me fis bien mal, mais espérai que le bruit le choquerait suffisamment longtemps pour que j'attaque.

J'avais un couteau, et chaque armure avait des failles. J'avais le choix : la gorge, ou les articulations. 

Mon hésitation me coûta ma possibilité d'agir. L'homme avait eut le temps de reprendre ses esprits et dégaina un coutelas, amorçant un coup. J'esquivai maladroitement, mais l'homme n'en démordait pas. Il continuait à m'asséner de coups, sans merci. Chacune de mes esquives me faisait perdre un peu plus l'équilibre. Je tombai finalement en arrière. Pour esquiver ce coup-là, je me laissai rouler dans la pente de la colline, ne trouvant rien de mieux sur le coup. 

Arrivée en bas, non sans quelques blessures dûes au quelques pierres, et un tournis prononcé, je tentai de me relever et de fuir, le temps de trouver un meilleur plan. Cependant, mon tournis me fit perdre plusieurs fois l'équilibre, et malgré mes efforts, l'homme parvint sans mal à me rattraper.

Alors que j'étais à court d'idée, et prête à me faire embrocher, un miracle se produisit. L'armure ambulante s'écroula au sol, bousculée par... Kater. Le lézard géant était revenu d'on-ne-sait-où et s'était jeté sur mon assaillant. Je récupérai le coutelas, tandis que l'homme cherchait à se débarrasser du poids de l'animal. 

Cette fois, pas d'hésitation, je plongeai la lame entre les deux pièces qui constituait la protection du bras. J'entendis un cri de douleur féminin s'échapper du casque fermé de l'armure. Je retirai la lame sanglante, tandis que Kater tentait de mordiller les parties de l'armure. Il appuyait toujours de tout son poids, sur le corps de notre assaillante. Ses crocs acérés, se refermèrent sur sa jambe, déformant le métal de l'armure sous la puissance de sa mâchoire et un deuxième cri retentit. Estimant que notre monture se chargeait de la menace mieux que moi, je me précipitai en haut de la colline, pour aller voir comment se portait Alexei.

Je le trouvai à quatre pattes, en train de tenter de se relever, toujours sonné. Je me précipitai à son chevet.

- Alex ! ça va ?

Il leva le regard vers moi, en plissant les yeux, visiblement perdu.

- Oh... Alexie... oui, je... ça va.. Tu vas bien ? Tu n'es pas.. blessée ?

Je secouai la tête.

- Tout va bien.. Kater s'occupe de notre assaillante... Mais il vaudrait mieux aller l'aider, je ne sais pas combien de temps ça tiendra...

Je l'aidai à se relever, lui permettant de s'appuyer sur moi. Après un temps à retrouver son équilibre et ses esprits, Alexei me lâcha.

- Merci... Allons-y.

Je lui tendis le coutelas, tandis que je gardai le couteau de chasse et nous nous dirigeâmes donc vers le bas de la colline, pour aider Kater. Il semblait bien se débrouiller, visiblement toujours affalé sur l'armure. 

La Tyrannie de l'Oeil d'OrOù les histoires vivent. Découvrez maintenant