36 : Le message

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Après une nuit courte et un long trajet, nous atteignîmes finalement la ville en fin d'après-midi. J'avais somnolé une grande partie du trajet, ayant vu mon sommeil perturbé par l'attaque. Alexei m'avait proposé de dormir un peu plus longtemps mais j'avais refusé. Je pourrais dormir quand je rentrerai au QG. 

En ville, Alex acheta du papier pour pouvoir contacter les Aiguilles. Nous décidâmes donc d'aller dans une auberge, considérant qu'une chambre là-bas serait plus pratique pour écrire un message et faire de la magie en toute discrétion. Du moins, de manière beaucoup plus discrète qu'au milieu de la rue.

Après avoir payé une chambre, nous commençâmes à rédiger le message. Alexei me donna les informations importantes à écrire.

- Est-ce que c'est un message qui fond dans le bras ?, demandai-je en grattant le papier

Alexei ne sembla pas comprendre sur le coup puis saisit ce que je voulais dire.

- Oh. Non, pas du tout. ça nécessiterait que tu te rendes sur place pour leur transmettre... Or si tu le pouvais, on n'écrirait pas ce message. Donc non, je vais t'apprendre une autre magie de communication. Tu n'aurais besoin de penser qu'à la personne à qui tu veux envoyer le message.... Bref, je t'expliquerai quand la lettre sera écrite.

Je finis de rédiger les informations qu'il manquait et Alex la relut pour s'assurer qu'il y avait tout. Ceci fait, il m'expliqua qu'il fallait que je pense fort à une personne en particulier, tout en brûlant la lettre.

- Tu peux penser à un détail particulier chez cette personne si ça t'aide. L'essentiel c'est juste que tu ne relâches pas ta concentration jusqu'à ce qu'elle soit consumée.

J'acquiesçai, tandis qu'il me tendait son briquet à silex. Je ne savais pas à qui envoyer la lettre. Dafney aurait été le choix le plus logique... mais étonnamment, ce ne fut pas sur lui que je décidai de me concentrer. J'avais plus de facilité à penser à mes amis. Je choisis donc Helena comme destinataire. Tout en concentrant mon esprit sur elle, je déclenchai la flamme. Le sourire d'Helena était charmant, et lorsqu'elle était emballée par quelque chose, ses yeux se paraient d'une flamme immortelle. Le papier se consumait dans un feu froid. La voix d'Helena me manquait, en y pensant. Ça ne faisait que deux jours que je ne l'avais pas entendue, mais avec tout ce qui s'était passé, j'avais l'impression que ça faisait deux semaines. Les cendres, au lieu de tomber à terre, s'envolèrent par la fenêtre, comme guidées par une volonté propre. Avec Helena, je m'entraînai à la magie, aussi. C'est grâce à elle que j'arrivai à améliorer ma concentration.

Une fois le papier entièrement consumé, je pus relâcher ma concentration et sentis une puissante torpeur m'envahir. Pensant tout d'abord que mon corps réclamait le sommeil qui me manquait, je ne m'en fis pas. Mais je sentis mes jambes se dérober sous moi.

- Hola !, s'exclama Alexei en me rattrapant, Je vais t'aider à te coucher.

- Hein..? Non, je peux tenir...

- Non, tu as besoin de repos. Cette forme de magie, bien que très simple, pompe beaucoup d'énergie. Donc repose-toi, je veille.

Il m'aida à m'allonger alors que mes paupières se fermaient déjà.

- Merci.., marmonnai-je

Je crus voir un rapide sourire étirer ses lèvres.

- On va dire que c'est pour les deux fois où tu m'as sauvé la mise, murmura-t-il, Allez bonne nuit

Je voulus lui répondre mais, déjà, mon esprit trouvait refuge dans les bras de Morphée.

La Tyrannie de l'Oeil d'OrOù les histoires vivent. Découvrez maintenant