Les Loups se rencontrent

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Pdv Anastasia

Une fois tout le monde au dodo tel des petits enfants bien éduqués, je sors de mon lit déjà habillée. Les écouteurs dans la poche et le livre sous le bras je suis prête à aller dans la forêt interdite. La porte silencieusement passée-

Après avec l'autre qui ronfle comme un tracteur à côté c'est tout de suite plus simple.

- je passe par l'étape frigo pour attraper deux petites bières histoires de tenir un peu.

La manoir est enfin derrière moi et laisse place à une sombre forêt.

Plus si sombre quand tu vois mieux dans le noir espèce de patate.

Mais arrête de casser mon délire sérieux.
Les étoiles et la lune m'offre un éclairage amplement suffisant à travers le mince et éparse feuillage des arbres.

Je trouve un arbre digne de Conjuring pour poser mon petit postérieur.

Qui aurait bien besoin d'aller trouver son chemin près d'une salle de sport.

Ouais bon on va rien dire là dessus j'ai la flemme.

J'avais bien remarqué ça...

Après ce petit échange avec moi même, j'enfourne mes écouteurs et lance ma playlist en aléatoire. Je dévore les premiers chapitres du Rouge et Le Noir tout en sirotant ma première bière.

Plus la nuit s'avance, plus je me plonge dans cet univers assez sombre psychologiquement mais qui défend des valeurs.

Mes pieds se balancent dans le vide au rythme de la musique. Après une bonne vingtaine de page plus tard et ma première bière finit cul sec, une odeur vient me titiller les narines.

Je me tends, à l'affût de brindilles qui craquent sous des pas. Ça se rapproche, ça sent l'alcool et le vieux cuir.

Et surtout pas le savon en tout cas.

J'aurais pas dit ça comme ça mais bon c'est une façon.
Je retire mes écouteurs pour mieux entendre les feuilles crisser sous le poids d'un homme. C'est un pas lourd et appuyé.

Donc ce n'est pas l'autre tartuffe. Ça nous arrange.

Exactement.
Je descend le plus discrètement possible de ma branche, qui va devenir mon refuge je pense, et essaye de contourner le monsieur. Je me doute que ce soit Scott mais je préfère être sur mes gardes.

« - Qu'est ce que tu fous là gamine ? Demande une voix rays que que je peux reconnaître entre mille.

Logan. On n'est pas dans la merde.

Je me retourne doucement espérant ne pas plus attiser sa colère.

- Ho je n'en sais trop rien je me balade.

Ses yeux se baissent sur ma main tenant ma boisson.

- Tu n'es pas un peu jeune pour boire de ça toi ? Dit-il en la désignant du menton.

Il m'a pas l'air trop hostile pour l'instant.

- Et toi? Tu n'es pas trop bourré pour en boire ? Répondis-je du tac-o-tac.

Et bah pour plus si longtemps... As tu déjà oublié la règle je-ne-sais-plus combien de ne pas répondre à Logan ?

Contrairement à ce que Jean-Louis pense, Logan sourit tristement à ma gentille répartie. Ce qui m'étonne.

- T'as du répondant j'aime ça.

Je mime un salut théâtrale, ce qui nous fais rire.

Oula qu'est ce qu'il se passe tu socialise ?

Je décapsule la bouteille et lu retourne la question initiale.

- Et toi ? Que viens tu faire ici ?

- Je viens retrouver de vieux démons. Répond Logan, énigmatique.

Je le questionne du regard mais il ne dit rien de plus. Trouvant ce moment légèrement gênant-

Surtout pour toi n'ayant aucune capacité sociale.

-je décide de retourner aux dortoirs. Logan n'approuve pas tellement cette idée car quand je passe a coter de lui il m'aggripe doucement le poignet.

Au violeuuuuuuuur !

- Tu ne veux pas te la fermer ? Crie-je.

- Mais à qui tu parles ?

C'est à son tour de me dévisager.

- Oups, j'ai pensé à voix haute c'est ça ?

- Oui. Mais pourquoi ?

-Pour rien ! »

J'ai répondu trop rapidement pour que ce soit naturel. Je me dégages de son étreinte et repars, d'un pas rapide, de l'autre coter en direction de ma chambre.


Pdv Logan

Je ne la lâche pas des yeux, et même après qu'elle soit rentrée, je continue de fixer la porte à me demander si c'est bien réel. Quasiment 15 ans que je croyais ma fille morte... Et maintenant elle est là devant moi en chair et en os.

Je ne sais pas comment agir devant elle... Est ce que je dois me comporter comme un père ? Comme un étranger ? Dois-je disparaître de sa vie comme ça l'a toujours été ?

Je m'assieds à même le sol et compte bien rester là un petit bout de temps.


Pdv Anastasia

Après avoir jeté mes déchets, je me décide à terminer le livre que j'ai gentiment emprunté. Malheureusement après l'avoir finit et re dépose devant la porte de son propriétaire, l'anxiété rapplique au galop.

Pourquoi est ce que cela arrive toujours au moment où je ne veux pas ?

C'est toujours comme ca désolée...

Tu n'y es pour rien. C'est juste mon esprit détraqué.
Je fais les cents pas dans les couloirs du dortoir dans l'espoir de me fatiguer. Mais rien n'y fais.

Cependant une seule chose réussit à me calmer et ce depuis toujours.

Et c'est quoi ?

Taper. Soit dans des murs, dans des gens où des objets plus ou moins renforcés.

Ah.

Sans perdre une autre seconde, au risque de détruire une tapisserie, je file dans ma chambre histoire de me changer. Je fais ça je plus discrètement possible mais bon manquer de se casser la gueule en enfilant un short c'est pas fou.

Effectivement, ca serait con de tomber sur l'autre flèche argentée.

Fort cocasse je confirme.

Je cours en direction de la salle de sport. Je profite aussi de la longueur des escaliers pour m'échauffer tranquillement. J'arrive devant un sac de sable.

Parfait alors.

Pour la seconde fois de la soirée mes écouteurs diffusent à fond ma musique, cette fois ci avec un playlist spécial « je tape quelque chose ».

Je frappe à mains nues sur le cuir légèrement usé. Je frappe pour oublié la douleur . Je frappe à en saigner pour me calmer.

La sueur dégouline le long de mes cheveux relevés en une queue de cheval serrée. Tout mon corps est à bout, il ne demande qu'à s'arrêter mais ma capacité l'en empêche.

La Louve SolitaireOù les histoires vivent. Découvrez maintenant