Live Die Love - TOME 3

42 Dis-moi qui tu es

L'odeur de café m'appelle comme un mort vers la chair. Mais pendant combien de temps ai-je dormi ? Ma famille a besoin de moi, bon sang ! Une fois que j'ai ingurgité quelque chose, je repars les chercher. Avec l'aide de ces gens ou sans eux...

C'est une femme magnifique qui m'accueille dans la cuisine. Grande, élancée, les cheveux gris et courts, son visage plein de sensibilité respire la gentillesse. Je remarque sa surprise lorsqu'elle découvre la couleur de mes yeux. J'oublie parfois que l'ambre de mon regard étonne ceux que je dévisage.

- Bonjour, je m'appelle Carol. J'ai pensé que tu devais être affamée.

Elle n'a pas tort. Mon ventre est crispé depuis mon réveil.

- Merci. J'ai dormi depuis longtemps ?

- Deux jours.

- Quoi ? Ce n'est pas possible... Je suis déjà debout lorsque Carol pose doucement sa main sur mon épaule.

- Prends le temps de manger, Kate. Glenn nous a expliqué pour ta famille. Tu pourras aller à leur recherche mais d'abord tu dois reprendre des forces, tu ne crois pas ?

Je suis bien obligée de le reconnaître, je tiens à peine debout...

Je me rassois et engouffre rapidement tout ce qui se présente à moi.

Carol en profite pour me parler des membres de son groupe.
Puis un homme vient s'asseoir en face de moi. Calme, le regard perçant. Une allure de chef. C'est sûrement le leader de la prison.

De sa voix douce mais assurée, Carol m'indique qu'il s'appelle Rick.

Il me fixe intensément pendant un long moment avant de prendre la parole :

- Glenn m'a parlé de toi. En bien.

A nouveau un silence. Puis il reprend :

- Dis-moi, combien de rôdeurs as-tu tués ?

Je prends une profonde inspiration, attends puis réponds aussi calmement que lui :
- Beaucoup plus que toi...

Mon ton est sûr sans être agressif ou hautain. Je n'ai rien à perdre. Mon groupe est ma priorité.

Je le vois esquisser un léger sourire avant d'arborer à nouveau son expression placide :

- Et combien d'hommes as-tu tués ?

- Beaucoup moins que toi...

A nouveau un léger sourire...

- Je ne tue que les marcheurs. Entre humains, nous ne devrions pas être ennemis. Mais je sais que certains ne pensent pas comme moi et en profitent pour commettre des atrocités. Ce que je déplore, lui dis-je.

- Une dernière question : pourquoi te ferais-je confiance ?

Une imperceptible tension danse dans la pièce. Les traits de Carol sont tendus, comme si elle attendait avec impatience la fin de cet interrogatoire.

Je les regarde tout deux avec insistance. Glenn nous rejoint dans la pièce avant que je ne réponde. J'en profite pour les regarder à nouveau tous les 3, l'un après l'autre. Mon attitude est loin d'être anodine : j'ai un message à leur faire passer et je ne me répéterai pas...

- Parce que, Rick, toi et moi, nous avons les mêmes préoccupations. Tu veux protéger les tiens et qu'ils ne leur arrivent rien. Tu serais prêt à tout pour les maintenir en vie, n'est-ce pas.

Je ne lui laisse pas le temps de répondre :
- Pour moi c'est pareil. Je veux protéger les miens et qu'il ne leur arrive rien. Je serais prête à tout pour les maintenir en vie.