Live Die Love - TOME 3

50 Dead western

Trois camions militaires se garent dans l'allée centrale, presque à la hauteur de la maison dans laquelle nous nous trouvons.

Les bâches ont été enlevées, laissant apercevoir plusieurs individus dans deux d'entre eux.

- Ce sont des civils, nous chuchote Glenn.

- Et ceux qui en descendent ne ressemblent pas à des militaires, ajoute Harvey.

Accroupis près des fenêtres de l'entrée, nous détaillons nos visiteurs.

- Ce ne sont pas des militaires mais ils sont mieux armés que nous, déplore Glenn.

L'un d'entre eux fait descendre tous les civils sans ménagement, en les regroupant au milieu de la route.
Sept personnes apeurées se serrent les unes contre les autres. Je compte un vieillard, deux enfants, une femme en pleurs, et trois hommes.

Celui qui semble être le chef des mercenaires s'approche et frappe violemment l'un des civils avec la crosse de son fusil.

- Alors, où elles sont ? Beugle-t'il. Réponds ! Un autre coup atteint à nouveau le visage ensanglanté de l'homme à terre.

J'ai la gorge nouée. Tuer ! Tuer encore et toujours. Quand est-ce que cela va s'arrêter, bordel !

Toujours accroupie derrière la fenêtre, je contiens ma rage avant de leur chuchoter :
- Ils ne sont qu'une douzaine, on peut les avoir.

- Kate, m'arrête Glenn. T'as vu leur attirail ?

- Pas question d'assister à ça sans rien faire. N'essayez même pas de m'en empêcher...

Un cri se fait entendre, celui d'un gamin qui hurle :
- Papa !

Des bruits sourds pleuvent. Suivis des pleurs de la femme.

Pas besoin de voir la scène pour comprendre.

- Elle a raison. On peut pas les laisser faire ça... Grogne Daryl.

Je lui montre la maison d'en face :
- Avec tes flèches, tu peux atteindre l'une de ces vitres, en haut ?

- Tu m'prends pour un mickey ou quoi ? Me répond-il, vexé.

- Ok ! Glenn, monte au premier ! Quand Daryl aura tiré, tu ouvres le feu sur eux sans les toucher. Puis laissez-moi faire.

- Je n'aime pas ça, Kate ! Je n'aime pas ça du tout, répète Harvey.

- Moi non plus, ajoute Glenn.

- On n'a pas le choix. Tu veux avoir ces morts sur la conscience ? Il est clair qu'ils vont les liquider, une fois qu'ils auront trouvé ce qu'ils cherchent. Alors on y va ! Leur dis-je d'un ton dur.

Glenn grimpe les escaliers, en se retournant plusieurs fois dans notre direction.

- T'es une putain tête de pioche, toi ! Me lance-t-il.

Si je dois mourir dans quelques secondes, je saurais au moins pourquoi...

La vitre d'en face s'entrouve. Le tir de Daryl est parfait. Suivi de ceux de Glenn.

J'ouvre grand la porte, tire une fois en l'air puis lance d'une voix forte :

- C'est bon, les gars, on se calme !

- Tiens, tiens, v'là une jolie donzelle !

Celui qui joue au chef est un gars à la carrure immense. Une balafre marbre son visage sur toute la partie gauche.

- La jolie donzelle, comme tu dis, est bien entourée, mec.

Je profite de mon entrée théâtrale pour faire mentalement un état des lieux de la situation.