Live Die Love - TOME 3

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Glenn m'arrête :
- Kate, attends, Daryl est blessé.

- Nan, c'est rien, grogne le motard.

- Mais si, tu saignes !

Je reviens sur mes pas et soulève un pan de la chemise de Daryl.
- Si tu saignes, tu vas attirer les rôdeurs !  Il faut qu'on soigne cette blessure.

La plaie est superficielle mais étendue  sur toute la partie gauche de son torse.

- Assieds-toi là, je vais m'en occuper ! Lui dis-je en désignant une pierre à quelques mètres de là.
Je m'installe à genoux devant lui et sors de mon sac la trousse de secours.

Harvey assiste à la scène, les sourcils froncés. Il ne semble pas apprécier le motard et encore moins le fait que je sois près de lui...

- Je vais faire un tour, histoire de m'assurer qu'aucun rôdeur ne vient par ici, annonce Glenn. Tu viens, Harvey !

Je crois que Glenn a bien saisi ce qu'il se passe. Dès que j'en aurai fini avec le motard, je parlerai à Harvey. Je ne peux pas laisser la situation dégénérer davantage.

Harvey le rejoint, un mauvais rictus sur les lèvres. Les deux s'éloignent en silence.

- Soulève ta chemise ! Ça va piquer...

Daryl semble gêné. Les pans de son vêtement sont en lambeaux mais son blouson est intact.

Au moment où j'applique la lotion désinfectante, je le vois pincer les lèvres et se raidir. Un morceau de tissu retombe sur une partie de la plaie que je viens de nettoyer.

Je ne peux m'empêcher de soupirer.

- Bon déshabille-toi ! Sinon ce que je fais ne servira à rien ! Lui dis-je rapidement, sans le regarder.

Daryl hésite. Puis je sens son regard se poser sur moi avec insistance. Lentement il enlève son blouson puis ce qu'il reste de sa chemise.

Je fais mine de chercher quelque chose dans la trousse puis recommence à désinfecter sa peau. Le motard m'observe toujours, en silence.

Ma main droite est posée contre son flanc gauche. Le contact de sa peau me trouble... Punaise, depuis combien de temps n'ai-je pas touché un homme ? Depuis que Mark m'a quittée. Cela va faire six ans... Je n'ai jamais éprouvé depuis le besoin de me rapprocher de quelqu'un. J'avais ma fille et cela me suffisait.

L'air de rien, je contemple son corps, sa peau est ferme et ses muscles saillants. Daryl a le corps de quelqu'un qui a dû se battre toute sa vie. Pas étonnant qu'il soit encore vivant.

Je poursuis, mes gestes ne trahissent pas ce que je ressens à cet instant. Je n'ai toujours pas relevé les yeux vers lui. Je n'ai pas envie de voir l'expression de son regard.

L'air est étouffant, le feu se consume toujours sur le pont. Pourtant j'ai l'impression que la température a encore augmenté de quelques degrés... Je sens mon corps se réveiller, comme s'il reprenait vie. Je sens aussi une violente chaleur dans le creux de mon ventre.

Punaise, Kate ! Arrête ! Ce n'est pas le moment !
Je m'engueule intérieurement. Si je le pouvais, je me giflerais, histoire de calmer mes ardeurs naissantes...

Pas question de rester là à subir mes émotions. Je relève les yeux vers lui, avec un air de défi. Lui aussi me regarde, sans rien dire, un léger sourire sur ses lèvres et une étrange lueur dans ses yeux. Serait-ce du désir ?

Un grognement se fait entendre sur la droite. Retour à la réalité, Kate ! Le monde, c'est ça aujourd'hui... Un rôdeur s'approche lentement. Daryl s'apprête à se lever.