Chapitre 10

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« Certaines blessures ne sont ni réversibles, ni réparables. »

- Guillaume Musso

De manière instinctive, Alrick et Éléonore s'approchèrent un peu plus de l'homme qui se trouvait par terre. Ses gémissements n'avaient pas cessé. Sa respiration perçait le silence de la nuit et la lumière de l'astre de nuit semblait s'orienter sur lui.

Éléonore, suivie de près par Alrick, s'accroupit à son niveau. Elle l'aida à se retourner de façon à ce qu'ils puissent voir son visage. Désormais sur le dos, il dévoila à la jeune femme ses vêtements en lambeaux. C'était un guerrier. Elle en était sûre. Il avait dû enlever son équipement mais ses bottes noires et les deux semblants d'épaulières  qui lui restaient trahissaient son statut. Mais de quel Royaume venait-il ? 

— Qui êtes-vous ? demanda-t-elle finalement après avoir lancé un regard à Alrick qui paraissait aussi perplexe qu'elle.

L'homme toussa. Il avait l'air épuisé. Ses traits étaient comme attirés par le sol. Des traces noires, de poussières et de cendres venaient maquillées sa joue et son front.

— Je... Je m'appelle Gareth. Et... Ah !

Il eut soudain mal à son bras gauche et appuya sur la plaie béante qui se dessinait dessus.

— Il est blessé, dit Alrick à Éléonore.

— On l'emmène voir la guérisseuse, décida-t-elle en passant le bras droit de Gareth sur ses épaules.

— Tu n'as pas peur que ce soit un traître ? l'interrogea Alrick en riant presque.

— Est-ce que tu penses que c'est le moment ?

Désespérant, disait-elle ? Le mot était définitivement trop faible. 

Alrick vint aider Éléonore qui peinait légèrement à lever ce corps sans énergie.

A deux, ils arrivèrent rapidement devant Mira. Cette femme ne dort jamais... Elle n'est pas humaine, pensa Éléonore en voyant le teint blanc et parfait de la guérisseuse.

— On l'a trouvé dans la cour. Il a l'air d'être blessé au bras et il est épuisé.

— Bien. Je vous prie de bien vouloir sortir, exigea-t-elle en regardant avec insistance Alrick.

Mais sa voix restait douce, comme à son habitude. Le traître et la princesse obéirent et retournèrent, dans un silence de mort, là où ils avaient trouvé ce guerrier.

— Qu'est-ce qu'il vient faire ici ? marmonna Éléonore.

— Il veut certainement de l'aide, lui répondit instantanément Alrick.

— Oui, mais pourquoi ? Il m'a vraiment donné l'impression qu'il se passait quelque chose de grave et...

Éléonore s'arrêta soudain de parler, envahie par un sentiment de culpabilité. Elle parlait à Alrick, normalement. Mais ce n'était pas normal.

— Qu'est-ce qui t'arrives ? Tu viens de te rendre compte de mon immense beauté ? plaisanta-t-il au vu des yeux immobiles d'Éléonore en sa direction.

— Non, pas vraiment.

Éléonore se reprit en main, balayant ses pensées parasites.

— Il faut que je trouve mon père, dit-elle en engageant simultanément sa marche vers le palais.

Alrick se raidit tout à coup en l'entendant parler du roi. Mais, il fut rapidement poussé par une énergie invisible et suivit Éléonore.

— Je veux le mettre au courant, c'est le roi. Il faut qu'il sache qui entre au Royaume, expliqua Éléonore.

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