9 - Balancer

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Bien entendu, j'ai participé à toutes les guerres, y compris l'hypothétique guerre du feu, que l'on peut résumer à ''Meuler la gueule de la tribu d'en face, car ils ont peint le mur de leur grotte en rouge et pas en blanc''. Enfin, parfois, j'avais l'impression que l'on en était encore là, à tuer un groupe, juste parce qu'ils ont des couleurs différentes. Ou une couleur différente, celle de sa peau. Une question que vous jugez difficile, mais qui semble pourtant élémentaire dans la psychologie humaine : ce qui est différent, c'est suspect, et ce qui est suspect, on le met de côté, voir, on le brûle.

Bien entendu, la plupart du temps, c'est les dirigeants qui les provoquent les guerres, et non les peuples, et tout cela était pour la plupart du temps bien puéril. Montrer que l'on avait une plus grosse puissance militaire que l'autre, régler un litige commercial (oui, par une guerre qui risque de détruire toutes les infrastructures créant de la richesse, tout à faire, mais bon hein, c'est puéril je vous dit), prendre ou récupérer un territoire plus ou moins légitime et j'en passe, comme les états qui déclarent la guerre à des cartels ou à des mafias... et qui arrivent à perdre. Un mec dans une villa ouvert à tous les snipers à réussit à mettre minable le pays dans lequel il habite, c'est un peu comme la résistance de Vercingétorix, à un moment ça part en cacahuète et on comprendre absolument pas comment cela s'est fait.

Mais bon, je ne vais pas philosopher sur la guerre et les hommes qui les provoquent, voir, qui les entretiennent, car j'en aurait pour pas moins de trois volumes aussi épaisses qu'un livre saint ou une intégrale de Stephen King.

Donc à la place, je vais vous raconter la mort la plus idiote que j'ai subi pendant une bataille.

Nous étions bloqués dans une tranchée et on canardait notre position à coup de rafales de mitrailleuses lourdes, les trucs qui peuvent vous scier les gars en deux. On décide de nous envoyer à l'assaut, parce qu'on ne sait jamais, sur un malentendu, ça peut passer. Moi, j'avais reçu mon anneau il y a cinq minutes, donc je ne me posais plus trop de question, mais je ne suis pas mort comme je l'espérais. Je pensais me faire faucher par les balles. Je pensais me prendre un tir de mortier, le souffle d'une grenade... ou au moins un coup de baïonnette.

Mais non. J'avais atteint le bord de la tranchée, j'étais recouvert de boue à cause d'une explosion ayant projeté de la terre sur moi, j'étais bien camouflé. L'occasion était donc venue de balancer une grenade. Je dégoupille, j'attend deux secondes, puis je me relève d'un coup pour le lancer dans la tranchée adverse. Il y avait un mec du camp d'en face, surpris. Je balance ma grenade bien fort, histoire de bien les prendre de vitesse. Le soldat ennemi, dans un réflexe, prend son fusil comme une batte de baseball, et me renvoi mon explosif.

Voilà.

Je vous avais dit que c'était l'une de mes morts les plus stupide ?

Inktober 2019Où les histoires vivent. Découvrez maintenant