Il n'y avait pas de mystère sur la raison de la naissance des Cendrés. Cela remontait à la guerre du Vietnam. J'étais dans la peau d'une locale et je m'étais minutieusement préparé compte tenus de ce qui allait nous arriver sur le coin du nez. Et bon sang, j'en ai tué des gens. Je n'ai pas torturé, je n'ai pas volé, je n'ai pas pillé les réserves de nourriture des américains quand ils nous ont envahi. Non, je n'ai fait que défendre l'endroit où je me trouvais à ce moment-là. Je parcourais le pays, avec mon uzi en bandoulière. Ca ne payait pas de mine, c'était aussi précis qu'un journaliste occidental, mais avec son chargeur de 9mm de 30 cartouches, munitions relativement universelles, facile à trouver et à acheter auprès des russes qui nous livraient.
Je n'étais pas une sorte de Robin des bois asiatiques. C'est un personnage que je trouvais inintéressant de toute manière. Voler aux riches pour nourrir les pauvres, mais en combattant et en tuant les hommes du shérif. Au fait Robin, au cas où tu ne serais pas au courant, mais les hommes du Shérif sont souvent aussi pauvres que les autres en plus d'avoir eux aussi des familles.
Mais je digresse.Ma plus féroce bataille, c'était lorsque j'étais la seule nana armée dans tout un village et qu'une section américaine débarquait pour tout brûler, sous prétexte que ces pauvres gens pourraient abriter des insurgés. Sans vouloir critiquer, c'était exactement comme cela que ces crétins créaient eux même les forces ennemies. Mais je comptais bien défendre ces pauvres gens. En un éclair, j'étais passé en mode guérillero. J'attachai un silencieux au canon de mon flingue, ça faisait juste un peu moins de bruit, mais ça ne crachait plus de flamme. Dissimulée derrière la végétation très épaisse, je faisais cracher la mort dés que l'un d'entre eux s'isolait des autres. Au premier cadavre, ils comprenaient ce qu'il se passait, mais n'arrivait pas à me trouver.
Car je ne m'inspirais pas de Robin des Bois, je m'inspirais de Rambo. Pour survivre à la guerre, il fallait devenir la guerre. J'avais toujours dans mon sac des épieux en bois, un peu de venin et du fil pour faire des détentes. Alors qu'ils se rendaient compte que j'étais dans les bois en train de les dégommer un à un et qu'ils s'élançaient à ma poursuite, tout était déjà prêt de mon côté. Je m'étais réfugié dans une petite crevasse, couverte de feuillage (ça ne vous dérange pas que je parle de moi au féminin pour cette histoire j'espère ?), un couteau entre les dents, un arc dans les mains. Quand je commençai à les entendre hurler de douleur et de terreurs, à tirer au hasard au moindre bruit, je savais que je commençais à toucher au but. Je devins une ombre... non, une prédatrice, une véritable panthère vietnamienne. Je tranchai la gorge d'un premier G.I., perfora la poitrine d'un second pour que le hurlement attire la plupart de ses copains et dégoupilla ses grenades au dernier moment. L'explosion provoqua une véritable remise en peinture des environs. Le dernier des G.I. s'enfuit, hurlant. Je le laissai partir.
C'était peut-être une erreur, sachant que c'était certainement l'un de ceux qui allait lancer les fameux Cendrés... Mais mon histoire était loin d'être terminé.
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Inktober 2019
SpiritualPour l'Inktober 2019, je relève le défi ! Voici donc, l'histoire du Réincarné