C'est la suite de Pourquoi elle environ 10 ans après.
Je vous conseille de lire le tome 1 avant pour une meilleure compréhension de l'histoire.
Les protagonistes de l'histoire ont désormais des enfants sauf Demi qui a enchaîné aventure sur aventure...
Papa vient de sortir de ma chambre. J'ai mal. Au ventre, au crâne, aux mains mais surtout au coeur. Pourquoi fait il ça ? Il est sensé m'aimer pas me hair, pas me frapper. Est ce que c'est tous les gays qui sont comme ça ? Pap' n'est pas comme ça pourtant. Ça doit être autre chose alors, mais quoi? Je suis pas assez bien ? Pas assez beau, musclé, intelligent ? Pas assez digne de lui ?
Je me sens si seul. Je suis en train de me soigner dans ma salle de bain. Je ne saigne pas, il me fait seulement des bleus. Je mets de la crème. J'ai envie d'appeler les amis mais ils appelleraient la police. Et je ne veux pas qu'il aille en prison. Même si je sais au fond de moi qu'il le mérite mais c'est mon père non ?
Tout me paraît si noir, sans issue. Je sens les larmes couler le long de mes joues. Je me sens défaillir, je ne tiens plus debout. Je tombe alors par terre et pleure de plus belle. Je suis faible, je suis nul, un vaut rien, ça ne devrait pas m'étonner que mon père ne m'aime pas finalement. J'ai l'impression que les murs se resserrent autour de moi. Je crie, je hurle en les voyant fondre sur moi. Je n'arrive plus à respirer, ma gorge se serre l'air ne passe plus, j'ai l'impression que je vais mourir. Je ne veux pas mourir !
Je balance mon téléphone contre le miroir de la salle de bain. La vitre se fracasse en mille morceaux alors que mon téléphone tombe, intact. En voyant toutes ces pointes de verres qui sont tombées du miroir, je ne pus m'empêcher d'envoyer mon poing dans ces débris le plus fort possible.
J'ai mal. Je saigne. Ma main est en sang. J'éprouve une sensation de bonheur si forte, si puissante. Les murs semblent se remettre à leur place.
Je me relève alors et regarde mon poing. Outch. Ça pique plus que prévu. Mais ça me fait du bien. Mentalement. Je crie un bon coup pour dégager toute ma rage. Heureusement que je suis seul. Mon père doit déjà être parti.
Je vois une lame de miroir par terre, elle est plus longue et aiguisée que les autres. Je la saisis dans ma main droite. Outch, elle est vraiment aiguisée. La souffrance me soulage, alors souffrons. Je commença à me taillader le bras gauche, d'abord doucement puis en appuyant de plus en plus. En prenant plaisir à souffrir.
En prenant plaisir à souffrir ?! Je suis malade ou quoi ?! Je lâche le bout de verre qui se brise sur le sol. Je mets un bandage sur mon bras tout ensanglanté et descend la manche de mon sweat. Personne ne doit savoir. Personne ne doit voir. Je dois être discret.
Ellipse
Zayn: Ethan ! Descends manger !
Moi: J'ai pas faim merci !
C'est vrai en plus, je n'ai pas faim. Ça fait depuis ce matin que je n'ai pas mangé mais je n'ai pas faim. C'est passé crème ce midi mais ça ne passera visiblement pas ce soir. Mais ce à quoi je ne m'attendais pas c'est que Pap' vienne me chercher directement dans ma chambre.
Zayn: Il faut que tu manges Ethan. Tu es malade ?
Il s'est assis sur mon lit. Il est inquiet, ça se voit rien qu'au petit pli qui barre son front.
Moi: Non.
Il soupire.
Zayn: Quelque chose ne va pas ?
Quelque chose ne va pas ? Quelque chose ne va pas ? On me répète cette phrase à longueur de journée. Je soupire. Ça m'agace tellement. Je hais cette phrase, sûrement à force de l'avoir trop entendue.
Moi: A toujours me poser la question, on pourrait croire que vous voulez que je n'aille pas bien !
Il paraît peiné par ma réaction mais je lui en veux tellement des fois de ne même pas remarquer que ça ne va pas. Papa est un mari et un père horrible. Mais Pap' l'aime alors vous comprenez, il ne peut pas divorcer !
Zayn: Tu sais parfaitement bien que ce n'est pas vrai !
Il m'oblige finalement à venir dîner avec lui et Papa. Super ! Je suis tellement content ! Notez l'ironie.
Shawn: Tu daignes enfin descendre manger ?
Je soupire et m'installe dans la chaise à côté de celle de Pap' et en face de Papa. Il lève les yeux de son téléphone et le pose sur la table.
Je commence à manger, c'est du poulet au curry avec du riz, c'est mon plat préféré. Le silence règne, comme à chaque fois. C'est tellement bon !
Zayn: Tu as fini tes devoirs ?
Mes succès à l'école... Et bien... L'école, ça me soûle alors j'ai tout simplement arrêté de travailler. Oui oui.
Moi: Pas encore mais...
Shawn: Pas étonnant que tes notes soient en chute libre alors !
Ça terminait toujours comme ça de toutes façon, jamais d'assez bons résultats scolaires, jamais d'assez belle mélodie au piano, jamais d'assez belle chanson.
Je suis nul pour lui. Jamais un compliment. Jamais une marque de gentillesse. Rien. Juste des reproches et des coups. Voilà ma vie. Ma magnifique vie d'enfant de star.
J'ai envie de lui balancer mon poing dans sa sale gueule mais je vais partir sur une manière un peu plus soft on va dire.
Je sens des larmes couler. Je pleure, je suis faible. Je suis nul. Si il le dit, c'est que ça doit être vrai non ? Pourquoi je suis nul ?! Pourquoi ?!
Moi: Va te faire foutre Papa !
J'ai quitté la salle à manger en trombe et me suis dirigée vers le garage. J'ai pris mon vélo, de l'argent, mon tel est toujours sur moi de toutes façons et je suis partie. Je ne sais trop où mais je suis partie quelque part. Sans vraiment réfléchir, je me conduisit à l'endroit "0". Je l'avais appelé comme ça car je voulais que ça se termine là. Il y a une falaise pas loin, le coucher du soleil est magique. Et les cailloux en bas de cette falaise sont très pointus aussi. Tout en un. J'y avis déjà réfléchi en fait. Je veux que ça soit là.
Oups ! Cette image n'est pas conforme à nos directives de contenu. Afin de continuer la publication, veuillez la retirer ou mettre en ligne une autre image.
J'ai entendu le bruit d'une voiture derrière moi. J'ai vu mes pères courir derrière moi en me suppliant de ne pas sauter.
Alors je n'ai pas réfléchi et j'ai sauté. J'ai entendu au loin mon père me crier d'arrêter mais il était déjà trop tard. La chute fut longue. Mais pas suffisement, j'avais heurté une platforme bien plus haute que les rochers du bas. Mais la douleur qui me traversa fut si fulgurante que je me sentis directement soulagé. Puis. Plus rien.
