Chapitre XIX : Explications

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Nous nous retrouvons aujourd'hui pour un nouveau tutoriel : comment fuir ses responsabilités. D'abord réunir les ingrédients essentiels : 

- des responsabilités bien pesantes, évidemment, c'est la base. Si c'est juste la responsabilité du choix de la couleur d'une paire de chaussettes ça compte pas. Si elles impliquent la mise en danger de la vie d'autrui ça donne une saveur en plus.

- une personne pas du tout préparée. C'est important. Plus elle comprend rien à sa vie et mieux c'est.

- des gens autour pour relever le goût des responsabilités. Ils faut qu'ils soient insistants comme il faut mais pas trop chiants pour pouvoir être utilisés dans le bouillon.

- un soupçon de dilemme, ça donne une note poivrée.

Et maintenant l'assemblage. D'abord battre les gens avec les responsabilités. Monter le dilemme en neige et l'incorporer à la base. Et enfin, verser le tout sur la person... mais... ! où est-elle passée ?!

Un chaton violet déboula dans la chambre d'Eo. Il sauta sur le petit lit, dérapa, emporta le drap dans sa chute et finit ensevelit dans un grand fracas, accompagné d'un miaulement de surprise. Il pataugea dans le tissu tant bien que mal, nageant littéralement dedans. Le fé mal réveillé vit émergé un museau. On l'appella de sous le drap. Il aida le chaton à se dépatouiller avant que le fauve miniature de lui saute dessus.

"Houston ! On a un problème !

- Houston ? Mais moi c'est Eo...

- Im a disparu ! le coupa Alda.

- QUOI ?! ENCORE ?!"

Quelque part

Im se redressa péniblement. Elle commença à être habituée à finir douloureusement sur le dos. Par contre cette fois elle ne voyait pas comment elle s'était retrouvée dans cette situation. Elle était en train de chercher un coin tranquille à côté de l'Arbre pour évaluer si ça valait vraiment le coup de fuir ses responsabilités. Bon en fait elle avait pris toutes ses affaires pour aller réfléchir ce qui laissait présager de l'issue de sa réflexion. Et puis tout à coup elle s'était sentie pas bien, comme si un poids l'oppressait de l'intérieur et pouf ! La voilà dans un lieu très bizarre !

Les murs en bois étaient rétro-éclairés ou alors ils étaient phosphorescents, dur à dire... Toujours est-il qu'elle y voyait assez bien. La salle était légèrement en dôme et un escalier en colimaçon menait à une plateforme ronde. Ça ressemblait assez à l'intérieur d'un arbre. À l'étage où elle était il n'y avait pas grand-chose. Quelques meubles, malles et autres coffres, quelques plantes en décoration et un smourf endormi sur un coussin. Le plus étrange était que cette boule de poil n'était pas rose comme ses congénères mais magenta. Peu importe la couleur, du point de vue d'Im il fallait être fou pour avoir un smourf de compagnie.

Elle décida de partir en exploration. Après tout, ce qui l'avait mené ici ne l'avait sûrement pas fait pour qu'elle reste assise à rien faire. Une odeur de bois frais imprégnait l'air. Elle monta l'escalier sur la pointe des pieds. Dans les histoires d'horreur c'est toujours en haut de l'escalier qu'il y a un truc dangereux. Mais qui dit dangereux dit aussi intéressants. En arrivant en haut elle en resta bouche bée. Une immense sphère trônait au milieu de la pièce et des arceaux en métal bien plus grands suspendus au plafond la couronnaient. Im mit un moment avant de comprendre ce que ça représentait. C'était Lumæ. La forme du continent principal était pas tout à fait la même que celle qu'elle connaissait malgré les pays familiers. Il n'y avait pas de territoire humain sur cette carte. Elle nota à l'opposée sur la sphère un grand continent totalement blanc. La présence d'un territoire qu'elle connaissait pas l'interloqua un peu mais elle passa vite à autre chose. Il y avait autour une grande bibliothèque et un bureau encombré d'une tonne de cartes et manuscrits. Elle soupira. Pourquoi les grands scientifiques avaient-ils cette manie de jamais rien ranger ?... Elle avait beau faire comme si elle était blasée, en réalité elle restait complètement excitée à la vue d'une si belle bibliothèque. Elle s'y dirigea, espérant trouver un journal d'expérience. Derrière le bureau se trouvait une fenêtre et... elle se figea. Mist. Elle se trouvait tout en haut d'une tour rattachée à un palais. Pas l'import quel palais. LE palais du président Orcrepture ! Elle paniqua quelques secondes avant de se reprendre. La peur est contre-productive dans ce genre de situation. Il y avait une tonne de choses qui clochaient. D'abord le palais de Mist n'avait pas de tour mais ça encore, le président aurait pu la faire construire depuis qu'elle était partie. Mais les maisons autour n'étaient pas les villas high-tech des photos mais de simples maisons de pierre dans un style rustique mais élégant. De par son expérience, Im pouvait y déceler une inspiration elfique. Et puis il n'y avait aucune voiture ou navette dans la ville. Elle ouvrit la fenêtre. Pas un seul bruit de générateur. Il faisait nuit mais des éclats de voix lui parvenaient quand même. Autre détail étrange. La partie de la ville ne faisant pas face à la mer était cernée d'une muraille. Im s'assit sur un tabouret proche.

LumæOù les histoires vivent. Découvrez maintenant