Galerie : Lucas Taylor

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Edmée

Le week-end est passé tellement vite, que je me demande si quelqu'un n'a pas appuyé sur avance rapide.

Le samedi, mes colocataires et moi, l'avons consacré à procrastiner, il faut dire que l'abus de champagne et autre alcools ingurgité la veille, nous a fortement aidé, entre le canapé pour faire un marathon de la série Peaky Blinders, mais aussi une autre que j'ai fait découvrir à Salomé, Outlander, la cuisine pour reprendre des forces à coup de chips, de tartines, de bonbons et autres aliments indispensables à la survie d'un dimanche gueules de bois, et enfin les transats au bord de la piscine, où chacun en a profité pour faire une sieste sous la douce chaleur du soleil de cette fin septembre.

Le dimanche a été beaucoup plus studieux, puisque j'ai révisé les cours de la semaine, je suis sortie me promener avec mon appareil photo en bandoulière, celui que m'a offert mon père pour mes vingt ans, un Nikon D850, que je transporte partout et tout le temps, car tout est prétexte à photographier mes amis, une situation, un paysage, pour prendre de nouveaux clichés qui serviront pour mon exposé de fin de semaine sur l'urbanisation des villes, et autant dire qu'ici à Paris, j'ai de quoi faire.

Quand je suis rentrée en fin d'après-midi, Adrian m'attendait dans ma chambre assis contre mon lit, des photos étalées par terre tout autour de lui.

— J'ai commencé à en sélectionner quelque unes en rapport avec mes tableaux.

— Pas de problème Adri, ma chambre t'es toujours ouverte, dis-je avec sarcasme.

— Hum ! Intéressant princesse...

— T'es con, pas dans ce sens là ! C'est pas possible ton cerveau est directement branché sur ta queue.

— Toujours en présence d'une jolie fille ! affirme-t-il avec un clin d'œil.

— Je retiens le compliment hein, mais pour toi, je dois être asexué Adrian.

Il pouffe en me détaillant de bas en haut. J'ai l'impression de passer aux rayons X. Et quand il revient sur mon visage, il ajoute :

— Impossible !
— Bon, on va arrêter là. Tu me montres celles que tu as choisi, sollicité-je en m'asseyant à ses côtés.

Une ambiance des plus étrange flotte dans la chambre, Adrian me fixe comme il ne l'avait jamais fait auparavant, et moi je trouve très captivant les lacets de mes converses. Quand sa main est venue frôler ma joue, puis me soulever le menton, pour que je le regarde, un sourire timide étire mes lèvres.

— Tu es belle princesse, et je serai un menteur si je te disais que tu ne m'as jamais attiré. Mais je sais à qui appartient ton cœur, et je ne suis pas maso pour tenter quelque chose, sauf si c'est toi qui me le demande.
Cette déclaration, la première que me fait Adrian depuis que l'on se connait, me laisse sans voix, et provoque dans mon corps, plus précisément à l'endroit qui ne bat que pour Mathias, et mon esprit, des sensations que je croyais emmurées tout au fond de moi.

— Je suis désolée Adri...

— Chut, je sais petit padawan.

Adrian se racle la gorge, dépose un baiser sur ma tempe, et avec son optimisme habituel, m'invite à continuer notre sélection. C'est Salomé, qui est venue mettre fin à notre travail en début de soirée, pour nous inviter à aller dîner dehors, dans un nouveau restaurant, dont le directeur est un de leur client.

Le lundi, je suis allée travailler où j'ai retrouvé ma collègue et amie Alyana. La journée a été plutôt calme, et nous avons pu nous raconter notre week-end, je n'ai rien dit de l'aveu de Adrian, je n'en ai pas parlé non plus à Salomé. Elle a emmené Sacha au zoo de Vincennes, avant d'aller déguster une glace au bord du lac tout proche, et m'a fait promettre de les accompagner la prochaine fois. Je lui ai répondu que je serai ravi de faire la connaissance du petit bout qui comble sa vie, car jusqu'à maintenant je ne l'ai vu qu'en photo.

Échec et MatOù les histoires vivent. Découvrez maintenant