Échec et Mat

Un Fantôme

Mathias

Je suis d'une humeur massacrante ce matin. 

Et ce n'est pas Caroline, mon assistante qui prétendra le contraire. Elle vient d'en faire les frais, mais étant donné le salaire qu'elle perçoit, elle devrait être capable de me fournir les renseignements que je le lui demande sans que je n'ai à attendre des plombes.
Je la congédie de mon bureau sans aucune cérémonie, ni s'en m'émouvoir de ses yeux brillants.

Je peux être un connard, je n'ai jamais prétendu le contraire.

Dans le travail, je suis intransigeant, exigeant, je ne supporte pas l'à peu près, et j'attends la même chose de la part de mes collaborateurs, surtout avec le salaire que leur verse l'agence, et les avantages qui leurs sont attribués. Salomé et moi avons dû sacrifier énormément de choses dans notre vie personnelle, pour la reprendre suite à l'accident de mon père, et la volonté de David de rester à Nice, et l'amener là où elle en ait actuellement. Il est donc impensable qu'à cause de l'incompétence de certains nous la perdions.

J'ouvre mon MacBook Pro sur ma messagerie, je checke mes mails pour y répondre par ordre d'importance. Je passe ensuite au planning de la semaine.

— Mais c'est pas possible ! Elle le fait exprès ou quoi ? grogné-je.

Alors que je suis en train de peser le pour et le contre de virer mon incapable d'assistance, mon iPhone vivre sur le bureau.

Ma pretty face.

— Ouais !
— Houlà, je te rappelle plus tard si tu veux...
— Non c'est bon ma puce. Excuse-moi, ce n'est pas après toi que j'en ai ; mais à cause de Caroline.
— ...
— Non seulement, elle ne sait pas tenir un planning correctement, mais en plus elle a été incapable de me fournir les renseignements que je lui ai demandé en arrivant.
— Tu exagères mon amour, il est à peine dix heures... et pour tes rendez-vous qu'est-ce qu'elle a fait ?
— Cette imbécile a oublié de confirmer un rendez-vous prit il y a des semaines avec un de nos plus gros client, et m'en a mis deux sur la même plage horaire.

J'entends Edmée pouffer.

— Tu vas rattraper le coup Mat. Et sinon comment tu te sens ?

Le ton de sa voix si douce m'apaise instantanément.

Sa question est purement rhétorique.
Car elle sait comment je suis à deux heures de recevoir mon père pour lui infliger le coup de grâce.
Cette décision nous l'avons prise Salomé et moi après le scandale de vendredi soir. Quand nous étions Edmée et moi dans notre cabane, j'ai téléphoné à mon avocat pour qu'ils préparent tous les documents nécessaires, ainsi que les contrats de cessions. J'ai aussi averti mon conseiller bancaire qu'il mette à ma disposition la somme dont je compte me servir pour racheter les parts de mon père qu'il détient encore dans cette agence. Pour les autres affaires qu'il a avec le père de Milane, j'en ai rien à foutre. Je veux qu'il dégage définitivement de ma vie, et pour cela, il faut qu'il me vende les parts qui lui reste de Weber Communication Publishing. Après plus rien ne me reliera à lui. Salomé a fait pareil de son côté. Sauf pour l'homme de lois, puisque c'est celui de l'entreprise.
L
Donc non, je ne vais pas bien.

— J'ai besoin de toi ma pretty face.
— Je sais mon amour, c'est pour ça que j'arrive...
— Hein !? Mais t'es où ?
— Là !

Au même moment la porte de mon bureau s'ouvre sur ma pretty face, le téléphone encore collé à l'oreille, plus belle que jamais.

Ça y est, je bande comme un puceau devant sa première meuf.

Je me lève du fauteuil sur lequel je suis assis, et sans cacher mon érection et mon trouble, je fonce droit sur la femme de ma vie. Edmée a à peine le temps de fermer la porte que je me jette sur elle comme un affamé, pourtant il y a encore trois heures j'étais en elle en train de lui faire l'amour.
Mais Edmée me rend insatiable. Elle seule a ce pouvoir sur moi. Des filles, j'en ai baisé, on sait pourquoi, mais aucune n'a eu ce pouvoir sur moi. Une fois et basta. Même Milane si j'y réfléchi, je n'ai pas couché si souvent avec.