Mal au Cœur

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Mathias

Appuyé contre le plan de travail de la cuisine entrain d'attendre que le café s'écoule, breuvage qui va m'être utile pour me tenir éveillé un minimum après ma nuit passée sur la béquille, mais surtout du aux nombres d'heures que j'ai passé les yeux ouverts, à regarder mon obsession dormir, comme il y cinq ans, quand nous passions la plupart de nos nuits ensemble, que je ne me lassais pas de l'admirer. Sauf que cette nuit ce n'était pas censé arriver et d'ailleurs cela ne se reproduira pas.
Hors de question ! Il en va de ma santé mentale.

Hier soir, quand je l'ai vu descendre avec ma sœur, les battements de mon traître de cœur se sont accélérés, et ma queue c'est dressée comme un serpent face à son charmeur. Puis quand l'autre pingouin est passé la chercher, ce sont mes veines qui se sont enflammées, alors je n'ai pas pu faire autrement que de le narguer, de le provoquer...
Pourquoi ? Aucune idée ! Puisque je ne dois pas ressentir quoi que ce soit pour Edmée à part de la colère. Il n'est pas rentré dans mon jeu, seule Edmée a répliqué.
Ma pretty face... toujours aussi réactive...

Et pourquoi, j'ai voulu aller la chercher alors que le ciel se déchaînait ? Aucune idée non plus, mais c'est pas comme si j'arrivais à tout maîtriser quand il s'agit d'Edmée !

Même ma sœur n'a rien compris de ma décision. Elle m'a suivi parce qu'elle sait comment peut être Edmée dans ces moments là, mais aussi pour s'assurer que je ne fasse rien de répréhensible envers Lucas.

Une fois revenu à la maison, je devais la déposer sur son lit, et l'abandonner à ma soeur comme prévu, tout en faisant semblant que la tenir dans mes bras en mode protecteur, ne m'atteint pas, me persuader que l'effluve de son parfum ne m'avait manqué. J'ai respiré ses cheveux comme un camé en manque. Ça c'était mon plan initial. Mais quand j'ai voulu quitter sa chambre, et qu'Edmée dans son sommeil, m'a demandé de ne pas la lâcher dans un murmure à peine audible, je n'ai pas pu résister. Alors, je me suis allongé à ses côtés, sans la toucher, ni même l'effleurer, à part du regard, mais ma pretty face, en a décidé autrement, car elle c'est tournée vers moi, toujours les yeux clos et c'est blottie contre mon corps, sa tête dans mon cou, ses cheveux me chatouillant le bras et ses mains froides sur mon torses, m'ont fait frissonner. Je me suis refusé d'analyser cette réaction.
Je vous l'ai dit, ma santé mentale avant tout.
Edmée a adopté exactement la même position que lorsque nous étions adolescents.
Et putain, ma nuit de torture ne faisait que commencer...

— Salut mec ! T'as une sale gueule !

La voix de Adrian me fait sursauter.

— Salut ! Déjà debout ? Tu veux vraiment qu'on compare nos gueules ?! dis-je avec cynisme.

— Pas la peine, la mienne est mieux. Edmée dort toujours ? Je vais la réveiller.

— Pourquoi ? demandé-je étonné.

— Parce qu'elle a cours ce matin... Putain ! L'orage d'hier soir a dû la faire flipper, et je n'étais même pas là pour la réconforter.

— Te prends pas la tête, elle était chez Lucas Taylor, et je suis allé la récupérer avec Salomé.

Je ricane devant son air crédule.

— Comment ça... Elle t'as appelé ?

— Nope ! Ne cherche pas à comprendre, moi même je n'y arrive pas, alors !

Un sourire aux notes de connard naît sur son visage.

— Alors comme ça, le grand Mathias Weber qui ne veut plus entendre parler de sa pretty face joue les sauveurs ?

— Je... Non... Bref ! Fais pas chier Adri ! J'y vais sinon je vais être en retard. Ah, je pensais faire une fête ce soir à la maison, t'es partant ? En plus Salomé prend le train pour la Normandie cette après-midi, donc on aura la coloc pour nous.

Échec et MatOù les histoires vivent. Découvrez maintenant