Une occasion en or !

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Edmée

— Bonjour vous avez choisi ?
— Un café et votre numéro, s'il vous plaît ?

Je relève la tête au son de cette voix rocailleuse, non sans sentir mes joues se teinter de rouge, pour me retrouver face à un mec en costume cravate, une brochure de la prochaine exposition de photos et de peintures de mon meilleur ami à la main. Sans tenir compte de sa deuxième commande, je passe le relais à Alyana.

— Alyana, un café s'il te plait pour ce monsieur, mon meilleur sourire commercial greffé aux lèvres.

J'ignore le regard moqueur d'Alyana qui a tout entendu, pour me concentrer sur la personne suivante. Voix grave se déplace vers ma collègue, non sans me lancer un dernier regard, à l'autre bout du bar où il s'assoit sur un tabouret, en attendant sa boisson, avec un rictus du mec sur de lui, et qui obtient toujours ce qu'il veut.

Alyana est ma collègue, mais elle est devenu au fil des semaines une amie sur qui je peux compter. Avec Salomé et Adrian c'est mon petit réseau, comme j'aime à les appeler. Nous avons commencé à travailler le même jour dans ce café du quinzième arrondissement de Paris Au roi du café, et l'entente a été immédiate entre nous. Cet établissement à la façade en bois, au mobilier vintage chic, qui fait également brasserie le midi, m'a de suite plu, et je m'y suis sentie à l'aise, surtout que Paul est un patron adorable. Toujours à l'écoute et bienveillant vis à vis de ses employés.
Alyana est une fille magnifique, âgée d'un an de plus que moi, de type slave avec ses cheveux brun lui arrivant au milieu du dos, ses yeux en amande et sa taille qui n'a rien à envier aux mannequins, son mètre quatre-vingt me fait passer pour une naine avec mon mètre soixante-dix. Elle élève seule son petit garçon de quatre ans Sacha. Elle reste très discrète sur l'identité du père de Sacha et n'en parle pratiquement jamais, alors je respecte son souhait, en évitant le sujet. Le principal est qu'elle sache que le jour où elle se sentira prête je serai là pour l'écouter.

Si pour Alyana c'est un travail à plein temps qui lui sert à subvenir aux besoins de sa petite famille, pour moi, il me sert essentiellement à financer mes dépenses personnelles, puisque mon père prend en charge les frais de scolarité de l'école de photographie dans laquelle j'étudie, depuis mon retour sur Paris. Si il y a cinq ans, je n'ai rien dit, enfin, façon de parler, quand nous avons quitté la capitale, je n'ai pas céder sur la volonté de faire mes études dans l'école de mes rêves, malgré la réticence de mon paternel.

Et depuis mon retour, je vis en colocation, chez mon amie d'enfance et meilleure amie Salomé, dans l'hôtel particulier, proche de la Tour Eiffel, qui appartient à sa famille, et dont elle a hérité avec son frère Mathias de ses grands-parents maternels. Quand je l'ai averti de mon admission chez SPEOS, elle n'a pas hésité une seule seconde pour me proposer de venir vivre avec elle et notre meilleur ami Adrian, mais aussi, avec son frère Mathias mon ami d'enfance...et plus encore... mais ça c'était il y a cinq ans, avant que mon père ne décide avec celui de mes amis, d'aller ouvrir une autre agence Weber Communication Publishing dans le sud de la France. Les deux sont associés depuis de nombreuses années, même si c'est avec la fortune de la famille Weber que la société à été créée. Ils ont continué à la faire fructifier, et aujourd'hui c'est l'une des agences de communication les plus influente de la capitale. Si les directeurs en ont été changé, à cause de l'AVC qu'a fait Louis, et de mon père préférant rester à Nice, c'est Salomé et Mathias qui ont dû reprendre l'affaire, en plein milieu de leur cursus.
Mais je dois reconnaître qu'ils ont  su relever le challenge qui leur a été imposé avec brio. Non seulement, ils ont su la moderniser, mais ils sont dans le top ten des entrepreneurs les plus brillants de leur génération.

Je suis derrière le comptoir entrain de vider le lave vaisselle la tête encore dans mes souvenirs quand Paul m'interpelle :

— Edmée ? un chocolat chaud et un thé, s'il te plait. Commande-t-il accoudé au comptoir. Après tu files.
— De suite chef ! lancé-je avec le sourire.

Échec et MatOù les histoires vivent. Découvrez maintenant