Mercredi 20 mai 2018
Edmée.
Ce soir je viens de fêter mon anniversaire, celui de mes dix huit ans.
Sans lui... encore.
Ce matin, j'ai eu Salomé et Adrian mes deux meilleurs amis, restés sur Paris, c'est un rituel que nous avons établi, à chacun de mes anniversaires, ce sont les premiers à me le souhaiter en FaceTime.
Mais pas lui... encore.
Des souvenirs me reviennent par flash-back, c'est pareil à chaque fois, ma journée d'anniversaire est propice à des réminiscences de ma vie Parisienne :
Avec Lui... encore.
J'attrape mon journal intime sur une étagère de ma bibliothèque, que je n'ai pas rempli depuis des mois, je l'ai commencé seulement quand je suis arrivée à Nice il y a deux ans, un besoin vital pour soulager mes maux par des mots.
Je m'assoie sur le bow-window de la fenêtre de ma chambre, calée sur des coussins, et commence à le relire, en sachant que chaque phrase, chaque mot sont semblables à des flèches transperçant mon cœur.Vendredi 9 octobre 2015
— Plus haut Mat ! Regarde je vole...
Première phrase, premier coup de poignard.
Je suis assise sur la balançoire dans le jardin de la famille Weber, mes voisins et meilleurs amis, mes doigts enroulés autour de la corde, les jambes qui font un mouvement de balancier, les cheveux dans le vent qui se soulèvent laissant glisser l'air sous ma nuque, mes yeux sont fermés pour plus de sensation. Quelle chaleur il faisait ce jour là ! Salomé, Mathias et moi avons passé la journée à nous baigner dans leur piscine, et puis en fin d'après-midi nous sommes allés à l'ombre du grand chêne pour faire de la balançoire.
Salomé est ma meilleure amie de cours d'école, elle l'est depuis la maternelle. C'est la cadette de la fratrie Weber. Notre amitié a grandi en même temps que nous, et nous sommes devenues indissociables, tellement que ses parents nous surnommaient les sœurs siamoises. Qu'est-ce qu'on rigolait quand ils nous appelaient ainsi. Comme disait Rose, la maman de Mathias et Salomé, j'étais comme leur deuxième fille, et c'est devenu encore plus vrai, quand papa et moi avons perdu l'être le plus cher : ma maman.
Samedi 10 octobre 2015
Des mots sont flous, victimes des larmes que j'ai versé quand j'ai écrit ce rappel douloureux de l'accident de maman.
Adèle ma maman, nous a quitté un soir d'orage, alors que je n'avais que six ans. Elle devait se rendre chez un patient pour ses soins journaliers, maman était infirmière libérale, la tempête a déraciné un arbre sur la route de campagne sur laquelle elle roulait. En voulant l'éviter, elle a perdu le contrôle de sa voiture sur la route devenue glissante à cause de la pluie, et a terminé sa course contre un pilier électrique. Les secours ont affirmé à mon père, qu'elle était morte sur le coup. Apparemment, cela aurait dû atténuer notre souffrance, à soulager notre peine, « au moins elle n'a pa souffert ». Tu parles !
Ben oui, tient, comme elle n'a pas « souffert », sa mort va me sembler plus facile à accepter !
Cette nuit là, j'ai perdu ma maman.
Plus jamais, elle ne viendra me border le soir, en me racontant des histoires.
Plus jamais, je ne sentirai sa chaleur contre moi, quand elle me prenait dans ses bras pour me consoler.
Plus jamais, je ne la trouverai dans la cuisine en train de nous préparer des crêpes, qu'elle essayait de faire sauter sans succès, mais qui nous faisait éclater de rire, à papa et à moi, surtout la fois où une est restée collée au plafond. D'ailleurs papa a pris une photo de maman et moi entrain de rigoler.

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Échec et Mat
Roman d'amour- Plus haut Mathias ! Regarde je vole. Et toi c'est mon cœur que tu as volé pretty face pour ne jamais me le rendre. Et puis tu nous a abandonné mon amour et moi pour ne laisser que des cendres . Alors quand tu reviens cinq années plus tard, ma ve...