Reveil douloureux.

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Edmée

Toujours allongée dans mon lit, avec un mal de tête qui s'est incrusté dès que j'ai ouvert les yeux sur la réalité...
Ma réalité.

Celle où Mathias est dans les bras d'une fille à moitié nue dans notre cuisine en train de lui dévorer le cou. Celle, où ma bonne résolution de cette nuit de donner une chance à Lucas me parait utopique, au vu des sentiments qui courent, encore, dans mon cœur et dans mes veines pour
Mathias.

Et pourtant.. Personne.

Voilà comment il m'a présentée, ou plutôt pas présentée du coup, à sa pétasse.
C'est personne...

Sans aucune émotions dans le regard, ni un tremblement dans la voix qui aurait pu le trahir.
Rien.

Comme si je n'avais jamais fait partie de sa vie d'avant.
Comme si, il ne m'avait jamais aimée comme un dingue au point de me faire la promesse que j'étais la femme de sa vie, son monde...
Non, rien, à part cette colère et cette haine qui transpirent par tous les pores de sa peau.

À quoi devais-je m'attendre de la part de Mathias Weber ? Connaissant son caractère, je pouvais bien me douter que sa rancune serait tenace, et qu'il m'éclabousserait avec, dès que nous serions en présence l'un de l'autre. Mais même en le prévoyant, ça fait mal. Mal de se sentir humilier. Mal de n'être plus rien pour la personne qui vous a tant aimé et que vous aimez encore.

Non ! Cette réalité là, je n'en veux pas !

Alors je referme les yeux, tentant en vain de me replonger dans mon rêve, celui où tout se passe différemment... Mais comme un rêve, reste une illusion... Je décide de me lever pour aller me préparer, et de descendre prendre un petit-déjeuner, en essayant d'éviter Mathias et miss pétasse, avec son air satisfait d'avoir passer la nuit dans les bras de l'homme que j'aime.

Mais avant que je n'ai eu le temps de repousser ma couette, une tornade blonde saute sur le lit qui émet un couinement plaintif.

— Bonjour belle au bois dormant !

— Bonjour Maléfique.

— Okay, je peux tout t'expliquer, couine Salomé en se blottissant contre moi.

— T'as plutôt intérêt oui !

— Alors, c'est vrai que j'ai peut être omis de te dire que j'avais parlé de ton exposition à Mathias, quand je l'ai eu au téléphone dans la semaine...

— Peut être ? Tu as carrément fait exprès oui !

— Je plaide coupable, mais reconnais que c'était une bonne idée, car il a pris le premier avion pour rentrer plus tôt.

— Tu parles d'une bonne nouvelle ! Se faire humilier devant son mannequin, j'appelle pas ça une bonne idée, mimé-je avec mes doigts des guillemets.

— Il y est allé un peu fort, mais tu sais comment il est quand il est blessé, tu le connais mieux que personne Ed !

Tout en caressant les cheveux de ma meilleure amie, un léger sentiment de satisfaction naît peu à peu en moi.
Il est revenu exprès pour moi. Parce qu'il a su que j'exposais mes photos.

Tout n'est pas perdu ? Si ?

— Tu lui a dit que je vivais ici avec vous en colocation ?

—...

— Je vois ! Et comment crois-tu qu'il va le prendre cette fois-ci ? Il va brûler mes affaires, me noyer dans la piscine ?

— Arrête, ne sois pas si défaitiste...

Échec et MatOù les histoires vivent. Découvrez maintenant