Bouleversantes retrouvailles

434 67 23
                                    


Edmée

Ça y est, le grand soir est arrivé !
Celui, où avec l'aide de Lucas et d'Adrian, je vais pouvoir admirer mes photographies sur les murs de la plus courue des galeries parisiennes.

Hier, vendredi, nous avons passé la journée, Lucas et moi, à mettre en place les cadres de façon harmonieuse, sur les murs laissés blanc pour l'occasion, pour que mon travail, en total noir et blanc ressorte, volonté du galeriste. Le seul que Lucas a fait peindre d'un bleu Klein est celui où il a choisit d'y accrocher un cliché qui me représente de dos, face à la mer d'encre en train d'admirer le ciel étoilé.

Quand Lucas a sélectionné cette photo, j'ai tout d'abord refusé qu'elle fasse partie de l'exposition, trop de souvenirs sont rattachés à cette scène. D'un c'est Mathias, un soir que nous étions en vacances dans le sud de la France, qui m'a photographié, de deux, ce n'est pas mon travail, et enfin, parce que je ne voulais pas que l'on me reconnaisse, mais Lucas a insisté en me convainquant, que personne ne saurait que c'est moi le modèle, a-t-il ajouté pour plaisanter, mais surtout, Luca m'a promis qu'elle ne serait pas à la vente.

Nous avons continué ainsi une bonne partie de la journée, puis en fin d'après-midi, j'ai dû l'abandonner car je devais rejoindre mon lieu de travail pour un extra que m'a demandé de faire Paul. En effet un ami à lui organise sa fête d'anniversaire ce soir, Alyana n'étant pas libre et comme je n'ai pas cours demain matin, j'ai accepté de lui rendre ce service.
Le temps de tout remettre en ordre pour le service du matin, je suis rentrée à la colocation aux alentours de trois heures du matin, exténuée. Je n'ai pas pris le temps de grignoter, trop impatiente de retrouver mon lit, je suis directement montée dans ma chambre, pour prendre une bonne douche chaude salvatrice, avant de me glisser sous les draps en pensant au vernissage qui m'attendait ce soir, et en essayant d'occulter le plus possible que Mathias arrivait dans deux jours, et donc, qui signe avec son retour la fin de ma tranquillité d'esprit.

Sur le trottoir en face de la galerie, je contemple les affiches où sont inscrit le nom des deux artistes de l'exposition, avec un sourire de fierté greffé sur les lèvres, avant de les prendre en photo avec mon téléphone pour les envoyer à mon père restait à Nice. Quand je l'ai eu par Skype cette semaine pour lui annoncer la bonne nouvelle, j'ai senti de la fierté dans sa voix, et une grande émotion.
« Ta maman serait fière de toi ma chérie. » Ces mots qu'il a prononcé m'ont ému aux larmes.

Je continue de scruter la foule, qui se presse devant les portes encore closes, le vernissage ne commençant que dans une une heure, très hétéroclite, cela va de l'étudiant branché, au bobo parisien, en passant par des couples d'âge mûr, dont la réussite professionnelle ne fait aucun doute.

Une main se posant sur mon épaule me sort de ma contemplation.
— Prête princesse pour tous les faire tomber ?
— Avec toi à mes côtés, je me sens invincible...
— Merci pour moi ! rale une voix derrière moi.

Je détourne la tête, pour remarquer Salomé, splendide dans sa robe verte émeraude, qui met en valeur la couleur de ses yeux et son teint diaphane, perchée sur des talons vertigineux. Je lui tend la main, et les remercie tous les deux d'être là pour moi, et une fois que nous sommes tous les trois unis, par nos mains liées, nous traversons la rue et nous nous faufilons à travers la foule, pour gagner la porte à l'arrière de la galerie. Lucas vient de m'envoyer un message, me disant qu'il faudrait que je me presse, que cela serait mal vu si les artistes arrivaient après les convives. Je lui envoie un texto au moment où Adrian ouvre la porte.

> Moi :
Nous sommes là !

Le temps de faire un dernier tour dans la galerie encore vide, en compagnie d'Adrian et de Lucas qui nous donne quelques conseils, et à Sophie, toujours aussi aimable, de vérifier que tout est en place pour le buffet, et de briefer une dernière fois les serveurs, et les hôtesses et l'heure qu'il restait avant d'ouvrir les portes vient de sonner.

Échec et MatOù les histoires vivent. Découvrez maintenant