EdméeLe nez plongé dans mon téléphone à la sortie de mon cours sur les techniques de la pratique de prise de vue en studio et traitement des images numerique, en train de lire le message que je viens de recevoir de Mat, je ne fais pas attention à la personne qui m'interpelle. C'est seulement quand je sens une main se poser sur mon épaule que je relève la tête, pour découvrir mon père dans le couloir.
— Papa ? Que fais-tu ici ?
— Bonjour à toi aussi ma fille. On devait se voir, tu as oublié ?Je grogne un bonjour et un non, tout juste audible, et continue d'avancer vers la sortie, en zigzagant entre les autres étudiants, plus certaine d'avoir envie de passer de temps avec mon félon de père. Mais quand je repense à Mathias et Salomé et à ce qu'ils ont dû vivre ce matin en compagnie de Louis, je me sens minable de vouloir éviter le mien, et persister à être lâche.
— Edmée attends, s'il te plaît !
Bon, je ralenti de façon à ce que mon père me rattrape et éviter par la même occasion de nous donner en spectacle, sentant quelques regards intrigués nous dévisager, puis une fois à ma hauteur, je le laisse entretenir la discussion, qu'il a lui même décider d'avoir. Que j'ai envie de l'écouter ou pas.
Mathias, pense à Mathias.
— Tu ne vas me faciliter la tâche, hein ? Je reconnais là Adèle...
Je me fige. Au milieu de ce couloir remplis de filles et de garçons, s'apprêtant à aller au self, inconscients du mal être qui vient de m'envahir à l'entente du prénom de ma maman.
— Comment... non c'est bon... je...
— Excuse-moi, c'était maladroit de ma part. Edmée, accorde-moi un déjeuner, accepte ma fille, s'il te plaît ?Devant tant de désarroi, de tristesse, je ne peux faire qu'accepter. Après tout, autant crever l'abcès le plus vite possible et reprendre notre vie Mathias et moi, là où elle nous a été enlevé de force.
— C'est d'accord papa, on y va. Mais à une condition ?
— Tout ce que tu voudras Edmée, si cela me permet de passer du temps avec toi.
— Je veux la vérité. La vraie, pas une enjolivée pour les comptes de fées. J'exige de tout savoir, même si cela doit nous éloigner. D'accord ?Je sens mon père se tendre, ses yeux se posent partout sauf sur moi, son cerveau tournant à mille à l'heure pour trouver la meilleure parade possible, mais je coupe dans ses tergiversations.
— Toute la vérité papa.
— Rien que la vérité, badine-t-il pour essayer d'alléger ce climat bien trop lourd.Nous sommes assis l'un en face de l'autre, sur les banquettes de ce café familier, celui où je travaille quelque jours par semaine, j'avais besoin de me raccrocher à quelque chose, et savoir que Alyana est là, me donne du courage, et me rassure, à défaut d'avoir mon petit ami près de moi. Surtout qu'elle connaît toute la vérité sur nos pères et leur machiavélisme, en même temps, après la scène le jour de l'anniversaire de Salomé qui s'est jouée dans le bureau de son père, on ne pouvait pas faire autrement que de tout lui raconter, ainsi qu'à Noam.
La carte du menu entre les mains, j'observe mon père, le regard perdu sur la rue. Aucun de nous deux ne parle.
— Tu as choisi ? l'interrogé-je, pour couper ce silence pesant.
— Oui, et toi ?
— Je vais prendre le plat du jour.
— C'est tout ? Tu ne te nourris pas assez Edmée.
— Bon, on est là, pour disserter sur mon alimentation et tes connaissances en nutrition ou...
— J'admets que tu m'en veuilles Edmée, par contre je ne tolère pas ton insolence !Je recule sur le fond de la banquette, croisant les bras sur ma poitrine, et marmonne des excuses. Alyana choisi ce moment pour venir prendre nos commandes.
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Échec et Mat
Romance- Plus haut Mathias ! Regarde je vole. Et toi c'est mon cœur que tu as volé pretty face pour ne jamais me le rendre. Et puis tu nous a abandonné mon amour et moi pour ne laisser que des cendres . Alors quand tu reviens cinq années plus tard, ma ve...