Je t'avais dit de te taire !

Partie 9

Je me mis à penser à lui en souriant et en m'activant dans mon travail. J'ai hâte d'être à ce soir.

***

Je m'apprêtais à entrer dans ma voiture quand Jessie m'appela derrière. Je me retourne et la vois près de moi essoufflée.

-Ah... Nora... Je... Est-ce que tu peux ?... Ouf ! Je suis fatiguée tu vois.

-Oui je vois bien. Qu'est-ce qu'il y a ? Le patron me demande ?

-Non non. C'est moi... Je voudrais que tu me ramènes chez moi. S'il te plaît.

-Pas de problème. Monte ! Lui répondis-je.

-Ah oui ? Merci beaucoup. Sourit-elle.

Je monte côté conducteur tandis qu'elle se pose sur le siège passager. Je démarre le moteur et fonce.

En route, il y avait un silence assez pesant que Jessica eut parvenu à briser :

-Tu sais, un jour moi aussi j'aurai une voiture comme la tienne et comme ça je pourrai impressionner mon ex avec.

-Ah oui ? Ma voiture te plaît ?

-Qu'est-ce que tu dis comme ça ? Ta voiture elle plaît à tout le monde à l'office. Même le patron l'a approuvé.

Je souris légèrement. Mon patron et moi avions eu une relation assez ambiguë entre temps. Il y avait des moments où on ne se parlait absolument pas. Pourquoi ? Il m'a fait des avances que j'ai refusées. Et il m'a boudé pendant des mois. Mais maintenant, on s'entend plus ou moins bien. Nos conversations sont strictement professionnelles.

Je me rappelle encore le jour où il a essayé de me prendre dans son bureau le jour où je suis venue déposer mon CV. Je lui avais montré ce jour-là que je n'étais pas n'importe quelle femme puisque je l'ai bien achevé. Ce qui m'avait assez étonné, c'est qu'il m'a embauché la semaine qui a suivi et a continué de me harceler. Un vrai fou celui-là.

Il aime passer son temps à jouer au chef de police alors qu'au fond, ce n'est rien d'autre qu'un gros pervers.  Pareil pour le juge de la ville. Tous des malades qui se font passer pour d'autres personnes. Enfin bref !

-Nora ? Dit Jessie en me tapotant l'épaule. Tu viens de dépasser chez moi là.

-Ah bon ? Je regarde correctement par le pare-brise et constate effectivement que j'ai dépassé sa maison.

-Qu'est-ce que tu as ? Me demande-t-elle inquiète.

-Je... Je suis juste un peu fatiguée. Ne t'en fais pas. Mentis-je.

En réalité, je suis préoccupée par ce qu'a à me dire Haiden.

Je roule en arrière donc et m'arrête. Elle me remercie, sort de la voiture et rentre chez elle.

Je continue le trajet jusque chez moi.

...

Je sonne et il vient m'ouvrir. Habillé uniquement d'un short, Haiden me laisse entrer le sourire aux lèvres. En entrant je sens une odeur venant de la cuisine, je me précipite alors là et remarque la table à manger garni de mets copieux.

-Wow ! Mais... C'est toi qui as fait tout ça ? Demandai-je surprise.

-À ton avis ? Même la maison, c'est moi qui l'ai rangé. T'es vraiment crado comme meuf ! Remaque-t-il.

Mais oui c'est ça ! C'est qui que j'avais vu un jour avec de sales baskets ?

-Mais oui c'est ça. Merci quand-même.

-T'inquiètes ma p'tite dame. Allez va te changer, on va manger. Me dit-il.

-Bien sûr j'arrive.

J'y vais me changer et porte une simple robe longue sans manche en soie.

Sans plus tarder, on se met à manger comme des loups affamés. Une fois terminé, je débarrasse la table et lave la vaisselle avec lui. Je suis tellement heureuse de passer un tel moment avec lui. Je crois bien que je commence à développer des sentiments pour Haiden. J'en suis sûre. Alors sans plus tarder, je vais le lui dire.

-Haiden, dis-je en me rincant les mains au  niveau de l'évier.

-Ouais ?

-J'aimerais te dire quelque chose.

-Accouche donc.

-Non, viens t'asseoir avec moi au salon d'abord.

-D'accord. Attends que je prenne de l'eau.

Il se serre et ensemble on entre et s'asseoit dans le salon.

-J'ai à te parler aussi mais je t'écoute d'abord. M'informe-t-il en portant le verre d'eau à ses lèvres.

-Oui je sais. Alors je voulais te dire que je crois que ... Que j'éprouve des sentiments pour toi. Je t'aime Haiden.

Il fit les gros yeux et rejeta immédiatement l'eau qu'il avait à l'intérieur de sa bouche.

-Qu'est-ce que... Tu as dit ? S'étouffe-t-il presque.

-Je... J'ai dit que je t'aime. Qu'est-ce qu'il y a ?

Son regard se fige un instant.

-Euh... HAIDEN ?... Haiden ?

Il me regarde.

-Tu es sérieuse ou c'est une putain de blague ? Demande-t-il l'air sonné.

-Non je suis sérieuse. Je t'aime et j'aimerai avoir une relation avec toi.

Il me lance un regard perplexe.

-J'y crois pas.

Il se lève, un peu perturbé, fait le tour du salon et revient vers moi.

-Je dois partir. Fit-il simplement en prenant la direction de ma chambre.

-Hey, mais... Haiden  ! M'exclamai-je en le suivant.

-Il faut vraiment que je grouille.

Il prend ses affaires et me dit:

-Désolé Nora.

Puis il me pousse et sort de la maison. Ce n'est que quelques minutes plus tard que je réalise qu'il est vraiment parti. Sans le vouloir, mes larmes coulent le long de mes joues. Je suis vraiment triste. Mon amour pour lui n'est malheureusement pas réciproque. C'est tellement dommage pour moi.

Et c'est toujours la même chose. Tous les hommes que j'ai aimé ne m'ont jamais aimé en retour. Ils ont juste pu profiter de moi.

Mais qu'est-ce qui m'a pris de croire en lui ? Je suis tellement idiote. Comment ai-je osé lui faire confiance si facilement ? Maman, excuse-moi. Excuse-moi de ne pas t'avoir écouté.

Assise sur le sol froid de ma chambre , je ramène mes genoux contre ma poitrine et continue de pleurer silencieusement. Je suis trop triste.

Moi qui croyais qu'il allait me dire qu'il m'aime aussi. Je me suis lamentablement trompée. Tout ce qu'il voulait, c'était me baiser. Maintenant que c'est fait, il doit être content et fier d'avoir dompter une policière. Je l'imagine en train de raconter à ses potes ses ébats sexuels avec moi.

C'est dans ma position que je m'endormis les larmes aux yeux.

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