Chapitre 39

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-Papi ! s'écria Natsu en lui courant la dans les bras.

-Ah, mon petit monstre ! Féroce tel un dragon enflammé !

-AAAARRRRGGGGG !!! JE M'ENFLAMME !!! Dis, tu m'as apporté un cadeau ? Hein papi ? s'excita le petit garçon.

-Toujours, mon petit prince ! Regarde, c'est une pierre de lune.

-Woaaaaaaa ! s'émerveilla-t-il. Je vais la montrer à Gajeel. Luxus sera hyper Jaloux, lui aussi ! Merci papi !!!

Et le jeune prince sorti de chez lui en courant, impatient de frimer au près de ses amis, et laissant sa mère et sa tante seule avec leur père. Il venait de temps en temps rendre visite à ses filles adorées, vu que leur mère ne pouvait pas en faire autant.

-Comment va maman ? demanda Elyanna en apportant du thé.

-Elle va bien, comme toujours, répondit le vieil homme. Elle a hâte de vous retrouver, lorsque votre parcours sur terre sera achevé. Ah, merci, dit-il en prenant une tasse.

-Elle nous manque beaucoup, tu lui diras, ajouta Amarys.

-Bien sur. D'ailleurs, tu étais magnifique dans ta robe de mariée, ma chérie, complimenta le Roi des Esprits.

-Vous avez assisté ? s'exclama Amarys, pleine de joie.

-Vous avez assisté ?! hurla Elyanna.

-Ta mère et moi sommes très fiers de toi, rassura le Roi. La potion a vraiment bien marché, et tout s'est passé pour le mieux. Je suis épaté de voir que tu te sers aussi bien de tes pouvoirs.

-Et moi, je suis épaté de voir que tu ne m'en a donné aucuns, se vexa la grande-soeur.

-Ma chérie, tu avais besoin de comprendre que tu n'as pas besoin de pouvoirs pour être spéciale. Tu es une belle jeune femme, tu te bats pour ce qui est juste, tu es sensible, une excellente épouse et une très bonne mère, argumenta son père. Les pouvoirs, la gloire, tout cela n'est qu'inutile et passager.

-Passager ? s'écria-t-elle. Le jour où elle mourra, elle conservera ses pouvoirs, c'est pas ce que j'appelle passager !

-L'avenir l'a choisie pour être la prêtresse de ce monde, et tu n'y peut rien, mais cela ne fait pas de toi une moins que rien, tenta-t-il d'expliquer en vain.

-Arrête de te moquer de moi !

-Elyanna ! Votre mère n'avait pas non plus des pouvoirs. Elle était exactement comme toi, et pourtant j'en suis tombé fou amoureux, je l'ai épousé et je vous ai eu toutes les deux. Alors dit-moi, serais-tu en train d'insinuer que ta mère est une idiote qui ne sert strictement à rien parce qu'elle n'est pas capable de voler, ou de cracher du feu ?

Frappée par cette fatalité, Elayanna se retourna contre la fenêtre et laissa quelques larmes perler sur ses joues dans le lourd silence qui régnait dans le salon, pièce qui était habituellement réservée aux rires et aux bonheurs de leur famille. Les mots qu'elle avait porté aux égards de sa personne étaient les mots qui définissaient sa mère, selon sa vision. La culpabilité la rongeait, suite à ces paroles prononcées, et la honte recouvrait. La jeune femme se sentait trahie par le destin, rejeté et incomprise par son père. D'autant plus que sa petite soeur bénéficiait des pouvoirs, alors que l'avenir lui avait confisqué ce luxe. 

Puis elle eut une pensée pour son fils qu'elle aimait tant, son mari qui la respectait et la chérissait. Sa vie n'était pas aussi fade que ce qu'elle pensait, car elle avait la chance d'aimer ainsi que de se faire aimer en retour. Elyanna finit par sécher ses larmes et s'excusa au près de sa famille, masquant sa fierté et montrant un visage navré. Elle rejoint son père puis lança un doux regard à sa soeur, pensant que, finalement, sa vie était bien mieux.

La princesse et le dragon (Nalu)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant