s e p t

2.2K 185 12
                                    

Une nouvelle fois, le soleil se levait alors que je me trouvais encore dans cette maison. Je n'en étais plus très sûre, mais une semaine avait dû s'écouler depuis que j'étais ici, je commençais à perdre la notion du temps.

Le temps commençait considérablement à se rafraîchir, la maison ayant perdu son isolation, était plus glacée que jamais.

Mes pieds rencontrèrent le parquet froid de la pièce. J'ouvris la porte encore fermée, un énorme courant frais me frappa de plein fouet, me faisant encore plus trembler. La porte du fond était ouverte, claquant contre le mur. Du bruit émanait de l'étage inférieur, des couinements, des bruits d'objets cassés, des meubles qui tombaient. C'est le cœur gonflé d'adrénaline que je descendis les marches une par une.

Sur le point de mettre un pied sur le plancher du rez de chaussée, un vase passa juste devant mon visage avant d'aller s'éclater contre le mur. Je poussais un cri de surprise avant de reculer par réflex, mais la curiosité plus forte que tout, je me penchais en avant afin de voir de quoi il en retournait.

La salle à manger était ravagé, la table était retournée, les nombreux vases et bibelots, brisés en mille morceaux. Les murs d'une belle couleur bleue pâle ternie, couverts de griffures et d'impacts. Enfin, dans le couloir reliant la salle à manger et le salon, je pus apercevoir Zeleph, les bras tendus vers l'avant, esquivant un objet en verre lancée à toute allure. Je m'avançais prudemment parmi ce total chaos. Les yeux vins du garçon brun m'aperçurent enfin, il me signe de m'en aller, mais sur le coup, je ne le compris pas bien, mais ce n'est que quand une grosse masse lui fonça brutalement dedans que je ne me fis pas prier plus longtemps. Zeleph s'était cogné contre la porte d'entrée, l'imposante masse s'avérait être Nastu.

Il tanguait et titubait violamment, déambulant rapidement jusqu'au salon. Je le suivis et me cachais derrière un mur. Natsu passa par-dessus le canapé, et atteri lourdement sur la table basse qui se fendit en deux sous son poids. Ce ne fut que lors que je remarquai que le démon tenait fermement sa tête entre ses mains griffues, qui faisaient saigner son crâne, croûlant son visage sous des lignes tracées par l'hémoglobine. Son visage était deformé par la douleur, sa gorge vibrait sous les plaintes et les cris.

Chacun de ses hurlements me déchiraient un peu plus le cœur, ils étaient bien humains et vivants, remplis de souffrances, d'horribles douleurs, de sanglots et de larmes coulant à flots.

Sans prendre gare, Nagsu voltigea contee le mur en face du canapé avant d'être balancé dans la cuisine tout aussi rapidement, percutant dans un bruit assourdissant le mur qui se fissura circulairement.
Je bougeais rapidement vers là-bas et passais ma tête dans le cadre de l'arche pour observer. Le corps de Natsu tremblait, il était parcouru de spasmes, sa peau était recouvertes d'égratignures et autres blessures plus graves et sanglantes. Il glissa dos contre le mur, laissant une grande trace rouge sur sa surface. Ses ailes étaient fanés si je puis dire, ne montrant aucun signe de vitalité, se contentant de s'étaler sur le parquet au fur et à mesure que Natsu regagnait le sol. Ses bras le long de son corps, ne firent plus aucun mouvement, ses pieds non plus, son corps tout entier s'était stoppé. Et pour combler le tout, ses cheveux en épis et dépourvus de tout entretien ayant trop poussé jusqu'à ses épaules, retombaient sur son front, cachant ses yeux dans la pénombre, tête baissée.

Ce fut le silence total à partie de cet instant. Zeleph avait rencontré l'inconscience après avoir été enfoncé dans la porte, et maintenant, Natsu était immobile dans la cuisine, tâché par son propre sang.
J'hésitai longuement avant de faire un pas, encore incertaine, et de me lancer pour de bon vers le corps du démon, essayant de faire le moins de bruit possible.

Il ne bougeait toujours pas, alors je m'avançais plus rapidement avant de tendre la main vers lui. Mes doigts effleurèrent ses cheveux, étonnement moins rêches que je ne le pensais. Je poussais légèrement sa tête, mais il ne réagit pas alors je me baissais pour de bon.

-..Na..Natsu?, murmurais-je en posant ma main gauche sur son épaule droite.

Toujours aucune réaction.

J'allais sûrement regretter ce geste, mais qui ne tente rien n'a rien. Mes doigts glissèrent sur son front, je les retirais, ils étaient recouverts de sang.

Peu importe.

Je passais ma main sous ses cheveux et les relevaient, mon corps se figea. Il n'avait peut-être pas bougé sa tête, mais ses yeux fendus en deux par une pupille ovale me fixaient dans le blanc des yeux. Il ne clignait pas des yeux, se contentant d'encrer son regard dans mes iris. Les siennes étaient parcourues de jaune et de vert.

Ne me dites pas qu'il me regarde depuis que je suis venue le voir? Oh dieu du soleil, aidez-moi.

Mon premier réflex fut de reculer mon buste, mais trop tétanisée, ça s'arrêta là.

Qu'est-ce qu'il a, à me regarder comme ça..?

C'était juste une impression, mais j'avais le sentiment qu'il ne faisait pas que me fixer.

Est-il en train d'analyser ma réaction?

Une nouvelle goutte de sang coula le long de son front, se faufilant dans le creux de son œil droit, entre celui-ci et l'arête de son nez. Ses yeux, à ce moment-là, se casèrent sur la couleur verte émeraude.

Le jaune est la couleur du démon, c'est donc Natsu en face de moi.

-..Je, hum.., bégayais-je doucement en finissant par porter mon regard sur mes doigts encore rouge.

Je me levais rapidement, redoutant que cela n'enclenche une quelconque réaction chez lui, et marchais jusqu'à l'évier où je lavai mes mains. Je les essuyai ensuite et jetais de nouveau un regard à Natsu. Celui-ci fixait le sol, sans expression. Je poussais un soupir.

Je n'arrives pas à croire que je vais le faire.

Résignée, je pris un torchon propre dans un placard et l'humidifiais sous l'eau avant de m'approcher une nouvelle fois de Natsu. Je me baissais à son niveau, puis m'asseyais sur mes tibias avant de relever une nouvelle fois ses cheveux. Il regarda le sol encore quelques secondes avant de tourner ses yeux vers moi.

-Je peux?, demandais-je doucement.

Il regarda le tissu, puis mes yeux de nouveau. N'obtenant pas de réponse, je décidais quand même de le faire. Délicatement, avec le plus de tendresse possible, je tamponais et tatonnais la limite entre son cuir chevelu et son front, là où ses blessures libéraient de longs filets de sang. Du sang coagulés s'accumulaient déjà à ces endroits. Finalement, du coin de l'œil, après quelques secondes à avoir continué à me fixer, je le vis de nouveau baisser lentement ses yeux vers le sol, ses épaules se détendirent, alors qu'il se laissait faire.

Je souris discrètement.

Nightmare (NaLu)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant