Under The Same Sun

Chapitre 4

France 1942,

Trois mois se sont écoulés. Juillet est venu remplacer avril, les beaux jours sont de plus en plus nombreux et le soleil redonne légèrement le sourire aux français. Les caprices du printemps ont été chassés par l'été, mais la guerre est toujours là. Elle continue de faire des dizaines et des dizaines de morts et le pire reste à venir. Le bruit court que les Allemands ont créé des camps d'extermination ou ils enferment toutes leurs victimes et tout ceci ne rassure pas les Muller. Après l'assassina de leur mère, leurs noms sont restés marqués sur la liste des personnes à abattre. Si les Allemands réussissent à leur mettre la main dessus, tout sera finit pour eux. Malheureusement, ils ne sont pas la seule menace, quelques ripoux français n'ont aucune honte à vendre leur compatriotes.
Il ne se passe pas une semaine sans que des soldats viennent rendre visite aux deux familles. Grâce à l'aide des Fournier, Ryan et Elena ont réussit à se mettre à l'abri et à éviter l'armée française qui rode, mais combien de temps pourront ils encore échapper à la menace ?

Une nouvelle journée ensoleillée démarre et les deux jeune Muller ont décidé de passer l'après midi au lac. Depuis leur première visite, il y a trois mois, ils ont repris goût à sortir et ils se retrouvent très souvent dans ce lieu ou ils peuvent se remémorer tous leur souvenirs d'enfance. Et puis, il faut dire que ce petit coin de paradis est loin du danger. Peu de soldats ose s'aventurer aussi loin dans la forêt.
- Tu sais, j'apprécie tous ces moments qu'on passe ici, tous les deux ! Intervient la jeune fille.
- Moi aussi ! Répond Ryan en baissant la tête. Mais je crains que ce soit la dernière journée qu'on passe au bord de ce lac !
- Pourquoi tu dis ça ?
- Et bien, il va falloir qu'on parte de chez nous ! Les visites des soldats sont beaucoup trop nombreuses et si par malheur, ils réussissent à nous mettre la main dessus, ils vont nous tuer et on ne sera pas les seuls à tomber. Les Fournier risquent également leur vie. Tu es en danger en restant à mes côtés et ça me rend malade de savoir ça mais, je ne veux pas qu'ils risquent également leur vie pour nous !
- Je comprends, mais où veux tu qu'on aille. La ville est cernée par les Allemands, et je ne te parle pas de Paris !
- Je sais bien, mais on ne peut pas rester chez nous non plus ! Tôt ou tard, ils finiront par nous trouver, autant les Français que les Allemands, il ne se passe pas une semaine sans qu'ils ne viennent faire une ronde non loin de la maison et si par malheur ils finissent pas nous mettre la main dessus, dieu seul sait ce qu'ils nous feront. Frayer sait que je suis toujours en vie et tant qu'il ne m'aura pas trouvé, il ne nous laissera pas tranquille.
- Alors qu'est ce qu'on va faire ? Demande Elena légèrement affolée.
- Je pense que le mieux, c'est que nous rentrions dire adieu au Fournier et que nous partions une fois la nuit tombée ! Par la suite, il faudra qu'on essaie de rejoindre une zone libre comme Lyon.
- Ça commence à me faire peur tout ça, comment veux tu qu'on rejoigne Lyon tout seul ? Il va falloir qu'on traverse une bonne partie du pays pour y arriver !
- Je sais bien, mais c'est le seul moyen de rester en vie !
- T'en es sûr ?
- T'inquiète pas, on y arrivera, fait moi confiance ! Reprend le jeune homme en prenant sa sœur dans ses bras. Allez vient, il est temps de renter ! Finit il.
Ils se lèvent et se mettent en route en jetant un dernier coup d'œil au lac qui renferme un tas de leur souvenirs.
Le trajet se passe en silence. Ni l'un ni l'autre n'ose ouvrir la bouche. Tout un tas de questions se bousculent dans la tête de la jeune fille, alors que Ryan se demande si son plan est une bonne idée. Une chose est sûr, ils n'ont pas d'autre choix. La menace des camps est trop pesante et les soldats qui rodent ne rassure pas l'aîné. Après quelques minutes de marche, la forêt commence à disparaître ce qui signifie qu'ils arrivent à destination, mais le jeune homme s'arrête soudainement et observe les lieux.
- Qu'est ce qu'il y a ? L'interroge Elena.
- Il se passe quelque chose de pas normal !
- Qu'est ce qui te fait dire ça ?
- Il y a de la fumée et elle ne provient pas des cheminées et si tu écoutes bien, il n'y a aucun bruit, d'habitude, on entend le cris des enfants, mais la rien, il n'y a aucun signe de vie !
La jeune fille dévisage son frère inquiète. En observant plus attentivement les lieux, elles se rend compte qu'il a raison. Il se passe quelque chose mais quoi ?
Ils parcourent le peu de chemin qui les sépare des maisonnettes. Les derniers arbres disparaissent et la cour se dévoile enfin, seulement ils s'arrêtent net face au spectacle qui s'offre à eux. Des larmes commencent à couler sur les joues d'Elena.
- Oh c'est pas vrai ! Lance Ryan en l'a prenant dans ses bras.
Des cadavres de poules sont dispersés de ci de là, les clapiers des lapins ont été renversés, la fumée s'échappe de la ferme des Fournier qui est à moitié rongée par les flammes. Les deux Muller s'approchent de leur habitation qui est également en feu. Elena est tétanisée par la peur. Elle regarde sa maison brûler alors qu'un torrent de larme s'abat sur son visage. Ryan reste à ses côtés tout en essayant de ne pas montrer sa peine, mais il sait très bien que tout ce qui est arrivé aujourd'hui est entièrement de sa faute. Un coupable lui vient directement en tête. Frayer a du se faire un plaisir de le dénoncer aux Allemands.
Au bout d'un moment la même idée vient perturber l'esprit d'Elena ainsi que celui de Ryan. Ils se dévisagent et sans plus attendre, ils courent rejoindre la maison des Fournier. La bicoque est intacte contrairement aux bâtiments voisins qui s'effondre petit à petit. La porte d'entrée est fermée et aucun bruit ne semble provenir de l'intérieur.
- Tu crois qu'ils sont... ? Commence la jeune fille.
- Y a qu'un seul moyen de le savoir ! Répond Ryan en posant sa main sur le loquet.
Il le tourne doucement et pouce la porte. À l'intérieur ils retrouvent la famille Fournier installée autour de la table, seulement quand ils s'approchent un peu plus près, s'en est trop pour Elena, elle s'effondre dans les bras de son frère. Roger, Elizabteh et les enfants ont tous les quatre été tué d'une balle dans la tête.
- Mais qui a bien pu faire ça ? Et pourquoi ? Pleure la jeune fille.
- Les Allemands ! Ils ont sûrement été envoyés par Frayer !
- Qui te dit que ce n'est pas les Français ! Les Fournier ont tout fait pour nous couvrir !
- Je sais bien ! Et tout ça, c'est ma faute ! Continue Ryan alors qu'une larme roule sur sa joue. Je n'aurais jamais dû revenir ici, et le pire dans tout ça, c'est que tu es toi aussi en danger à cause de moi !
- Alors on va partir ! On va s'en aller loin d'ici avant qu'ils ne reviennent et on va rejoindre Lyon !
- Je crois que c'est trop tard !
- Pourquoi ? Demande-t-elle inquiète.
- Parce qu'ils ne sont jamais partie ! Je crois même qu'ils doivent nous attendre non loin d'ici. Ils ont brûlé notre maison, tué nos amis tout simplement par plaisir, pour ce passer le temps, mais en réalité, leur seule cible, c'est nous et ils ne partiront pas tant qu'ils ne nous auront pas eu !
- Et bien qu'est ce qu'on attend ? Ils ne sont peut être pas loin, mais on à le temps de partir...
- Écoute ! La coupe-t-il.
Ni l'un ni l'autre n'ouvre la bouche, il n'y a plus un bruit dans la maison, enfin presque. Au loin, des voix raisonnent. Ryan à raison, ils ne sont pas parti et à en juger par leur conversation, ce sont bien des Allemands.
- Sors par derrière et cours. Va te cacher dans la forêt et reste y jusqu'à ce qu'il n'y ai plus de danger ! Intervient il.
- Et toi alors ?
- Je vais rester ici ! Dit il en s'approchant de la fenêtre. On aura jamais le temps de fuir tous les deux, ils seront là d'une minute à l'autre, je vais les retenir pendant que tu pars te mettre à l'abri !
Elena le rejoint et elle remarque que plusieurs silhouette apparaissent au loin.
- Non, je peux pas faire ça, je veux pas partir sans toi !
- Je ne te laisse pas le choix ! Dit il en haussant la voix. Elena, je t'en pris par, ne reste pas là, tu a une chance de rester en vie, saisit la.
- Mais je ne veux pas vivre sans toi...
- Les Fournier sont mort par ma faute, il est hors de question qu'il t'arrive la même chose ! Dit il en prenant le visage de sa sœur entre ses mains. Je t'en prie, va-t-en ! Finit il alors qu'une vague de larmes ravage son visage. Ne t'inquiète pas pour moi, tout se passera bien. On se reverra bientôt je te le promet.
- Ne fais pas de promesse que tu ne peux pas tenir ! Dit elle en pleurant.
- Si ce n'est pas dans ce monde, alors se sera dans un autre, mais où que je sois sache que je penserai toujours à toi petite sœur ! Allez, file maintenant ! Finit il en larme.
La jeune fille prend finalement la direction de la sortie, mais après quelques pas, elle s'arrête, fait demie tour et se jette dans les bras de son frère.
- Je t'aime ! Réussit elle à dire entre deux sanglots.
- Je t'aime aussi ! Dit il en resserrant son étreinte.
Quelques minutes s'écoulent et elle se résigne enfin à partir. Plus elle s'éloigne de lui plus elle sent un énorme trou se former au fond de sa poitrine. Elle n'arrive pas à imaginer que c'est la dernière fois qu'elle voit son frère. Elle franchit la porte et se retrouve dehors, à l'arrière de la maison. Elle respire un bon coup avant de refermer derrière elle. En faisant ça, elle dit au revoir au dernier membre de sa famille, la dernière personne qui comptait le plus au monde pour elle. Comment va-t-elle réussir à survivre sans lui ? Jusqu'à aujourd'hui, il était son pilier, c'est lui qui l'aidait à affronter la dur réalité de cette guerre et maintenant elle se retrouve seule.
Elle essaie de se vider la tête et elle rejoint la forêt. Désormais, elle ne peut compter que sur elle même.