Chapitre 3

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France, 1941

Trois longues heures de vol ont suffi au Junkers Allemand pour rejoindre Paris. Aucun soldat n'a ouvert la bouche durant tout le trajet. La tension est palpable, les hommes sont stressés alors que l'arrivée est annoncée par le pilote. Le colonel Eberhard se lève de sa place un grand sourire sur les lèvres.

- Il est temps pour nous de prendre notre envol ! Lance-t-il à l'intention de son équipe.

A leur tour, tous les hommes se lèvent et vérifient leur matériel, pendant que la porte coulissante s'ouvre sur le côté de l'appareil. Une lumière rouge s'allume en face de l'équipage. Au bout de quelques secondes, elle passe au vert, et le premier soldat s'élance dans les airs.

- Cette fois on y est petit frère ! Chuchote Ian à l'oreille de son cadet.

- J'ai pas envie de sauter ! Confit il en se retournant.

La peur se lit sur son visage, alors que son tour arrive. La prochaine fois que la lumière passera au vert, se sera à lui de se jeter dans le vide.

- Ne t'inquiète pas, je suis juste derrière toi ! Répond Ian.

Le signal est donné, il est temps pour le jeune homme de sauter. Il se retourne une dernier fois vers son frère alors qu'une larme roule sur sa joue.

- On se retrouve en bas ! Le rassure Ian.

Le jeune homme s'approche du bord et regarde le vide en face de lui. Il prend finalement son courage à deux mains, et sous les moqueries du colonel, il saute. La panique le gagne de suite. Il commence à prendre de la vitesse et le moment est venu pour lui d'ouvrir son parachute. Il tire sur une ficelle et la toile se déplie derrière lui, ce qui ralentie immédiatement sa chute. Au fur et à mesure, les conseils du pilote lui reviennent en tête et il réussi à prendre le contrôle de son parachute.
Son vol ne dur que quelques minutes, et malgré les circonstances, il prend tout de même le temps d'apprécier ce moment. Autour de lui, il n'y a plus une seule trace de la guerre. Il est seul au milieu des nuages et le ronronnement des moteurs du Junkers ont très vite été remplacés par le silence mais au moment où le brouillard disparaît totalement de son champ de vision, la réalité le frappe de plein fouet. Le calme est chassé par les bombardements qui raisonnent de part et d'autre, et de nombreux flashs orangés éclairent le sol. Vu du ciel, on pourrait croire que toutes ces lumières donnent naissance à un feux d'artifice, mais en se rapprochant de plus en plus de la terre ferme, le jeune garçon se rend compte qu'en fait, il s'agit des chars d'assauts qui crachent avec violence leur bombes.
Aucun soldat n'est en vue, ce qui rassure légèrement Paul. Il vole encore quelques secondes avant que ses pieds ne touchent enfin le sol. Il atterrit au milieu d'un pré, en bordure de la forêt alors que la toile de son parachute s'écrase derrière lui. Il abandonne donc au plus vite son sac à dos qui ne lui sert plus a rien avant d'observer les lieux et de pointer son Sturmgewehr 44 en direction de la forêt. Il n'y a toujours personne dans les parages, toute son équipe à disparut, il se retrouve donc seul, perdu au milieu de cette campagne. La peur au ventre, il décide de rejoindre le sentier qui s'enfonce dans les bois. La nuit paraît plus sombre quand on se retrouve isolé dans un endroit comme celui ci et avec pour seul ami, le cri effrayant des animaux et l'incertitude de tomber sur un homme armé. Il n'y a toujours aucun signe de vie autour de lui et tout ça commence à l'affoler. Pourquoi Ian n'a-t-il pas encore atterrit ? Pourquoi les hommes de son unité ont ils tous disparut ?
Quelques minutes s'écoulent avant qu'un bruit attire son attention. Il se retourne et observe les lieux qui l'entour. Rien, il n'y a personne, pas même un animal, l'endroit est inoccupé, pourtant, des petits craquements parviennent aux oreilles du jeune homme. Il est envahit par le stress. Il regarde dans tous les sens mais ne voit rien, alors, par précaution, il se réfugie derrière un arbre et pointe son arme dans n'importe quel direction. Il tremble de tout son corps, quand une silhouette se dessine derrière les buissons. Elle se rapproche dangereusement de lui, alors il prend son courage à deux mains et sort de sa cachette en braquant son Sturmgewehr vers l'inconnu.

Under The Same SunOù les histoires vivent. Découvrez maintenant