Chapitre 14

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Le croassement lugubre des corbeaux résonne à travers la forêt. L'insupportable chant des volatiles finit par tirer Ryan de son sommeille. Instinctivement, il lève les yeux au ciel et observe la danse des oiseaux au plumage noir qui tournoient dans le ciel, tel des charognards qui attendent patiemment que leur victime cesse enfin de vivre, tout en poussant des cris horribles. Les choucas retiennent l'attention du jeune homme, ils ne devraient pas être là en temps normale, pourquoi volent ils comme ça au dessus de lui, comme si leur repas n'étais pas très loin ?
De nouveaux cris aigus déchirent le silence, mais cette fois-ci, ils semblent bien plus près, on dirait même qu'ils proviennent du sol cette ci et non du ciel. Le cœur du jeune homme s'emballe légèrement, il se lève et il se rend compte que quelque chose ne va pas.
Face à lui, à seulement quelques mètres, une dizaine de bêtes à plumes se disputent au sol. Ils sautillent, se dandinent fièrement, le bec couvert de sang, desquels pendent également des morceaux de chair, qu'ils se chamaillent avidement.

- Oh non ! Lâche Ryan à la fois surpris et choqué.

Il ne perd pas une seconde de plus et s'empresse d'effrayer les volatiles. Dans un tourbillon de plumes noires et de poussière, les oiseaux quittent le sol et s'élèvent haut dans le ciel, laissant le jeune homme sans voix lorsqu'il retrouve le corps de Paul totalement mutilé.

- Non, non, non ! Dit il en larme avant de s'écrouler à genoux.

Mais, il n'a à peine le temps de pleurer son ami que des échos de voix résonnent au milieu des arbres, il observe les alentours, mais ne voit rien. De nouveaux cris déchirent la forêt silencieuse, il contemple les bois avant d'apercevoir quelques silhouettes qui se dissimulent discrètement parmi la végétation.
Le jeune homme n'a pas le temps de réagir que déjà, une dizaine d'allemands s'approche dangereusement de lui.

Le jeune homme n'a pas le temps de réagir que déjà, une dizaine d'allemands s'approche dangereusement de lui

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Il n'attend pas plus longtemps avant de se lever et d'abandonner son ami pour la seconde fois. Les soldats ne semblent pas avoir remarqué sa présence, ils avancent tête baissé tout en parlant.
Discrètement, Ryan s'éloignent du corps de Paul pour rejoindre la maison, où il trouvera certainement refuge. Il se précipite vers la porte en bois, pose sa main sur le loquet et reste statique quelques secondes tout en réfléchissant.
Et si les soldats décidaient de reprendre les lieux et de s'installer bien confortablement dans la vieille bicoque abandonnée au lieu de continuer leur chemin ?
Si c'est le cas, il ne pourra pas leur échapper pris au piège entre ces murs. Un mauvais pressentiment l'envahit, seulement, il faut qu'il agisse vite, car il aperçoit les premières hommes qui se rapprochent dangereusement de lui.
Il tourne le loquet en laiton jaune et pousse la porte de façon à ce qu'elle s'ouvre doucement. Il baisse la tête avant de fermer les yeux ne serait ce qu'une fraction de seconde, tandis qu'une boule se forme dans son estomac.
Quand il ouvre à nouveau les paupières, il se rend compte qu'il n'est plus seul et qu'il aurait dû suivre son instinct en s'enfuyant le plus loin possible de cet endroit. Il relève la tête et son regard se pose sur un visage masculin qui lui est bien trop familier. Un immense sourire étire les lèvres de l'homme qui lui fait face, un sourire qu'il aimerait voir disparaître à jamais, qu'il aimerait effacer pour de bon, mais il est totalement impuissant, ce qui fait rire de plus bel son adversaire.

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