Chapitre 9

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Cela fait maintenant une petite semaine que les quatre amis ont trouvé refuge au sein de la famille française et tout se passe pour le mieux. Ils peuvent enfin se reposer et prendre le temps de vivre. Même s'ils restent en permanence sur leur garde, ils trouvent toujours un moment pour relâcher la pression et ils en ont bien besoin. Elena en a profité pour se rapprocher d'Elizabeth, en l'aidant à faire la cuisine, en jardinant et puis, ça lui fait du bien d'avoir une présence féminine à ses côtés, ça lui rappelle le bon vieux temps, quand sa mère était encore auprès d'elle et qu'elle pouvait lui parler, lui confier tout ce qu'elle avait sur le cœur. Les garçons, eux, aident comme ils le peuvent aux taches de la ferme. George fait tout ce qu'il peut pour qu'ils se sentent comme chez eux, mais James reste froid et distant et ils leur fait bien comprendre à sa manière qu'ils n'ont pas leur place auprès de sa famille.

La nuit est tombée sur la petite campagne et après un bon repas, les quatre amis ont rejoint leur quartier. Ne voulant pas abuser de l'hospitalité de leurs hôtes, ils ont préféré s'installer dans la grange. Ils n'ont pas de lit, mais grâce aux bottes de paille qu'ils ont à leur disposition, ils ont pu confectionner un petit coin rien que pour eux. Les murs de bois n'empêchent pas la chaleur d'enter dans le bâtiment, le confort y est rude, mais malgré ça, ils sont bien, ils ont la chance d'avoir un repas chaud deux fois par jour et surtout, ils n'ont pas besoin de se cacher.
La journée a été ensoleillée et étonnamment chaude pour un mois de juillet, le baromètre a frôlé les quarante degrés, mais la nuit est venue prendre la relève. Des millions d'étoiles illuminent le ciel alors qu'une petite brise fraîche réussit à s'engouffrer à l'intérieur de la grange. Les deux Muller ainsi que Paul ont réussit à trouver le sommeille, seul Ian reste éveillé. D'ailleurs, il ne comprend pas pourquoi Morphée refuse de l'accueillir dans ses bras, mais il décide de quitter sa couchette et de sortir prendre l'air. Il prend le temps de longer le bâtiment avant de s'asseoir contre le mur de la grange à quelques mètres de la porte d'entrée. Il reste un long moment à contempler le ciel étoilé alors que le vent glisse sur son visage. A ce moment la, quelques souvenirs lui reviennent en tête, comme les moments qu'il passait chez lui en Allemagne avec sa famille, ou avec ses amis, mais bizarrement, tout ce qu'il a pu vivre jusqu'à aujourd'hui ne cesse de le hanter. Tout d'abord, son arrivée en France, qui a été assez précipitée. Il n'a pas tellement eu le temps de se faire à l'idée qu'il devait quitter son propre pays aussi rapidement, ni même qu'il allait atterrir au beau milieu d'une forêt Française. Et puis, il y a eu la rencontre avec les deux jeunes Muller qui a été assez explosive, d'ailleurs il ne peut s'empêcher de sourire quand il y repense. Qui aurait cru qu'ils seraient de nouveau réunit et qu'ils deviendraient amis ?

Il pose sa tête contre la paroi en bois avant de fermer les yeux et de laisser son esprit divaguer, d'autres images viennent succéder ses souvenirs, mais un visage en particulier l'obsède. Celui d'Elena. Paul aurait il raison ? Serait il en train de tomber amoureux de la jeune fille ? Il n'en sait rien, du moins, il ne peut pas nier le fait qu'il éprouve quelque chose pour elle. Il ressent le besoin de la protéger, à chaque fois qu'elle n'est pas prêt de lui, il ne peut s'empêcher de penser à elle, il aimerait être à ses côtés à chaque instant, la consoler, la serrer dans ses bras. Pourquoi est il autant attaché à elle alors qu'il ne l'a connaît que depuis quelques semaines ? Certes, toutes les épreuves qu'ils ont vécu n'ont fait que les rapprocher mais il ne peut pas ressentir de tel sentiments à l'égare de la jeune fille, par respect pour Ryan et puis l'amour n'a pas sa place au milieu de cette guerre.

Il relève la tête et ouvre les yeux en espérant que toutes ses pensées s'envolent, mais ce n'est pas le cas, ses sentiments sont bel et bien en train de se réveiller et il ne pourra peut être pas les cacher plus longtemps. Il enfouit sa tête entre ses mains tout en se frottant les yeux, mais d'autres souvenirs viennent le tourmenter. Il se rappelle du jour ou il a retrouvé Elena perdu au milieu de la forêt complètement affolée. Quand elle s'est jetée contre lui, son seul réflexe a été de la serrer dans ses bras, de la rassurer, alors qu'il était rongé par la peine et la culpabilité. Voir la jeune fille dans cette état lui a brisé le cœur, il s'est senti coupable d'être parti comme un voleur un an auparavant.

Under The Same SunOù les histoires vivent. Découvrez maintenant