Mariée de force

♥vingt_huit♥

~~~~~Point de vue de Fatma~~~~~

La mort de ma sœur a été une épreuve très difficile pour moi. À part mon frère Ahir, elle était tout ce que j'avais. C'était mon repère, ma mère, ma sœur, ma confidente. Je l'aimais plus que tout. Et aujourd'hui elle m'a quitté. Elle a perdu la vie en donnant la vie. Comment pourrai-je aimer cet enfant qui a ôté la vie de ma sœur? C'est impensable. On peut beau me juger, je ne peux m'empêcher de me dire que si cet enfant n'était pas né elle serait encore en vie. J'avais besoin d'elle. J'avais besoin de Khadija.

J'essuie mes larmes en descendant du taxi. Ouseyn m'a appelé pour que je vienne l'aider avec les enfants. Le pauvre, il n'arrivait pas à tout gérer tout seul. Il était aussi très dévasté. Je suis témoin de l'amour qu'elle portait à ma sœur. Un amour sincère. Au début, je l'aimais bien Ouseyn. Il est très beau, riche, charismatique et toujours élégant.  Quelle femme ne flasherait pas sur ce beau mâle. Mais quand j'ai compris qu'il avait des vues sur ma jumelle, j'ai laissé tomber cette petite pensée. Ma sœur passait avant tout. Même en matière d'amour.

Je sonne à la porte et une minute après, Ouseyn vint m'ouvrir avec un biberon à la main. Je lui souris maladroitement alors qu'il soupire de soulagement.

__Enfin t'es là Fatma. Vas-y entre. Les enfants m'en font voir de toutes les couleurs!

Je souris avant de pénétrer dans la maison et me dirigeai au salon où les deux jumeaux de ma sœur étaient dans leur berceau à chacun. Ça faisait juste six mois qu'ils étaient nés et ils étaient tellement identiques. Juste la couleur de leurs yeux les différencie. Karim a les mêmes yeux noisettes que son père. Et Riyad a les yeux gris comme sa mère mais il est aussi le plus petit. Et il tombe très souvent malade. De toute façon, je m'en fichais complètement. Mon neveu c'est seulement Karim. C'est difficile pour moi d'expliquer cette haine que je ressens envers Riyad. Peut-être parce-que je le tiens responsable de la mort de ma sœur. Je sais pas. J'aime beaucoup Karim. Il est plus gai et est en bonne santé.

Ouseyn me rejoint au salon alors que j'étais penchée au dessus du berceau de Karim.

__Donne moi ça, dis-je en récupérant le biberon qu'il tenait. Y'en a un autre?

__Oui dans la cuisine. Je vais aller le chercher!

Il disparaît pour revenir après avec un autre biberon qu'il donne à Riyad et je faisais de même avec Karim.

__C'est pas facile de s'en occuper seul, remarquai-je en osant un ragard vers lui. Tu es vraiment un père formidable.

Il me regarde et sourit accentuant sa beauté. Je remarque quand même quelques cernes sous ses yeux. La fatigue sûrement et puis il est aussi chef d'entreprise. C'est pas évident. Et à cela s'ajoute la perte subite de sa femme. Il doit être très mal même si il essaie de sourire.

__La gouvernante Naìma m'aidait beaucoup mais elle est absente aujourd'hui. Son fils est malade, m'informe t-il. C'est pas facile mais je m'en sors. Celui qui m'inquiète juste c'est mon petit Riyad. Il ne va toujours pas bien, ajoute t-il en caressant les cheveux de son fils.

Ça se voit qu'il l'aime beaucoup.

__Ça va aller, essayai-je de le rassurer.

__Tu sais Fatma, je comprends que tu ais du mal à accepter Riyad mais il n'est en aucun cas responsable de la mort de..Khadija. Ça devait arriver. C'est le destin !

Comment il le sait? J'avoue sur le coup j'ai eu un peu honte. J'ai trop laissé paraître que j'aime pas m'approcher du petit.

__Ouseyn..c'est pas ça...