Mardi 21 Février
Je crois que j'aime beaucoup l'Allemagne ! Aujourd'hui, nous avons passé la journée de Freiburg et c'était génial. Je me suis beaucoup amusée même si je n'étais pas avec Laure. Ça m'a fait du bien de m'éloigner de Maxime un peu.
Depuis qu'on sort ensemble, on est tout le temps collé et ça commence à me saouler le fait de jouer à l'amoureuse transie. Je l'aime bien et il est sympa, mais j'ai juste accepté d'être avec lui pour me rapprocher de Léopaul. D'ailleurs, ça marche plutôt bien.
Maintenant que je sors avec Maxime, Léo passe son temps à me fixer. Je crois qu'il s'est enfin rendu compte de ma préciosité. Ça fait plaisir. S'il fait le moindre pas vers moi pour me draguer, je quitte immédiatement Maxime.
Ce dernier n'est qu'un tremplin afin que j'arrive à mon objectif et je n'hésiterais pas à le laisser derrière moi. Ça peut paraître méchant, mais ça ne l'est pas vraiment. Grace à moi, il est hyper heureux et ne m'oubliera jamais. Je suis persuadée qu'il ne m'en voudra pas. Je ne vois pas pourquoi ce serait le cas.
Le trajet-retour en bus ne dure pas longtemps et je me dirige vers ma chambre après un langoureux baiser avec Maxime. J'ai beau ne pas être particulièrement intéressé par lui, je dois admettre que c'est trop bien de l'embrasser. Ça me permet d'imaginer les baisers de Léopaul qui seront sûrement vingt fois mieux.
Une fois dans la chambre, je prends une douche puis vérifie un peu le site de classe. Tout le monde a posté quelques photos de son groupe et elles sont plutôt réussi. Il n'y a pas que des incapables dans cette classe ! Je me dirige ensuite avec les filles dans les salles d'en bas, il y a un baby-foot alors on fait un match. Laure et moi contre Camélia et Charlotte. On les éclate !
Quand les garçons arrivent, on s'arrête et on se pose dans un coin pour discuter tranquillement. Lisa en face de nous est pendu à son téléphone pour envoyer des messages à je-ne-sais-pas-qui. Elle est descendue, car cette salle est celle où le wifi fonctionne le mieux. Cependant, je ne fais pas attention trop occupé à sortir les vers du nez de Léopaul. J'essaie de lui poser plein de questions personnelles, mais je suis empêchée par Maxime qui me coupe tout le temps avec ses blagues débiles. Finalement, l'heure de manger arrive et je n'ai rien appris de plus.
On mange bien sauf Camélia qui ne touche à rien comme d'habitude. Après le dîner, les profs sortent un vidéo projecteur. On a fait des exposés en allemand plus tôt dans l'année. Les Allemands ont également fait des exposés en français sur les villes de Colmar, Freiburg et sur la Forêt-Noire. Les trois meilleurs groupes allemands et français vont faire leur exposé. C'est hypra chiant. Personne n'est vraiment intéressant et je baille énormément. La prof nous avait prévenu alors j'ai ma clé USB et je passe avec Blanche sur notre exposé sur le carnaval de Venise. Cinq groupes sont passés, mais il manque le dernier groupe français.
- Où sont Théo et Delmar ? fait notre professeur d'allemand. C'est à eux !
Tout le monde se regarde d'un air interrogateur en haussant les épaules. Même Safia et Jiao leurs deux meilleurs amis respectifs ne savent pas où ils sont passés.
- Ils sont sûrement remontés dans les chambres ! Je vais aller les chercher, fais-je rapidement en me levant.
Je ne leur laisse pas le temps de réagir et sors de la salle. J'ai vraiment besoin de me dégourdir les jambes. Je trouve le correspondant de Léopaul et Maxime sur le chemin. Il était aux toilettes. Plutôt que retourner avec les autres, il préfère me suivre. On essaie de discuter un peu dans la langue de l'autre, mais il a un accent français à couper au couteau alors on passe à l'anglais. Il parle assez bien même si son grand débit de parole fait que je rate certains mots.
Il est très petit et pas très beau alors il compense avec son enthousiasme et son humour. Il est plutôt sympa. On arrive devant la chambre des garçons et j'ouvre la porte sans frapper. Je n'aurais pas dû. Mes yeux s'écarquillent.
Delmar tient Théo par les hanches pendant que ce dernier a son bras droit qui attrape la nuque du grand indien. On aurait pu penser qu'ils dansaient, mais leurs bouches, unies dans un baiser sûrement très profond, prouvent le contraire. Ce spectacle ne dure que quelques secondes car dès qu'ils m'aperçoivent, Théo saute hors des bras de Delmar, l'air paniqué.
- Oh, lâche-je incapable de dire plus tant je suis interloquée.
Je ne sais pas quoi faire. Devrais-je fermer la porte et repartir ? Le grand sourire du correspondant de Léo et Maxime me réveille. Il a un air diabolique. Delmar est quant à lui moins impassible que d'habitude, il a l'air aussi surpris que moi de ce baiser et porte sa main à sa bouche, les yeux dans le vide.
- Ce n'est pas ce que vous croyez ! se justifie immédiatement Théo. Je peux tout expliquer.
J'ai ri. Comment expliquer ça ? Je n'ai pas besoin d'explications. Il sort avec Delmar. Quand je vais dire ça aux filles, elles ne me croiront jamais ! Dire qu'on a toujours pensé que c'était Nicholas la tapette. Oups, trompée de cible.
- Je suis juste venue pour dire qu'il faut que vous passiez sur votre exposé, tout le monde vous attend.
J'allais ressortir de la pièce quand Théo m'a attrapé le bras.
- Dis-le à personne s'il te plaît. Je ne suis pas gay d'accord ? C'est Delmar qui m'a roulé une pelle, j'ai rien fait.
Ce n'est pas ce que disait sa main posée sur sa nuque. Il avait l'air franchement consentant. Maintenant, il a juste l'air terrifié. J'ai haussé les épaules toujours avec un sourire puis nous sommes retourné vers la salle où tout le monde nous attendait. Le correspondant de Léopaul a toujours le même air machiavélique sur le visage. Il semble bien moins sympathique ainsi. Une fois dans la salle, je préviens la prof que les gars arrivent avant de me jeter sur les filles. Faut que je leur dise tout de suite.
- Vous saurez jamais ce que j'viens de voir !
Je leur raconte tout ! J'vois de l'autre côté que mon acolyte allemand fait de même avec ses camarades.
- Je ne te crois pas, chuchote Caroline en levant les yeux au ciel. C'est sûrement du bullshit comme pour Nicholas.
- Pourquoi je vous mentirais. Je vous dis qu'on les a... répéte-je avant d'être coupé par l'arrivée des garçons dans la salle.
Delmar a remis son masque d'impassibilité alors que Théo a l'air encore plus flippé que tout à l'heure. Il ne regarde personne dans les yeux. Il a l'air tellement coupable, ça suffit à mes amies pour me croire. Les gars commencent leur exposé après que les profs les ai grondées de s'être barré sans permission, mais personne ne les écoute. L'information de leur baiser ne fait que passer d'élève à élève. En quelques minutes, c'est foutu. Tout le monde est au courant.
Léopaul assis à quelques mètres de moi, mais ne dit rien. Il a le visage fermé. Il est sûrement dégoûté d'avoir une tarlouze comme frère. Je suis prête à lui remonter le moral s'il veut, mais soudain, il se retourne vers moi. Je me sens frigorifié en regardant ses yeux. On dirait qu'ils sont remplis de millier d'aiguilles comme si voulait me buter. Son expression est glaciale. Je suis mal à l'aise et je rougis avant de m'enfoncer dans la chaise.
J'ai peut-être fait une bêtise.
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Souvenir de la 3ème 2
Novela JuvenilDans ce livre, les pensées les plus intimes de 26 élèves de 3èmes sont exposées. Apprenez à les aimer, à les apprécier. Découvrez leur destin et leur parcours. Ouvrez ce livre et plongez dans leur psychée...