OS Footballeur•euse•s [TERMINÉ]

Nîmes, ou la Jalousie

Décidément, Nîmes ne réussissait pas à Gaëtan. D'abord la défaite 3-0, et puis Gautier et Autret qui restaient collés comme des sangsues. Rien que lors des trajets en bus de l'équipe brestoise dans le sud, le gardien ne s'asseyait plus à côté de lui, mais à côté de l'autre là ! L'attaquant savait qu'il n'avait pas à être si jaloux, mais s'était devenu coutume qu'il s'asseye avec le gardien, et son sang s'échauffait lorsqu'il le voyait trop près de quelqu'un d'autre.

Toujours énervé, Charbonnier se referma sur lui même, mettant ses casques et postant une story reflétant son humeur, émoji vénère en prime. Le footballeur eut un petit espoir pour l'avion, mais Gautier ne lui adressa aucun mot, et il se renfrogna encore plus. Heureusement, ou malheureusement, Larsonneur s'assit sur la même rangée que lui, de l'autre côté du couloir, mais toujours avec Mathias, complices comme jamais. L'ancien Rémois avait beau mettre le volume à fond dans ses casque, rien au monde ne pouvait l'empêcher d'entendre la douce mélodie du rire du gardien.

Ils atterrirent deux heures plus tard, et Charbonnier fut l'un des premiers à descendre et rejoindre le bus, qui les emmèneraient au centre d'entraînement. Encore une fois, Gautier et Mathias se mirent côte à côte, laissant Gaëtan jaloux et blessé.

Le temps du trajet, l'attaquant décida d'un plan d'action, car il ne pouvait supporter cette situation une minute de plus. Il enleva ses casques, et décida de migrer au fond du car, pour s'amuser avec les plus bruyants. Sa voix se distinguait parfois dans la cohue, et il pouvait apercevoir Gautier le regarder quelques secondes, avant de se retourner pour écouter Autret. Le gardien fit cela plusieurs fois, si bien que cela énerva Mathias, au plus grand plaisir de Gaëtan.

L'arrivée atteinte, les footballeurs récupèrent leurs affaires, eurent connaissance du programme de la semaine à venir, et partirent vers leurs habitations. Charbonnier fit exprès de ne pas se dépêcher, car il savait que le gardien était toujours parmi les derniers à sortir du bus. Quelques secondes cette réflexion, les deux grands compères descendirent du véhicule. Gautier semblait un peu ennuyé par le capitaine brestois, celui-ci étant un grand parleur, mais il en fut débarrassé par Madame Autret appelant son mari pour qu'il puisse l'aider avec quelque chose.

L'attaquant se dirigea vers Larsonneur, et alors que le bus partait – les laissant seuls sur le parking, il lui attrapa le poignet, le forçant à se retourner.

« Qu'est-ce que tu veux Gaëtan ? » soupira le natif de Brest, avec un air fatigué.

« Pourquoi tu ne t'es pas assis à côté de moi ? » lui demanda-t-il, avec un visage neutre.

« Parce que j'avais envie de m'asseoir avec Mathias. »

« Tu t'asseyais toujours à côté de moi ! » s'exclama Gaëtan, un peu scandalisé.

« Je crois que j'avais envie de changer un peu la routine alors, » lui répondit durement Lasonneur.

Charbonnier se trouva blessé, au milieu d'un parking, avec Gautier près de lui. Il voulut le frapper, il croyait que le gardien tenait un peu plus à lui quand même, mais apparemment il avait tord. Son coéquipier se dirigea vers sa voiture, et alors Gaëtan eut un geste inattendu.

Il rattrapa le gardien, qui ouvrait sa portière, pour lui prendre le visage à deux mains et l'embrasser. Il n'espérait pas que Gautier réponde, enfin si, un peu quand même, lorsque lui-même ne savait pas la raison de son geste, mais celui-ci entre-ouvrit ses lèvres, lui laissant accès.

La suite fut comme une idylle pour Charbonnier. Ils allèrent à la maison du plus jeune, et ne firent que se tenir dans les bras dans le lit double, s'embrassant parfois, et sombrant dans le sommeil dans les bras de l'un l'autre.

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