OS Footballeur•euse•s [TERMINÉ]

« Le co-équipier de ton cœur, baby »

Ianis et Florinel ? Deux adversaires, se battant pour la même place, mais Ianis gagnait systématiquement. Capitaine ? Ianis fut le premier. Équipe nationale ? Ianis fut le premier. Être parti dans une ligue étrangère ? Ianis venait de signer à Genk.

Florinel en avait marre, car il essayait encore et encore, étant même surnommé « Le Mbappé roumain ! », mais jamais il n'avait pu surpasser le fils du célèbre Gheorghe Hagi. Ses sentiments envers Hagi-fils étaient devenus petit à petit haineux, et il le supportait de moins en moins. En sélection il faisait tout pour ne pas être à côté de lui, dans la même chambre que lui, ou tout simplement dans son environnement. Il le trouvait arrogant, traitant les autres comme s'ils étaient en-dessous lui, et il était toujours là, à montrer ses talents et à étouffer celui des autres, en particulier les siens.

Les deux furent appelés pour l'Euro 2019 des espoirs, et le sélectionneurs décida d'améliorer leur cohésion. Le groupe ressentait cette tension, et pour Rădoi, rien de mieux que de partager une chambre pour améliorer tout cela. Lorsque les joueurs cherchèrent les clefs de leur prochain lit, il se délecta de l'expression des deux joueurs, Coman étant scandalisé et Hagi restait debout, un poil amusé un poil énervé. Alors que Florinel allait dire quelque chose, le sélectionneur ordonna à ceux qui avaient leur chambrée de monter et de s'installer. Dans la chambre, chacun restait de son côté, ne parlant et ne se regardant pas. Un rien pouvait les énerver, et transformer cette colocation en un cauchemar, pour eux deux comme pour les autres.

Le lendemain, un entraînement fut prévu, et tout alla pour le mieux, si des regards froids et une pseudo-compétition de tir les plus techniques étaient normaux. Seulement, deux jours après, un autre entraînement se déroula, mais là tout bascula. Tout commença normalement, tours de terrain et échauffement musculaire, puis ateliers en groupes, et enfin un petit match pour tout bien conclure. Naturellement, les deux ne furent pas ensemble, et la partie débuta. Ils ne rataient aucune occasion pour montrer à l'autre qui était le meilleur, qui devait être titulaire face à la Croatie, et cela se résultait en des jeux persos, et tacles plus ou moins réglementaire. Les joueurs restant n'étaient presque plus que spectateurs, et Rădoi voyait que cela dégénérait. Mais Florinel courait, marquait et taclait le natif d'Istanbul, encore et encore, et subissait le même traitement de sa part. Il le vit s'approcher dangereusement des cages de son équipe, et s'élança vers lui.
Leurs regards se croisèrent un court instant, et ils surent que cette action allait être un tournant décisif. Ianis semblait narguer Coman de le faire, et il ne put le supporter, alors il se projeta vers la balle, pied droit en avant, l'autre replié, glissant sur l'herbe.

Les instants d'après furent comme enfouis sous une épaisse brume pour Hagi. Il se souvint que sa cheville fut touchée, puis du contact avec le sol. Il lui semblait qu'il s'était relevé, pour aller confronter l'autre, mais une vive douleur envahit sa jambe droite, et le joueur du FCSB eut un sourire satisfait, et celui du Genk ne put le supporter. Il allait envoyer un poing, quand le sélectionneur lui cria d'aller à l'infirmerie, aux autres de partir et à Coman de venir s'expliquer avec lui.

« QU'EST-CE QUE C'EST CE BORDEL COMAN ? C'EST UN ENTRAÎNEMENT, UN ENTRAÎNEMENT BON SANG DE BON SOIR ! ALORS TU VAS ME FAIRE LE PLAISIR D'ARRETER DE TE COMPORTER COMME UN NENOROCIT ET TU VAS T'OCCUPER DE HAGI JUSQU'AU MATCH, ET T'EXCUSER D'ÊTRE AUSSI STUPIDE ! »

Le joueur ne prit pas la peine de répondre, ne voulant aggraver son cas, et partit directement voir le blessé. Comble du comble, il le trouva entrain de blaguer avec les physios, avec simplement un strap sur le membre blessé. Le visage fermé, il se racla la gorge pour signaler sa présence, et le silence envahit la pièce. Ianis le dévisageait d'un air curieux, et il se sentit obligé d'expliquer sa présence :

« Hum... Je... Euh... »

Voyant que le petit avait du mal, les physios partirent, les laissant seuls.