La Petite Marseillaise

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Marion soufflait, se regardant dans le miroir de la salle de bain. De l'autre côté se trouvait Maëlle, et non son compagnon.

Victoire, sortie, club, lumières.

La défenseuse avait des flashs du soir. L'alcool avait coulé à flots, et tout a explosé.

Piste de dance, Señorita, baisers.

Elle s'assit contre la porte fermée à clef, l'ibuprofène qu'elle avait pris l'aidait a y voir plus clair.

Retour agité, une chambre, une nuit.

Tout lui revenait petit à petit, et elle gémissait à l'effet, elle avait l'impression que sa tête allait exploser. Toute la tension qui s'était accumulé entre elle et la plus jeune, tous les jeux de séduction stupides, tous les clins d'œils et sourires en coin, s'étaient transformés en un coup d'un soir.

Elle avait merdé, salement. La plus jeune semblait endormie, donc sortir de l'appartement et espérer que cela s'oublie était une option. Mais comment rentrer chez soi ? Que dire à son homme ? Elle y réfléchirait sur le chemin, pour l'instant elle devait partir de l'habitation.

Sans faire de bruits, Marion sortit de sa cachette, pour se glisser dans la chambre. Elle récupéra ses vêtements, un par un, et s'habilla prestement.

« Merde ! » jura-t-elle alors que son téléphone toba sur le sol, faisant un bruit monstre dans la pièce calme.

Dans son lit, Maëlle grogna, et Marion ne fit aucun bruit, restant le plus immobile possible. Les tic-tac de sa montre s'allongèrent, et les secondes passèrent comme des minutes. Lorsqu'elle fut sûre qu'elle ne risquait pas d'être découverte, elle s'en alla de la chambre, récupéra ses chaussures et autres affaires dans le salon, et sortit de l'immeuble.

Il était encore noir, et en regardant sa montre, elle sut qu'il n'était que sept heures du matin, un jour de novembre normal. Elle ne savait pas où elle était, et ne voyait pas sa voiture dans les environ. La joueuse se résolue à appeler un Uber, et attendre dans le froid.

Son transport arriva un peu plus de cinq minutes plus tard, et alors qu'elle montait à l'arrière, elle vit Maëlle, en robe de chambre, se précipiter vers la voiture.

« Je dois partir ? » lui demanda la chauffeuse, en voyant bien la détresse de la jeune femme assise sur sa banquette arrière.

Un coup de tête suffit pour faire démarrer la voiture, laissant Lakrar seule sur le trottoir.

Les jours passèrent, et Marion n'osa readresser la parole à sa compagne d'une nuit, ayant peur des conséquences. Son homme avait eut ses doutes, mais la joueuse trouva une histoire comme quoi elle passa la nuit chez une amie, et qu'elle n'avait plus de batterie pour lui répondre. Il fallu cependant bien communiquer avec elle, elles jouaient dans la même équipe et avaient des matchs ensemble, mais ce n'était que le strict minimum.

Un après-midi, après l'entraînement, Marion prit plus de temps que d'habitude, ses lacets lui résistant pour une obscure raison. Il ne restait plus qu'elle et Maëlle dans les vestiaires, et elle faisait tous son possible pour éviter de croiser son regard. Les mains de la joueuse étaient moites, et elle n'arrivait plus à lacer sa chaussure droite.

« Attends je t'aide, » lui dit la plus jeune en venant vers elle.

Torrent ne put protester que déjà Lakrar s'affairait à lui refaire ses lacets. Elles ne disaient rien, et les mains expertes finirent le double nœud en quelques secondes.

Marion eut le malheur de croiser le regard de la jeune joueuse, et la prochaine chose que son cerveau enregistra fut que Maëlle l'embrassait, et que le baiser était partagé. La défenseuse centrale pressa la plus vieille contre la mur du vestiaire, approfondissant le baiser. Elles en oublièrent le temps, s'embrassant jusqu'à ne plus avoir de souffle et recommencer, encore et encore.

OS Footballeur•euse•s [TERMINÉ]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant