Visite de Famille

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Le premier décembre était toujours spécial pour George. Il était roumain, c'était la fête nationale du pays, et il célébrait toujours avec sa famille. Il y avait de la nourriture traditionnel, parce qu'il faut ce l'avouer, qui n'aime pas la soupe de vermicelles et des schniztels avec de la purée, et des papanași au désert ? Sans oublier la sauce de griotte, bien entendu.

Cette année encore il était en Roumanie, à Marghita, entouré des autres Pușcași. Il riait à une blague idiote de sa sœur, Antonella, tandis que son père et son père avant lui demandaient le silence pour pouvoir écouter tranquillement le défilé de Bucharest. La mère s'affairaient à la cuisine, tandis qu'une photo de la grande-mère paternelle trônait sur une étagère pas loins, avec des icônes dorées et des bougies allumées. Aux côtés du footballeur se trouvait Ionuț, coéquipier à l'équipe nationale et techniquement de club jusqu'à cette été.

« À quoi tu penses iubitule ? » lui demanda l'attaquant alors que Radu le regardait, des étoiles dans les yeux.

« À comment j'ai pu faire pour avoir une chance pareille, » lui répondit-il avec un sourire charmeur.

George sourit de toutes ses dents, avant de l'embrasser rapidement, lui murmurant que lui aussi, il s'étonnait de l'avoir trouvé. Sa mère détourna le regard, encore peu habitué à ce que son fils soit gay, tandis que les deux hommes dans le salon se firent semblants de ne rien avoir vu. La sœur toussa un peu, pour camoufler un rire face aux réactions des générations précédentes. La famille, orthodoxe quelque peu pratiquante, avait eu du mal avec la sexualité du joueur de foot, en Roumanie, ce n'était pas habituel et quelques peu tabou.

Les deux amoureux ne dirent rien, habitués à ce traitement à chaque caresse ou bisou qui ne pouvait pas passer pour de l'amitié très forte, et se concentrèrent sur la tâche qui s'étalait devant eux : éplucher les pommes de terres.

Le moment de gêne et tension palpable passa, relaissant place à l'humeur joyeuse de ce jour de liesse national.

« Bon, elles arrivent les patates ? » s'étonna la mère de pas voir une seule cargaison de féculents venir depuis un bout de temps.

« C'est Ionuț qui a un peu de mal, et comme je l'aide ça va pas plus vite, » dénonça George.

« Dit plutôt que tu ne peux que détruire les pommes de terres avec ton couteau là ! » répliqua sa sœur.

« Ouais, arrête de les maltraiter, elles vont finir par avoir mal, » continua Radu.

« Wow ! Vous allez vous liguer contre moi ? »

Le beau-frère et la belle-sœur de regardèrent dans les yeux, avant d'hocher furieusement de la tête, et en se murmurant pour faire croire au plus petit qu'une mauvaise blague était en cour de préparation.

« Pfff, si même ma famille m'aide pas ! » abandonna l'attaquant, résigné à souffrir.

« De toutes façons, c'est toujours la faute du plus petit, » lui rappela Antonella.

« Exactement jeune fille ! » s'exclama le grand-père, toujours à appuyer ce diction, où qu'il soit.

George les fusilla du regard, avant de se remettre au travail, sans écraser des patates cette fois-ci.

Le repas se passa dans la joie et la bonne humeur, la nourriture y était pour beaucoup de choses, et vint le traditionnel digestif roumain, la țuică. Le grand-père alla la chercher dans la cave, cette fois-ci dans une bouteille de Pepsi datant d'une dizaine d'années au bas mot.

« Elle est de quoi cette-là ? » demanda le père.

« Poires et prunes des voisins, avec même une ou deux mirabelles qui ont du tomber. »

Peut-être que pour un citadin de plusieurs générations cette alcool était très paysan, ici la famille l'apprécia autant qu'un bon vin rouge, après tout, c'était l'héritage culturel.  On pouvait faire de l'alcool de n'importe quel fruit en Roumanie, il suffisait juste d'un bidon et d'un voisin ayant la distillerie pour la fabrication de l'alcool et voilà, le tour était joué.

Avec ses 40° et plus, les joueurs professionnels ne prirent qu'un verre, conscient que l'alcool n'était pas bon point leur corps, tandis que le grand-père la buvait comme si c'était de l'eau. Qui dit alcool, dit aussi politique en Roumanie, et le sujet ne tarda pas à venir sur la table.

Les deux amants réussirent à s'éclipser du sujet, car ils ne voulaient pas y assister - un membre de la famille qui dit qu'il est point le PSD ça peut vous gâcher la journée - et eurent ainsi un peu de temps seuls. Ils allèrent dans la vieille chambre de George, encore recouverte de posters de Gheorghe Hagi et Adrian Mutu. Ils s'allongèrent sur le petit lit, se serrant comme ils purent.

« Je savais pas que tu était si petit, » rouspéta Radu alors qu'il poussait son amant pour avoir un peu plus de place.

« C'est juste toi qui est trop grand. »

« Mais tu aimes bien que je sois grand, non ? »

Le ton de Ionuț était très suggestif, essayant même de bouger ses sourcils de manière classe, mais finit par se foirer et déclencher un fou rire.

« Ne fait plus jamais ça, faut horrible ! » essaya de parler Pușcaș entre deux respirations saccadées.

« C'est vrai, c'est vraiment horrible, » confirma le concerné après une rapide vérification dans le miroir opposé au lit.

Une fois à peu près calmés, Radu se pencha vers son amant. Ils se regardaient dans les yeux, se transmettant des messages avec yeux. Tout doucement, comme par peur de gâcher ce moment, ils se rapprochèrent, jusqu'à ce que leurs souffles soient mélangés. Leurs lèvres se frottèrent presque imperceptiblement, avant que Radu ne les déposent délicatement sur celle de George.

Comme au premier jour, une vague de papillons envahit leurs ventres, faisaient vibrer leurs cœurs de par leurs battements. Leurs lèvres se mouvaient avec une lenteur appréciable, une qui fait monter doucement la tension. Ils ne cherchaient que de la tendresse, sachant pertinemment qu'ils n'auraient pas plus avant le soir, lorsque tout le monde sera couché.

Cependant, George se fit plus gourmand, et rythme changea, plus rapide maintenant, avec un baiser surtout plus avide de sensations. Alors que l'attaquant gémissait presque lorsque leurs langues jouaient délicieusement ensemble, un toc-toc discret se for entendre à la porte. Les deux amants se relevèrent, ne vouaient choquer la personne qui allait rentré, avant que Pușkaș ne dise « Oui ? »

Antonella entra, les mains sur les yeux, en les taquinants :

« C'est bon, vous êtes présentables ? »

Ils la rassurent avec un petit rire, avant de descendre avec elle, car un voisin passait dire bonjour aux expatriés.

Le soir, dans le même lit trop petit, ils s'amusaient à se murmurer des mots doux, et ça, jusqu'à ce qu'ils s'endorment.

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Alors je vais faire un calendrier de l'Avant, certes, mais un peu spécial. Jusqu'au 6 décembre, il n'y aura que des ships roumains et allemands, parce que le 6 c'est le Saint Nicolas - une sorte de Père Noël avant l'heure. Puis je pense que je vais essayé de faire des couples peu ou pas représentés sur Wattpad et que pourtant sont vraiment bien, comme le Dybala x Messi (y'a tellement de possibilités *-* !)

Bonne fête nationale de la Roumanie !

OS Footballeur•euse•s [TERMINÉ]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant