Chapitre 3

4.9K 166 34
                                    

La douleur dans mon crâne est insupportable, mais la première chose que je fais en me réveillant, c'est de lever ma main pour toucher cette zone, espérant un peu de soulagement. Rien. Mes poignets me brûlent aussi, et la tension dans mes bras est telle que je comprends instantanément que je suis attachée. Les menottes m'étranglent presque. Je me débats, tentant de me libérer, mais dès que je sens du liquide froid couler le long de mon bras, je me fige. Le dernier truc dont j'ai besoin, c'est de saigner. Je n'arrête pourtant pas d'essayer, mes mouvements sont de plus en plus frénétiques.

Soudain, la porte s'ouvre, et je me fige, le cœur battant plus fort. C'était bien réel, je ne rêvais pas. Lui. Il passe la porte en premier, suivi par Abby, Bellamy, Clarke et quelques gardes. Je ferme les yeux un instant. Pourquoi moi ? Pourquoi maintenant ?

Il s'avance vers moi, et je le fixe sans bouger, mes bras toujours suspendus par les menottes.

– Pourquoi tu as un camp à la rivière ? Sa voix est froide, autoritaire. Une question qui n'appelle aucune réponse, mais il semble que l'attente le rende plus pressant. Je ne dis rien.

– Tu nous espionnes ? Kane cherche une réaction, mais je ne lui en donne pas. Il est inutile d'éveiller sa colère davantage.

Un petit rire m'échappe malgré moi, hors de mon contrôle. Ce n'était même pas volontaire, mais ça fait froncer leurs sourcils. Il me fixe avec insistance, et je sens la tension dans la pièce monter.

– Tu es là sous l'ordre de la commandante ? La question tombe, lourde de sous-entendus. Mais je me tais toujours, mes yeux ne quittant pas les siens. Si je parle, je suis fichue. Si je ne parle pas, ils chercheront d'autres moyens de faire parler.

– Il faudrait lui soigner les poignets, elle peut s'ouvrir les veines en forçant comme ça, intervient Abby, mais la voix de Kane coupe la parole avant que quelqu'un n'agisse.

– Si elle nous donne les informations que l'on veut, tout ira bien. 

Je laisse échapper un soupir, le regard dans le vide.

– Je m'en fiche de mourir. Ma voix est rauque, mais ferme.

– Tu t'en fiches vraiment de mourir, ou c'est juste pour te donner un genre ? Demande Clarke, comme si elle essayait de percer une façade. Elle attend, mais je ne réagis pas, le regard fixé sur le sol.

Je serre les poings, les poignets me brûlent, et je tente de bouger encore, mais sans faire le moindre bruit. La douleur est là, bien présente, mais je ne vais pas leur offrir ce qu'ils veulent. Je laisse le silence s'étirer, espérant qu'ils abandonneront, mais je sais que ce n'est pas le genre de la maison.

– Pourquoi tu as établi un camp près de nous ? Kane insiste. Je ne réponds toujours pas.

Il fronce les sourcils, et je sens la pression monter. Puis, d'un signe discret, il ordonne à ses gardes de s'approcher. Mon cœur bat plus vite, mais mes gestes restent fluides, calculés. Dès qu'un des gardes est à portée, je me laisse pendre par les menottes. Le coup part instinctivement, mes bottes se logeant sur son torse avec une précision parfaite. Le garde tombe, mais un autre se précipite vers moi, et avant même qu'il ne puisse réagir, j'enroule ma jambe autour de son cou avec une force surprenante. Je serre assez fort pour qu'il s'agenouille, mais pas plus. Il commence à suffoquer, ses mains battent l'air en vain, mais je garde un contrôle parfait.

Je lève les yeux et rencontre le regard de Kane, l'arme pointée vers moi, Bellamy à ses côtés, son arme également prête à faire feu. Leurs yeux fixent la scène, l'adrénaline flottant dans l'air. Chaque seconde semble durer une éternité. Je me tiens là, un garde toujours sous ma force, mes yeux ne quittant pas les leurs. Ils hésitent. Mais qui cédera en premier ?

The 100 - TrikovaOù les histoires vivent. Découvrez maintenant