Chapitre 25

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— C'est bon ou pas ? J'ai plus rien sur le visage ?

Il ne répond pas immédiatement. Son regard scrute chaque parcelle de ma peau, cherchant la moindre trace restante. Ses yeux pétillent d'une lueur que je n'arrive pas à décrypter. Il prend son temps, trop de temps, avant de murmurer enfin :

— Non... Non, tu n'as plus rien...

Je souris légèrement.

— Merci.

Je sors de l'eau, l'air frais me faisant frissonner alors que je saisis ma serviette pour me sécher rapidement. Derrière moi, le bruit de l'eau indique que Bellamy bouge à son tour.

— Sans tout ce maquillage, tu parais plus chaleureuse. Plus... belle.

Je m'arrête brièvement dans mon geste et me retourne vers lui.

— Je ne l'étais pas ?

Il ne semble pas s'attendre à cette question et met une seconde de trop à répondre.

— Ce n'est pas ce que je voulais dire... Tu n'as aucun filtre comme ça. Tu parais plus accessible. Tu ressembles à la Mia d'avant.

Je fronce les sourcils.

— Je ne suis pas moi-même là ?

Il incline légèrement la tête sur le côté, l'air pensif.

— Tu as changé. Après tout, on a tous changé...

Je hoche la tête et reponds :

— Certains en bien, d'autres en mal...

Un silence s'installe, plus pesant cette fois. L'atmosphère s'est alourdie d'un mélange de nostalgie et de non-dits. Je me ressaisis et noue ma serviette autour de moi avant d'attraper mes vêtements propres.

— Sèche-toi. On doit retourner voir les autres, maintenant que je sais qu'il n'y a plus personne ici.

Il ne répond pas, mais je l'entends sortir de l'eau à son tour. Tandis qu'il se sèche et se rhabille, je termine d'enfiler mon short et mon haut.

Le chemin du retour se fait dans un calme presque apaisant, chacun perdu dans ses pensées. Lorsque nous arrivons au village, je me dirige immédiatement vers ma maison. Je ne perds pas de temps et récupère plusieurs armes : des couteaux, mon katana, et quelques autres outils qui pourraient se révéler utiles.

Bellamy me regarde faire, les bras croisés, mais ne dit rien. Il sait que je me prépare pour ce qui nous attend. Et moi, je sais que malgré tout ce qui a changé, malgré tout ce qu'il ne dit pas, il sera là.

— Tu ne veux rien ? À un moment, tu n'auras plus de munitions.

Il secoue la tête tout en vérifiant son chargeur.

— C'est bon, t'inquiète.

Je l'observe une seconde de plus, mais son regard ne vacille pas. Il est confiant. Moi, je préfère être prête à tout.

Un bruit sourd résonne au loin, suivi d'autres. Des bruits de pas, nombreux, organisés. Je me tends immédiatement, mes sens en alerte.

— Tu entends ?

Il acquiesce d'un bref mouvement de tête.

— Ouais.

Son expression se ferme, et il lève son arme, avançant prudemment vers la sortie. De mon côté, j'attrape mes sabres et me mets en position, prête à toute éventualité. Nous sortons dans la lumière tamisée de l'extérieur.

The 100 - TrikovaOù les histoires vivent. Découvrez maintenant