The 100 - Trikova

Chapitre 11

– Non !

Octavia a crié, désespérée, mais il n'a pas bougé. Ses yeux reflétent un mélange de détermination et de douleur. Chaque mot qui sortt de sa bouche semblait peser une tonne, comme s'il se battait contre lui-même pour tenir bon.

– Ils ne peuvent pas mourir par ma faute.

Elle se rapproche de son homme, les larmes remplissant ses yeux, mais il secoue doucement la tête, l'énorme poids de la situation se lisant sur ses traits tendus.

– Je t'en prie ! On est qu'à six pas dehors !

Il reste un moment silencieux, absorbé par la gravité de son choix. Puis, d'une voix calme mais ferme, il lui répond :

- Je sais ce que tu ressens la tout de suite mais on doit y aller. Maintenant. Reprend Kane, essayant de convaincre mon frère.

Elle hésite encore, un instant suspendu dans l'air, mais lui, il ne laisse pas place au doute. Il se tourne vers elle et lui murmure avec une douceur poignante.

– Allez-y.

Elle se met à pleurer, mais il n'a pas le temps de la rassurer davantage. Il la regarde une dernière fois avant qu'elle lui dise, d'une voix pleine d'émotion :

– Ok, mais je reste avec toi.

Ses yeux se remplissent de tristesse alors qu'il se penche vers elle et, dans un dernier geste d'adieu, il dépose un baiser sur ses lèvres. Mais à l'instant où leurs lèvres se séparent, elle chancelle et tombe dans ses bras. Il fait un pas en arrière, son visage marqué par la douleur. L'aiguille est déjà en place, et c'est là qu'il la plante. Elle semble apaiser instantanément, mais son cœur semble se briser un peu plus à chaque seconde qui passe.

– Je t'en prie...

Elle murmure, la voix brisée par la perte imminente, mais il n'y a plus de temps pour les regrets. Il la prend dans ses bras et la confie à Kane, ses yeux fuyants une dernière fois la souffrance qu'il cache.

– Vous auriez fait pareil pour votre peuple. Emmenez-la loin d'ici.

– Allez-y je fermerais la dernière. 

Kane hoche la tête et part, Octavia dans les bras. 

Il recule lentement, et avant que je puisse réagir, ses yeux rencontrent les miens. Il me fixe longuement, et son dernier geste est un murmure qui résonne dans mon âme.

– Prends soin d'elle, petite sœur.

Je sens une douleur vive me traverser, mais mes yeux restent secs. Pas une larme n'est venue depuis mes 9 ans. Pas jusqu'à maintenant. C'est aujourd'hui, enfin, qu'elles décident de déborder. Mais je n'ai pas le temps de les retenir. Je m'avance vers lui et le serre fort dans mes bras.

– Merci pour tout, mon frère.

Nous nous enlaçons encore une dernière fois, et je sens son cœur battre contre le mien, aussi fort que le mien. Puis, il se retire lentement, s'éloignant encore un peu plus. Je me retourne alors et, d'un geste déterminé, je traverse le mur. Derrière moi, la porte se referme avec un bruit sourd, marquant la fin d'une étape, la fin d'un autre combat.

Le sol froid du couloir résonne sous mes pas, mes pensées s'embrouillent et le poids de la situation m'écrase. Je sens l'urgence m'envahir, une terreur qui me paralyse à chaque respiration. Chaque seconde qui passe me semble être une éternité, et la douleur de savoir que je l'ai laissé partir, que je n'ai rien pu faire, me brûle comme un poison. Comment ai-je pu être aussi stupide ? Comment ai-je pu le laisser aller ?