Chapitre 15

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Monty et Octavia partent ensemble, leurs pas s'éloignant dans un couloir. Les murmures de leur discussion sont indistincts, mais il est clair qu'ils sont concentrés sur une tâche bien précise.

Un silence pesant reste dans la pièce, seulement brisé par les respirations irrégulières. Jasper nous surveille, scrutant chacun de nos mouvements, mais nos regards lui lancent des éclairs.

— Avec un peu plus de mou sur la corde, tu pourrais atteindre le nœud.

La voix d'Alie est douce et insidieuse. Elle se rapproche de l'autre captive, qui s'acharne à atteindre son poignet droit attaché, ses dents cherchant désespérément à libérer la chair.

— Qu'est-ce que tu fais ? Non ! Ne te fais pas de mal !

L'agitation monte d'un cran. Alie croise mon regard et incline la tête en un geste presque complice. Ses paroles résonnent dans mon esprit. Lentement, je fais glisser mon corps jusqu'à ce que mon dos touche le sol froid. Je me contorsionne, mes bras tirés dans des angles qui auraient du être douloureux, cherchant à atteindre mes poignets.

— Eh, arrêtez ! S'il vous plaît !

Un craquement sinistre résonne. L'os de son épaule a sauté hors de son articulation. Les yeux qui observent s'écarquillent de stupeur et d'horreur.

— Il n'y a pas de souffrance dans la Cité des Lumières. Murmurais-je, un sourire en coin.

Le bras désarticulé de ma compagne pend, inerte, mais elle continue de s'acharner, comme si la douleur n'existait plus. Je poursuis mes mouvements, tordant mon corps plus encore pour atteindre mes propres liens.

— Les gars ! La voix de Jasper tremble.

Du sang s'écoule le long de mon épaule, chaud et poisseux, mais je ne m'arrête pas. Mes muscles protestent, mais je ne ressens que l'urgence.

Deux silhouettes entrent précipitamment. Une voix féminine s'élève, pleine d'autorité :

— Ne les laisse pas faire !

Une main appuie fermement sur mon épaule, stoppant net le mouvement qui menaçait de déboîter l'articulation. Je crie, un hurlement brut, presque animal, et me débats contre la pression qu'exerce l'ancien chef des 100.

— Elle va se vider de son sang, je dois refaire ses points !

— Arrête de te débattre, Mia.

La voix d'Alie est glaciale, un commandement déguisé en conseil. Je cesse de bouger, mes yeux se plissant pour soutenir les regards autour de moi. Un rire froid et métallique m'échappe, contrastant avec le chaos ambiant.

— Tic tac... L'heure tourne, et elle ne vivra plus que dans la Cité des Lumières.

La pression sur mon épaule se relâche. Celui qui me retenait se détourne, courant aider les autres dans leur lutte contre le désespoir. Un frisson parcourt ma colonne alors que je reste là, immobile, le sourire toujours figé sur mes lèvres.

— Arrête de te débattre, on est là pour toi.

Clarke, douce mais ferme, tente de calmer la tension. Les mouvements frénétiques ralentissent un instant, mais une autre voix s'élève, plus désespérée.

— Alie ! Alie ! Je sais que tu m'entends !

Je détourne les yeux vers celui qui hurle, l'observant fixement.

— Elle t'écoute.

— Pourquoi tu leur fais ça ?! Laisse-les tranquilles !!!

Un sourire effleure mes lèvres, mais ce n'est pas moi. Ce n'est plus moi. Une autre voix se fait entendre, empreinte d'une autorité glaciale et inhumaine :

The 100 - TrikovaOù les histoires vivent. Découvrez maintenant