The 100 - Trikova

Chapitre 24

 Je me tourne sur le côté, trouvant le sommeil impossible à retrouver. Le silence dans la pièce est lourd, et la présence de Bellamy à mes côtés, calme mais perceptible, ne fait qu'intensifier le vide. Je sens son regard sur moi. Je tourne la tête et le vois, les bras derrière la tête, ses yeux fixés sur moi. Mes joues s'empourprent instantanément.

— Ça fait longtemps que tu es réveillé ?

Je brise finalement le silence, mais ma voix est un peu plus rauque que ce que je souhaitais. Je me sens un peu gênée, ne sachant pas trop comment aborder cette situation étrange.

— Bonjour à toi aussi.

Il sourit, un sourire espiègle qui me fait oublier une fraction de seconde la tension dans l'air. Je baisse la couverture à mes pieds, me préparant à sortir du lit, et je me redresse pour m'asseoir.

— Salut.

Je réponds rapidement, un peu maladroite, essayant de masquer l'inconfort.

Je cherche un sujet de conversation pour alléger l'atmosphère.

— Tu as bien dormi dans mon lit ?

Je me dis que c'est une question un peu étrange, mais cela semble être la seule chose à dire. Il répond sans hésitation.

— Ton lit ? Tu aurais dû me le dire.

Un petit éclat dans sa voix, comme un sous-entendu, un rire silencieux. J'essaie de trouver une manière d'ajuster la situation, mais je ne peux m'empêcher de sourire bêtement.

— Je n'allais pas te virer. Et puis, c'est la même chose que ce soit le mien ou le tien.

Je détourne le regard, un peu plus embarrassée. Je change de sujet pour tenter de faire oublier ce moment gênant.

— Tu as faim ?

Je lui demande tout en cherchant à paraître décontractée.

— Un peu.

Sa réponse est simple, mais suffisante pour que je me lève.

— Habille-toi, je vais chercher le déjeuner.

Je m'éclipse dans un coin, attrapant un débardeur et un short dans le placard. Je me dirige vers le salon, me change rapidement, puis prépare un petit déjeuner simple. J'arrange les assiettes sur la table, me retenant de regarder en arrière, mais je sens son regard. Je m'assois en attendant qu'il arrive.

Il entre enfin, portant les vêtements de la veille, mais ils ne semblent pas dénués d'une certaine familiarité, comme si le confort de la situation était plus important que l'apparence. Il s'assoit en face de moi. Le silence s'installe entre nous, pesant, presque palpable. Nous mangeons tous les deux, mais le manque de mots rend chaque bouchée plus difficile à savourer. Ce silence gênant persiste, chaque minute s'étirant un peu plus.

Je finis par briser ce silence avec une question anodine, mais j'ai l'impression que tout est devenu un peu trop lourd pour être ignoré plus longtemps.

— J'irai me laver. Si tu veux venir aussi.

Je me sens un peu ridicule, mais l'idée de rester là dans ce silence brisé est trop inconfortable. Je souris légèrement, espérant que cette invitation détendrait l'atmosphère.

Je me lève après avoir terminé, et après avoir pris quelques instants pour rassembler mes affaires, je me prépare à sortir. Mais avant de partir, je fais une dernière réflexion, une pensée fugace mais importante.

J'enterrais les personnes dehors après ça.

Un soupir, mes yeux se baissent. Il ne faut pas oublier les autres.