Chapitre 7

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Je fronce les sourcils, écoeurée par la simple idée. Mon estomac se retourne, comme si un malaise m'envahissait à l'instant même. Je me sens presque prête à éclater de rire nerveusement, mais l'inconfort de la situation me retient. Non, ce n'est pas ça. Je ne peux pas croire que cette question vienne d'Octavia, comme si tout ce que Lincoln et moi avions partagé pouvait être pris pour quelque chose de plus. C'est absurde. Ce n'est pas possible. C'est... c'est mon frère, tout simplement.

Je grimace en me secouant la tête, me forçant à ne pas laisser la colère ou la gêne me faire perdre mon calme.

– Eurk ! Je le considère comme mon frère, Octavia ! Comment tu peux croire ça ?!

Je vois son regard se relever lentement, presque timide, un peu gênée par ma réaction. Elle doit sûrement chercher une sorte de confirmation, je suppose. Mais cette idée, c'est juste au-delà de ce que je peux supporter. Je n'ai jamais rien ressenti pour Lincoln dans ce sens. Il est comme un membre de ma famille. Point. Rien de plus, rien de moins.

Je la fixe, les yeux fermés un instant comme pour reprendre contenance. Comment a-t-elle pu penser ça ? Lincoln et moi, on a partagé des moments difficiles, mais jamais je ne l'ai vu autrement que comme un frère. C'est ridicule de penser que ça puisse être autrement.

– Non, je t'assure qu'il n'y a rien entre nous, juste de la fraternité, c'est tout. C'est comme un membre de ma famille, je te jure.

Je la regarde de nouveau, le regard plus dur cette fois. Je veux qu'elle comprenne, qu'elle saisisse que c'est une question de respect et de confiance, rien de plus. Et je ne veux pas qu'elle pense autrement, même si elle est perdue dans ses propres incertitudes. Ce n'est pas à moi de gérer ça, mais je ne peux pas la laisser entretenir de telles idées.

Elle baisse de nouveau les yeux, semblant un peu soulagée mais aussi un peu confuse. C'est comme si elle avait voulu poser cette question depuis longtemps, mais que la réponse qu'elle obtenait ne correspondait pas à ce qu'elle avait envisagé. Mais à cet instant, je ne peux rien y faire. J'espère qu'elle comprendra, qu'elle ne laissera pas ce genre de pensées obscurcir la relation qu'ils partagent. Je ne veux pas que ça change quoi que ce soit entre nous. Pas après tout ce qu'on a traversé.

– Ok, c'est bon, je crois que je comprends. Désolée d'avoir posé la question. C'était stupide.

Je hoche la tête, un peu rassurée, mais aussi un peu désolée qu'elle ait ressenti le besoin de le demander. C'est un sujet trop délicat, trop fragile pour être abordé aussi simplement. Mais c'est aussi la réalité. Et je veux qu'elle sache que, peu importe ce qu'elle pense, il n'y a rien entre Lincoln et moi. Je tiens beaucoup à lui, mais c'est une affection de famille. Rien d'autre.

- Par-a! (Par-là !)

La tension dans l'air est palpable, chaque mouvement semble amplifié par la proximité des étrangers. Leurs silhouettes se dessinent clairement dans la faible lumière de la tente. Mon arc est tendu, une flèche prête à être tirée, mon regard dur et fixé sur eux. Les hommes, imposants, ont ce regard froid et calculateur, tandis que la femme ne me quitte pas des yeux, une confiance presque insolente dans sa posture.

Je me dépêche d'attraper le bras d'Octavia pour la déplacer dans la tante. 

- Ne fait pas de bruit. 

 Je referme derrière-moi, me concentrant sur les bruits de pas.

Ol okti, op nodot ? (Que faites-vous ici ?) Je demande d'une voix ferme, sans hésitation.

L'un des hommes, visiblement le plus audacieux, esquisse un sourire qui semble plus moqueur que menaçant.

Tup kom, op ron ? (Tu es seule, ma jolie ?)

The 100 - TrikovaOù les histoires vivent. Découvrez maintenant