The 100 - Trikova

Chapitre 14

– Il faut que nous sachions où tu es.

Sa voix glaciale résonne dans ma tête comme un écho oppressant, impossible à ignorer.

– Où vous m'avez emmenée ?! Lâchez-moi !!! Hurle Raven d'une voix déchirante, presque possédée.

Le chaos s'installe. Les autres s'agitent, leurs voix s'entremêlent dans une cacophonie désordonnée. Malgré leurs efforts, les cris de Raven dominent tout, et le grincement insistant du lit qu'elle tente de forcer amplifie la tension.

– Dites à Raven de se calmer, bon sang !! M'écriais-je, exaspérée.

– Regarde où tu es, dans ce cas. Murmure Alie, sa silhouette froide et implacable surgissant à mes côtés, invisible pour les autres.

Je secoue la tête violemment, refusant de céder à son emprise.

– Jamais.

– Enlevez-moi ces liens !! Hurle encore Raven, désespérée. Enlevez-moi ces liens !!!

Je me redresse, croisant les bras, et laisse échapper un ricanement amer.

– Dommage pour toi, Alie. Elle ne peut plus rien faire pour toi.

À cet instant, je sens quelqu'un derrière moi. Une main hésitante retire doucement le bandeau qui m'empêche de voir. Mes yeux s'adaptent lentement à la lumière. Devant moi, un visage asiatique familier m'apparaît, marqué par une inquiétude qu'il tente maladroitement de masquer derrière un sourire crispé.

Je balaye la pièce du regard. Les murs sont ternes et nus, aucune décoration ni indice. Bien. Rien ici ne pourrait révéler où nous sommes. Mais en face de moi, la scène est plus troublante. Raven est assise sur le lit, ses bras écartés et solidement attachés. Ses yeux brûlent de rage, mais ce n'est pas elle que je vois. Non, c'est Alie, debout à ses côtés, droite et imperturbable, me fixant avec cet air froid et calculateur.

– Rejoins-nous, ou tu subiras les conséquences. Siffle Raven, sa voix pleine de menace, mais c'est Alie qui parle à travers elle.

Je ne peux m'empêcher de sourire, provocante.

– Vas-y, je t'attends, pétasse.

Son regard devient encore plus noir, presque inhumain. Je sais qu'elle veut me briser, qu'elle cherchera un moyen. Mais Raven est attachée, impuissante, et Alie ne peut que me menacer. Du moins, pour l'instant.

Alie lève un sourcil, intriguée, et incline légèrement la tête sur le côté, comme un prédateur observant sa proie avant de frapper. Une tension glaciale envahit la pièce, mais je me tiens droite, prête à encaisser tout ce qu'elle pourrait tenter.

– Depuis quand tu es vulgaire, toi ?

Je l'entends à peine. Une douleur fulgurante me transperce la tête, brutale et insupportable. Un gémissement m'échappe alors que mes mains viennent instinctivement enserrer mes tempes, comme si je pouvais empêcher mon crâne d'exploser.

La migraine est atroce, lancinante, et je sens mes jambes faiblir. Je me penche sur le côté, cherchant à garder un semblant d'équilibre, mais la douleur irradie jusqu'à mon épaule. Ma main s'y presse fermement, comme si cela pouvait atténuer la souffrance.

Des bruits précipités retentissent, des pas lourds sur le sol. Plusieurs silhouettes s'engouffrent dans la pièce. Je ne peux pas les voir, trop occupée à me battre contre cette torture, mais leurs voix résonnent, paniquées.