Chapitre 9

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Je pousse la porte de ma chambre, le bruit du discours de Jaha résonne dans le couloir. Je n'ai pas le temps de me concentrer sur ses paroles, de toute façon, ce qu'il dit me semble aussi inutile qu'injuste. Mais juste avant que je ne puisse me détourner, la voix tranchante de Raven interrompt son flot de mots. Je fronce les sourcils et, instinctivement, je me tourne pour chercher Lincoln.

Je passe rapidement devant la porte et, à ce moment-là, j'entends la voix d'Octavia. Intriguée, je m'arrête net et suis le son de ses paroles, me glissant dans un recoin isolé où je trouve mon amie face à Bellamy. Leur échange est tendu, presque électrique.

– Arrête de jouer les natifs, à un moment donné, je ne pourrai plus te protéger.

Les mots de Bellamy résonnent dans l'air comme une menace déguisée. Octavia, avec la force de son caractère, lui répond sans détour.

– Je ne joue à rien du tout, c'est comme ça que je suis ! T'es mon frère, tu devrais le savoir.

Elle entre dans une pièce avec Bellamy sur ses talons. Mais elle en ressort presque aussitôt, et je la croise au passage. Il n'y a aucune trace de soulagement sur son visage, juste une détermination que je reconnais.

– Mia ! Ils ont exterminé, décimé l'armée !

Mon cœur se serre à ces mots, un frisson glacé parcourant mon échine. Je lui attrape le bras sans réfléchir, mon visage se durcissant.

– Il faut qu'on parte, on va tous mourir sinon. Allons chercher Lincoln !

Elle me regarde, ses yeux cherchant à lire mon inquiétude avant de répondre, le ton grave.

– Il est enfermé.

Mon estomac se tord. Ce n'est pas possible, pas encore lui. Pas maintenant.

– Quoi ?!

Elle baisse les yeux, le regard fuyant un instant avant de le relever, résolue.

– Ils l'ont enfermé parce qu'il a défendu les siens.

Je sens la colère monter en moi, mes poings se serrant instinctivement. C'est une blague, c'est tout bonnement inacceptable.

– C'est une blague, j'espère ! Je vais aller—

Elle m'interrompt, et, bien que je m'y attendais, je ne peux m'empêcher de râler intérieurement.

– Attends qu'on ait un plan, ok ?

Je m'arrête, l'air exaspéré.

– Mais—

– Moi aussi je veux aller le sortir de là, mais attendons qu'on ait un plan.

Je soupire profondément, mes pensées en ébullition, mais je n'ai d'autre choix que de lui accorder ce moment. Pourtant, l'idée qu'elle me coupe toujours la parole me titille, mais je décide de la laisser cette fois.

– J'espère que t'as pas pris l'habitude de couper la parole, ma chère.

Elle me lance un sourire nerveux avant de se détourner. L'urgence de la situation rend cette tension presque ridicule, mais le poids des décisions qui nous attendent pèse lourdement sur mes épaules.

Je suis figée un instant lorsque Bellamy, accompagné de Clarke et d'un garde, passe devant nous. Clarke est attachée, son regard croise brièvement le mien, mais je n'ai pas le temps de lui offrir plus qu'un rapide regard de soutien. Bellamy s'arrête un moment et lui lance des mots qui résonnent dans l'air, lourds de sens.

– ... Crois-moi, si je fais ça, c'est pour ton bien.

Je ne laisse pas le temps à la situation de dégénérer davantage. En un éclair, je me précipite sur le garde, utilisant mes mouvements pour le déséquilibrer et le mettre au sol en quelques prises maîtrisées. Il s'effondre, inconscient, sans même un cri. Un silence lourd retombe, brisé par ma voix, calme mais ferme :

The 100 - TrikovaOù les histoires vivent. Découvrez maintenant