The 100 - Trikova

Chapitre 13

– Il était bizarre, il y avait un signe dessus, dis-je finalement, hésitante.

Leurs regards se croisent, un mélange de tension et de compréhension s'installant entre eux.

– Ok, on va te bander les yeux, d'accord ? propose la voix devant moi, ferme mais pas menaçante.

– Mais pourquoi ? rétorquais-je, sur la défensive.

– Laisse-toi pas faire ! gronde une voix douce mais ferme à mon oreille. Alie. Toujours là, toujours intrusive.

– Il y a cette femme-là... Alie, lâchais-je, les sourcils froncés. Elle me dit de ne pas me laisser faire.

– Fais-moi confiance, murmure une autre voix, plus calme. C'est important. Jasper va tout expliquer sur le chemin.

Un soupir m'échappe, mais je finis par céder, les laissant me bander les yeux.

– Maintenant, déclare Jasper d'une voix grave, personne ne divulgue où nous allons. Sinon, Alie l'entendra.

Le véhicule démarre à nouveau. Tandis que nous roulons, il commence à expliquer. Des bribes d'informations défilent, des mots comme intelligence artificielle, contrôle, puce. Je peine à tout assembler, mais chaque détail me donne une sensation d'urgence.

Clarke tente d'intervenir, mais Jasper la coupe sèchement, lâchant une phrase glaciale :

– Tais-toi. Peut-être que tu ne mérites même pas de vivre.

Le silence qui suit est lourd, écrasant. Seules les vibrations du véhicule rompent cette atmosphère oppressante.

Après plusieurs minutes, la voiture s'arrête brusquement. Des bruits de portières claquent.

– Reste ici, ordonne Jasper avant que leurs pas ne s'éloignent, me laissant seule.

L'absence de bruit est déroutante. Je déteste cette immobilité. Mon instinct me pousse à agir, à comprendre où je suis. Tatonnant à l'aveugle, je trouve la poignée de la portière et l'ouvre, mes pieds touchant le sol froid.

Des bruits lointains m'attirent. Les voix ? Je me dirige maladroitement, mes pas hésitants me guidant à travers ce que je devine être une forêt. Mais, dans mon élan, mon visage heurte un tronc d'arbre, enfin, j'imagine.

Un rire nerveux m'échappe.

– Même pas mal ! Soufflais-je, amusée par l'absurdité de la situation.

Mais lorsque mon rire s'éteint, je réalise que les bruits ont disparu. Plus rien. Seule une présence s'avance dans ma direction.

Je me fige, mes sens en alerte. Je n'y vois rien avec ce bandeau, mais je sens une tension palpable, une menace invisible.

– Enlève-le, murmure Alie, sa voix douce mais insistante.

Je secoue légèrement la tête.

– Non, murmurais-je, plus pour me convaincre moi-même que pour elle.

Je n'entends plus les autres. Où sont-ils ? Mes poings se serrent. Si c'est une attaque, je dois être prête. Tout mon corps est tendu, attendant le moindre mouvement.

– Mia...

Une voix grave résonne dans l'air, venant de nulle part.

– C'est qui bordel ?! Criais-je, mon ton oscillant entre peur et agacement.