The Lucky One

CHAPITRE 8

MIA

J'étais revenue à New-York depuis à peine quelques heures et déjà, j'avais pu constater à quel point la ville dans laquelle j'avais grandis avait changé. Le bar dans lequel m'avait traîné mon frère la veille n'était plus celui dans lequel mon père m'emmenait prendre un chocolat chaud après l'école mais était devenu ce bar accueillait les artistes. La veille, j'avais accompagné mon frère pour le voir jouer sur scène et je l'avais trouvé excellent comme toujours. Je le trouvais toujours excellent et même s'il pensait que je flattais son égo parce qu'il était mon frère, je le trouvais sincèrement très bon. Et les chansons que ce mec avait écrit et pour lesquelles mon frère avait composé la musique étaient vraiment sublimes.

J'avais toujours adoré le rock même enfant et je dois bien reconnaître que parler d'amour de cette manière m'avait toujours faite craquer. Et pour être honnête, ces chansons que le pote de mon frère avait chanté pendant une partie de la soirée m'avaient faites fondre. Elles étaient magnifiques et portaient en elles un message d'espoir. Je n'arrivais pas à comprendre comment un mec aussi talentueux et porteur d'un si beau message avait pu mettre la musique entre parenthèses. Il était clairement fait pour ça et les chansons qu'il avait écrit parlaient d'elles mêmes. Je l'avais écouté avec attention, bercée par sa voix rauque et mélodieuse à la fois. Les notes s'envolaient comme si elles cherchaient à m'atteindre et à toucher mon cœur ce qu'elles avaient parfaitement réussi à faire d'ailleurs. Et je ne devais pas être la seule à être sous le charme.

Sloane, qui était à côté de moi, avait gardé les yeux rivés sur son homme et son regard était rempli d'amour et d'admiration. J'étais si heureuse que mon frère ait rencontré cette fille. Il avait tellement galéré depuis la mort de nos parents, il avait le droit à sa part de bonheur plus que quiconque. Parfois, je l'enviais un peu. Je ne ressentais pas une once de jalousie bien au contraire mais j'aurais aimé connaître ce même bonheur qu'il connaissait avec Sloane depuis des années.

Mais chaque couple est différent et j'imagine que je n'étais pas tombée sur la bonne personne.

Enzo semblait être la personne qu'il me fallait pourtant. Je le connaissais depuis longtemps et je savais tout de lui. Je connaissais tout de son passé, de ses craintes, ses choix d'avenir. Du moins, je le croyais sincère jusqu'à ce que j'apprenne la vérité à son sujet. Je n'avais rien vu venir. Je comprends mieux pourquoi il avait pleins de projets en tête. Il espérait certainement que je ne découvre jamais la vérité. Je me demandais parfois s'il aurait eu la décence de tout me raconter avant que Clara ne le fasse. Je me demandais si tout ce qu'il avait pu me dire au sujet de ses sentiments pour moi étaient sincères. Je me dis encore parfois que je suis en train de rêver, que tout ce que j'ai appris à son sujet était vrai, que tout ce qui est arrivé est réel. Mais chaque fois que je ferme les yeux, je comprends que tout ce qui s'est passé était bien réel.

En vérité, c'était peut-être notre relation qui ne l'était pas .Notre amour était basé uniquement sur un mensonge et je ne l'avais pas encore saisi jusqu'à ce que Clara débarque à l'appartement où nous devions emménagé ensemble pour tout me dire. Elle m'a racontée le nombre de fois où ils avaient baisé ensemble pendant que moi, comme une idiote, je pompais l'argent de mes économies pour orner notre nouveau cocon d'un nouvel objet de déco.

Qu'est-ce que je peux vraiment être conne...

Moi qui croyais que j'avais enfin une chance de laisser le passé derrière moi, que le ciel m'avait enfin accordé une part de bonheur, je m'étais totalement plantée. Qu'est-ce qui cloche chez    moi ? Pourquoi il faut toujours que le monde déverse sa merde sur moi ? Quelle connerie ai-je bien pu faire au monde pour mériter une telle humiliation ? Parfois, je me demande si je n'ai pas un problème. Parfois, je me demande si tout ce qui m'arrive ne vient pas de moi. Je ne vois franchement pas ce que j'aurais pu faire pour déchaîner le monde contre moi. J'ai toujours eu la sensation de vivre avec une épée de Damoclès au-dessus de la tête et il faut croire que j'ai pas franchement eu tord jusque là. Ma vie était un véritable désastre.