The Lucky One

CHAPITRE 32

ANDER

Jamais je n'aurais pensé que j'allais vivre un tel moment. J'ai longtemps imaginé comment ce moment se passerait mais la réalité était loin de ce que j'avais pu imaginé. Jamais je n'aurais pensé qu'aujourd'hui, à une heure pareille, la fille dont j'étais éperdument amoureux traverserait tout le quartier de Brooklyn pour me dire qu'elle m'aimait.

Je pensais que ce genre de choses n'arrivait que dans les comédies romantiques à la con, le genre de filles que le genre de mecs comme moi n'arrivent jamais à regarder jusqu'à la fin parce que c'est beaucoup trop niais à leur goût. Je pensais qu'avoir vu Mia avec cet abruti dans ce bar que toutes les chances que j'avais de pouvoir vivre quelque chose avec elle était de l'ordre de zéro. Pourtant,elle était actuellement en train de dormir dans mon lit.

Oui, seulement dormir, je vous vois venir.

Elle n'arrêtait pas de sourire et je me demandais vraiment ce qui pouvait bien se passer dans son rêve pour qu'elle se mette à sourire de cette façon. Peut-être se disait-elle qu'elle avait enfin trouver l'autre moitié de son cœur comme moi j'avais trouvé la mienne.Ou peut-être était-elle simplement en train de se retenir de rire parce qu'elle savait que je la regardais dormir depuis au moins deux bonnes heures. Mais je ne pouvais pas me résoudre à la quitter des yeux.

J'arrivais à peine à croire qu'elle avait pris sa place d'un côté du lit alors la quitter des yeux ne serait-ce que pour me diriger vers la cuisine m'était tout simplement impossible. Je crois que je ne pourrais pas être plus heureux. Je croyais avoir perdu la seule personne qui m'avait redonné le goût de vivre et pourtant ce n'était pas le cas. Cette fille avait traversé tout un quartier entier pour me dire qu'elle m'aimait.

Ce n'était peut-être rien aux yeux de l'humanité mais pour moi, cela signifiait beaucoup.

Jamais aucune fille ne m'avait porté autant d'intérêt qu'elle. Elle s'intéressait réellement à moi. Elle ne cherchait pas simplement à passer du temps avec le chanteur d'un groupe, elle cherchait à savoir qui j'étais vraiment et par quelles étapes j'étais passé pour mieux apprendre à me connaître et honnêtement, je me sentais revivre. Aucune fille avec qui j'ai pu avoir un semblant de relations ne m'avait apporté autant que Mia.

Jamais aucune fille ne m'avait apportée autant de lumière qu'elle.

Chaque fille qui avait un jour fait partie de ma vie m'avait un jour ou l'autre quitter mais Mia, elle, était restée. Malgré toute la noirceur et la colère qui faisait partie de moi depuis toutes ces années, malgré toute la souffrance que je pouvais éprouver et malgré toutes les épreuves que j'avais pu vivre, cette petite blonde était encore là.

Elle m'avait ouvert son cœur d'une manière qu'aucune fille avant elle n'aurait pu le faire. Elle m'avait dit qu'elle serait toujours là pour moi quoi que je puisse faire et quoi que je puisse dire. Elle m'avait assuré qu'elle me soutiendrait quelle que ce soient les décisions que je prendrai. Moi qui avais mis des heures avant de pouvoir m'arrêter de chialer comme un gamin de trois ans, je m'étais remis à pleurer.

Elle n'avait pas eu peur de voir mes failles, bien au contraire. Elle était heureuse de pouvoir enfin les voir parce qu'elles faisaient partie de moi. Elle voulait tout connaître de moi, elle voulait tout savoir de moi même les erreurs que j'ai pu faire parce que rien de ce que j'aurais pu faire ne l'empêcherait d'être amoureuse de moi. Selon elle, mes erreurs ne définissaient pas le mec que j'étais, c'était mon passé, ma vie avant elle qui m'avait permis de devenir l'homme qui se tenait en face d'elle. Et visiblement, elle n'avait pas peur de se trouver en face de moi.

Elle n'avait pas peur de connaître mieux le mec dont elle était tombée amoureuse lors d'un simple petit déj' dans un Starbucks crade et bourré de monde. Elle n'avait pas peur de connaître mieux le mec qui avait couché avec des tas de nanas simplement pour avoir un peu de réconfort et combler le vide qu'une personne chère à ses yeux avait laissé derrière elle. Elle n'avait pas peur d'être confrontée au mec qui se trouvait face à elle parce qu'elle savait qui j'étais et qu'elle parviendrait à me rendre heureux.