MIA
L'été allait presque toucher à sa fin et pourtant cette fin d'été marquait le début de quelque chose de beau entre Ander et moi. Cela faisait plusieurs semaines que je dormais chez lui et que je m'arrangeais pour que mon frère n'en sache rien. Je ne savais pas vraiment s'il serait ravi de savoir que je sors avec son meilleur ami depuis plusieurs semaines maintenant. J'aimais mon frère et je ne voulais pas que l'on se dispute une nouvelle fois à cause de cette histoire. Il était si heureux ces derniers temps.
Entre sa relation avec Sloane et son contrat avec la maison de disques, la roue semblait avoir tourné du bon côté pour lui tout comme elle avait tourné pour moi. Je n'étais pas du genre à mentir, je détestais cela mais le simple fait d'imaginer sa réaction rendait mon aveu encore plus compliqué. Le mensonge n'avait jamais eu un impact très positif dans ma vie et je ne voulais pas faire du mal à mon frère en ne lui avouant pas ce que je cachais depuis plusieurs semaines.
Même si dans le fond, je n'étais pas idiote, je savais qu'il devait avoir compris ce que je cachais.
Je passais tout mon temps avec Ander. Il m'emmenait tous les jours découvrir ces endroits préférés une fois les portes de la boutique fermées. Il me laissait un peu pénétrer dans son univers et je dois bien admettre que plus le temps passait, plus je me sentais heureuse de pouvoir tout connaître de lui. Il n'y avait cependant qu'une seule chose que je n'arrivais pas à savoir sur Ander. Il ne me parlait que très rarement de sa famille. Je savais que son père était mort d'un cancer mais il ne parlait jamais de sa mère. C'était un sujet qu'il détestait aborder et je n'osais vraiment pas insister même si au fond, je savais que la présence de sa mère dans sa vie lui manquait énormément.
Je sentais l'absence de la mienne chaque jour à mon réveil et le simple fait de ne pas pouvoir lui parler ou la serrer dans mes bras quand je me sentais triste me faisait beaucoup de mal. Mais Ander avait encore sa mère dans sa vie et il n'arrivait pas à lui pardonner ses agissements pendant son enfance. Je pouvais le comprendre. Sa mère l'avait abandonné pour plonger son désespoir lié à la perte de son mari dans un nombre incalculable de boîtes de médicaments. Ander était encore profondément marqué par ce moment de sa vie et je pouvais comprendre qu'il ait du mal à faire confiance à sa mère.
Si j'avais vécu la même chose, je pense que je serais susceptible de réagir de la même façon que lui.
Je pouvais voir son regard s'assombrir chaque fois que sa mère lui envoyait un message ou qu'elle essayait de l'appeler. Les nombreuses tentatives de sa mère pour reprendre contact avec lui le ramenait à ses pires instants. J'avais l'impression qu'une tempête faisait rage en lui, que la perspective d'imaginer sa mère auprès de lui, lui faisait peur. Et que cette peur le paralysait encore. Je détestais le voir se battre avec ses démons, je détestais voir une telle détresse dans son regard et me sentir si impuissante. Je ne savais pas comment je pouvais l'aider à faire face à ce passé si douloureux qui le torturait encore. Je l'aimais si fort et le voir si malheureux quand il pensait à sa mère me rendait triste.
Épuisée par tout le bordel que j'avais dans la tête, je me levais avant même que le réveil ne sonne et me dirigeais vers la cuisine pour me servir une tasse de café en prenant soin de ne pas le réveiller. Je ne l'avais pas vu dormir si paisiblement depuis un moment. Je voulais qu'il se sente bien et qu'il soit heureux. Il méritait plus que n'importe qui d'être heureux et je voulais tout faire pour qu'il le soit avec moi.
Une fois ma tasse remplie de café , je me dirigeais vers le salon et couvrais mes jambes nues avec la couverture qui était restée sur le canapé. Entre deux gorgées de café, je reportais mon attention sur le carnet posé sur la table basse du salon. Il était ouvert à une page précise qui était noircie d'encre noire et rouge. Il y avait plusieurs strophes déjà écrites dont certaines avaient quelques vers rayés au crayon noir. Ce nouveau morceau qu'Ander était en train d'écrire parlait d'un jeune homme au cœur brisé et qui, happé par une douce lumière retrouvait goût à la vie. Cette chanson semblait vraiment magnifique et j'arrivais à me retrouver dans chaque vers qu'il avait écrit.
![](https://img.wattpad.com/cover/213265405-288-k719923.jpg)
VOUS LISEZ
The Lucky One
Dragoste"La vie pourrait être simple et pourtant, elle s'amuse à nous torturer. A croire que ça lui fait plaisir" Ander n'attend plus rien de la vie depuis qu'il a perdu l'amour de sa vie dans un accident de voiture. Pourtant, un soir, lorsqu'il la croise e...