Chapitre 18 - Sauvetage

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L'acidité du vomi envahissait son palais, une horreur, cependant pas plus horrible que ce qu'il y avait dans ce coffre blanc, situé devant elle. Des têtes. Les têtes des propriétaires des vêtements trouvés il y a quelques minutes (ou heures ? Bon dieu, je perds la notion du temps !). Elle s'accroupit un moment, la tête lourde, le regard plongé sur ce sol fait de béton poussiéreux. Un vertige l'envahit. Ou était-elle ? Physiquement, dans le garage de Mis Lambinac, Monsieur Canibalism ou Mercedes si vous préférez. Et s'il revenait ? Et s'il se décidait de la tuer ? Emma, toujours inconsciente dans sa chambre, abandonnée de ses meilleures amies.

Céline rassembla ses forces et se leva. Elle avait cette force de l'esprit, celle qu'elle avait musclée au fil de son adolescence, ce rempart construit dans l'horreur de la culture de l'épouvante. Ne pas réfléchir, réagir ! Elle replongea dans le coffre. Des petites affiches étaient accrochées aux oreilles congelées des collégiens victimes. « Maëlle S », « Cassandra B », « Manon L » ... Les pauvres victimes d'un psychopathe (était-il seul ?). Elle referma le coffre et se tourna vers la Ford. Elle força la poignée, avant de taper sur la vitre.

— Clara, ouvre-moi ! Je suis désolé okay ? J'y suis allé un peu fort. Clara ? Arrête de faire la tronche merde ! Faut sortir de là, de cette situation !

— Ce n'est qu'un mauvais rêve.

— Ouvre la porte !

Clara déverrouilla la porte, Céline s'installa sur le siège passager.

— Je... suis vraiment désolé. Je ne pensais pas ce que je t'ai dit.

— Tu le pensais au fond. Je ne suis qu'une pauvre idiote qui ne s'intéresse pas aux livres, qui n'a pas de style, qui ne...

— On s'en fou de tout ça ! On est ami depuis quoi, quatre ans ? Je t'ai déjà reproché tout ça ? Je m'en fou ! La valeur d'une personne n'est pas dans ce qu'elle lit et ou ce qu'elle fait ! Je t'aime Clara, vraiment et je regrette.

Clara plongea dans les bras de Céline, en pleurs. Ses sanglots étaient terribles, les sanglots d'un gamin qu'on ne peut pas consoler, un gamin qui a un chagrin profond et qui ne fait pas semblant.

— Faut aller récupérer Emma ! chuchota Clara entre deux sanglots. On ne peut pas la laisser là-bas. Il va revenir et il va la tuer. Il va se rendre compte que nous ne sommes pas dans ce bois.

— J'y vais.

— Quoi ?

— J'y vais. Tu restes ici, tu te poses à la fenêtre, tu surveilles. Si tu le vois, tu... Je ne sais pas tu trouves le moyen de faire diversion, tu nous sauves. Si on va à deux là-haut et qu'il revient, on est morte.

— T'es sure ?

— A chaque film d'horreur que je regarde, je me dis que les personnages sont vraiment trop bêtes à se jeter dans la gueule du loup. Là, je vais reproduire ça, sauf que tu vas assurer mes arrières.

Céline et Clara sortirent de la voiture. Les sanglots avaient cessé. Clara affichait un visage déterminé. Le plan de Céline avait fait mouche, il l'avait convaincu. Elle s'approcha de la fenêtre tandis que son amie fouillait le garage, à la recherche d'outils pouvant l'aider dans son entreprise.

— Clara, n'ouvre pas ce coffre.

— Pourquoi ?

— Tu veux savoir ?

— Non.

— Alors ne l'ouvre pas.


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Maiden[d]eadOù les histoires vivent. Découvrez maintenant