Chapitre 7 - Derrière les portes

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Audrey s'approcha doucement de cette poupée en porcelaine. Elle avait l'impression que son sourire s'étirait et que ses pupilles suivaient son avancée à travers la pièce. Elle trônait sur un vieux fauteuil recouvert de tissu bleu marine. Comment, en si peu de temps, leurs hôtes avaient pu changer le mobilier et remplacer sa collègue et amie Marie par une poupée? Elle pensa a une blague, comme tout esprit pris de raison.

Soudain, un grincement de porte vint de l'étage du bas. Elle n'était pas seule. Elle se retourna et, sur la pointe des pieds, s'approcha de la rambarde posée pour éviter toute chute dans l'escalier mais offrant une belle vue sur le hall d'entrée. La porte était ouverte et deux ombres s'étiraient, entourées du halo lumineux venant de l'unique lampadaire de la rue...


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Céline n'eut pas le temps de rattraper sa meilleure amie. Tout se passa si vite : le vomis sur la moquette puis l'effondrement. Elle vit sa meilleure amie suffoquer, se tordre par terre, prise de tremblements et de secousses musculaires. Elle connaissait cela, elle même, était parfois prise de ce genre de crise, une attaque de panique.

— Putain Cé fait quelque chose! On fait quoi? Merde!
— Prends ma trousse de toilette, dans la valise! répondit-elle en s'efforçant de mettre Emma en position latérale de sécurité. Je sais quoi faire, il ne faut pas paniquer!
— Elle est où putain! Elle est où! C'est le bordel dans ta valise!
— Calme toi Clara, c'est bon, c'est qu'une crise d'angoisse elle va pas mourir! cria Céline.

Un bruit se fit entendre. Un fauteuil qui racle le sol, venant de la pièce du dessous, la cuisine. Céline comprit vite qu'il allait falloir réagir. Elles avaient crié et M. Mercedes (MIS. LABINAC) devait s'inquiéter. A ce moment, Céline avait besoin de tout, sauf de sa venue.

— Clara, faut se casser.
— Quoi? demanda-t-elle en sortant sa tête de la valise et en se retournant.
— Va dans la pièce dans la salle de bain.
— Hein?
— Fais ce que je te dis putain, ne pose pas de questions! s'exclama t-elle en se levant d'un bon et en se jetant sur sa trousse de toilette, en poussant Clara par la porte de la chambre.

Clara s'exécuta, traversa le couloir et s'engouffra dans la salle de bain, fermant la porte derrière elle. Céline entendait les pas de Mercedes (MIS. LABINAC) dans l'escalier. Il était bientôt là. "Mon dieu, faites que je sois parano!". Elle ouvrit la boite d'alprazolam, anxiolytique qu'elle ingurgitait depuis plusieurs années, et fit gober un comprimé à sa meilleure amie. Mercedes (MIS. LABINAC) devait être proche de la dernière marche. Le temps s'étirait pour Céline mais ne semblait pas assez lent.

— C'est que des conneries tout ça! A dans cinq minutes ma grande, je t'aime! murmura-t-elle à Emma avant de lui déposer un baiser sur le front.

Les joues pleines de larmes, elle quitta la chambre et rejoignit Clara dans la salle de bain. Elle ferma la porte et tourna le verrou. Le silence les entourèrent tandis que Mercedes entrait dans le couloir.


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John n'en croyait pas ses yeux. C'était impossible. Comment avait-ils pu revenir au point de départ après avoir couru aussi longtemps... 30 minutes? 45 minutes? Il en perdait même la notion du temps. Il avait beaucoup de défaut mais côté orientation, c'était un champion! Il a couru vers l'est, vers cette immense lune. Cette immense lune qui l'a guidé à travers les bois, cette putain de lune qui était maintenant, derrière la maison d'Isabella et José. A croire que la Terre, ronde, ne se limitait plus qu'à Maidenhead.

— C'est bien ce que je vois? interrogea Ambre.
— Allons voir. En Angleterre les maisons se ressemblent peut-être toutes! se rassura-t-il.
— En Angleterre ils ont tous une Volvo bleu marine garée devant chez eux et un horrible nain de jardin sur leur gazon bien tondu? Ça ressemble quand même vachement à notre point de départ.

John faisait moins le malin. Jusqu'à maintenant, il avait toujours su afficher son aisance et sa confiance en soi devant les élèves ou ses collègues. C'est pour ça aussi qu'elles l'avaient choisi pour ce voyage, pour gérer certains fous furieux présents dans le groupe. Mais ici, il affichait un tout autre visage. Il plongea son regard dans celui de Ambre. Elle comprit, lui prit la main, et l'emmena vers la maison. Il avait besoin d'elle, elle était son courage face à l'irrationalité de la situation. Ils avancèrent ainsi, silencieux, au cœur de la nuit, éclairés par l'unique lampadaire de la rue et s'approchèrent de la porte d'entrée. C'est elle qui posa la main sur la clinche, c'est lui qui cria, quelques secondes plus tard.

Maiden[d]eadOù les histoires vivent. Découvrez maintenant