Le voyage sanglant d'un groupe de collégiens qui se réjouissaient de passer 4 jours au Royaume Uni.
Les personnages et les situations de ce récit étant purement fictifs, toute ressemblance avec des personnes ou des situations existantes ou ayant exi...
Aaron menait la marche aux cotés de Céline. Ses pas balayaient la brume qui glissait sur le sol de cette forêt sans fin. Des feuillus de chaque côté, aucune lumière. Même la lune avait disparu, comme si elle leur avait rendu leur libre arbitre après la terrible tragédie. Il était toutefois parcouru par un sentiment étrange. Il était heureux. Heureux car il partageait ce moment avec elle, lui tenant la main, plus pour prendre son courage que lui en donner.
Emma les observait. Jalouse, il faut bien le dire. Mais jalouse de qui ? Elle n'avait jamais caché son faible pour Aaron, même si sa réelle cible était Alban, mais ce qui la dérangeait le plus, c'était de la partager. C'est avec elle qu'elle avait vécu toute cette aventure. Elle l'avait sauvé des griffes de ce vampire, elle avait... Elle évita de se remémorer les événements. Elle avait tué sa prof. Comment l'oublier ? Elle revoyait le corps s'écraser contre le capot de la Ford Mustang puis basculer au loin comme une poupée de chiffon désarticulée. Elle avait tué sa prof.
Clara avait mal, terriblement mal. Sa jambe la brûlait, sa cheville semblait habitée d'un mal profond. Elle semblait parasitée, possédée. Comme si tout contrôle lui avait été retiré. « Tu garde la douleur, mais je te prends le reste ». Voici ce que devait lui murmurer cette force maléfique qui l'entourait. Plutôt mourir, oui plutôt mourir. Elle sentait bien qu'elle était un fardeau pour le groupe, mais elle n'avait plus aucune force, elle sentait un froid, un froid qui se rapprochait. Un froid conscient ou extra-lucide ?
Ambre avait mal au bras. Bien que menue, porter la civière de Clara n'était pas de tout repos. Surtout en plein bois avec ces maudites racines, recouvertes de cette brume épaisse. Elle se souvenait de son premier passage, effrayant. Cette course dans la forêt cet autel qui...
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Céline stoppa et John s'arrêta net derrière elle. Elle se retourna.
— Nous y sommes ?
— Nous y sommes.
John lança un regard à Ambre. Il se rappelait trop bien de cet endroit. La plaine et ses monolithes dressés. Cette plaine qui paraissait plus étendue que dans ses souvenirs. Cela ne l'empêchait pas de voir, à l'opposé de celle-ci, les lumières flotter.
Un homme sorti du cromlech massif, un vieil homme arborant un sourire sadique. Il était seul et Céline le reconnut aussitôt. C'était l'Homme qui dirigeait Labinac et Orlock. C'était le cerveau, l'Homme qui lui avait proposé de sortir d'ici, de combattre « leur » ennemi commun. Elle leva les yeux et n'y vit pas la lune.
— Il n'est pas là ma chère, il ne dirige rien ici. Ici, c'est la frontière entre son monde et notre monde, cria-t-il.
Il s'arrêta à mi-chemin entre l'orée de la clairière et le monolithe le plus proche. Étrangement, le ciel était noir mais la scène semblait éclairée d'une lumière naturelle, irréelle.
— José, espèce de fils de... démarra John, qui aurait aimé lâcher la civière pour étrangler le vieil homme.
— Appelle-moi Légion tu veux. C'est ce que je suis au fond. Je suis moi, je suis eux, je suis le mal et blablabla et blablabla. Je suis juste le prisonnier d'un esprit malade, soyons honnête et ce que je veux, c'est ce que vous voulez. Sortir, s'échapper. Nous n'avons été que trop longtemps confiné ici.
Il siffla et une centaine d'hommes sortirent des feuillus, à l'opposé de leur position. Les lumières dansantes se rapprochaient. Ce n'étaient pas des lanternes non, Céline rapprochait davantage ces lueurs flottantes à des feux follets. Comme-ci chaque être, formant Légion, était accompagné de son familier lumineux.
Aaron, lui, ne focalisait pas son attention sur ces lumières dansantes, mais sur les trente-quatre élèves qui les accompagnaient : Léo, Cassandra et Maëva et les autres. Ils étaient tous là.