Obsession irrésistible

Se faire de nouveaux amis

Et voici l'épilogue de cette histoire.
Merci de m'avoir suivie au long des chapitres, j'espère que vous avez apprécié.

Dès demain, je commencerais la publication d'une nouvelle fiction "Apparences trompeuses".

Bonne lecture !

Le dernier jour de l'année était arrivé, et Harry avait passé le réveillon à la table des Malefoy. Le repas avait été agréable, juste entre eux. Ils avaient passé la soirée à converser et à plaisanter. C'était à mille lieux de ce qu'il avait pu penser de la famille Malefoy les années précédentes. Il avait toujours pensé que la famille de son camarade était adepte des fêtes somptueuses visant à asseoir leur réputation d'aristocrates. Il n'aurait jamais pu imaginer une telle ambiance conviviale.

En attendant minuit, Drago s'était excusé auprès de ses parents et avait entraîné Harry à sa suite pour le conduire dans le jardin d'hiver du Manoir. Il savait que le jeune homme aimait particulièrement cette pièce, avec ses grandes verrières donnant sur le parc du domaine.

Isolés, ils s'étaient blottis tous les deux sur un sofa confortable, regardant le parc du Manoir sous la neige qui scintillait doucement à la lumière de la lune. Ils n'avaient pas besoin de parler pour savoir qu'ils étaient bien l'un avec l'autre, et qu'ils appréciaient ces moments où ils sentaient la chaleur de l'autre.

Après une hésitation, Harry avait pris la parole, dans un murmure.

- Beaucoup de choses ont changé cette année.

Drago acquiesça doucement, et répondit, sur le même ton.

- Sache que je ne regrette rien de ce qui s'est passé.

Harry avait gloussé, un peu nerveux.

- Pas même de t'être retrouvé prisonnier ?

- Je m'estime chanceux, au contraire.

Le silence retomba, et Drago prit la main de Harry dans la sienne, jouant avec ses doigts, pensivement. Puis, il se décida à parler.

- Potter... Harry. Je ne pourrais jamais assez te remercier de ce que tu as fait, que ce soit pour moi, ou pour mes parents.

- Je...

- Laisse moi terminer. J'ai une dette envers toi, parce que tu m'as apporté ce que j'espérais au fond de moi. Tu m'as sauvé, et je suis libre aujourd'hui. Je n'ai pas cette fichue marque sur le bras, et je n'ai rien à regretter. Sans toi... Je n'ose pas imaginer comment les choses auraient pu tourner...

Harry se serra un peu plus contre Drago, silencieux, écoutant attentivement. Après un silence, le blond continua.

- Je ne sais pas ce que l'avenir nous réserve, mais j'espère que tu seras heureux, Harry. Que tu auras tous tes rêves qui se réaliseront, parce que tu le mérites. Tu mérites des amis fidèles, et j'espère que la Belette s'excusera même si je pense que tu serais bien mieux sans lui. Mais je sais que tu es du genre à pardonner et... Si c'est ce qui te rend heureux...

Le Gryffondor bouscula légèrement le blond, un sourire ému aux lèvres. Drago eut un sourire malicieux et lui fit un clin d'œil, avant de reprendre la parole.

- Tu es quelqu'un de bien, Harry Potter. Vraiment.

Harry, sourire aux lèvres, secoua la tête doucement.

- Je ne m'attendais pas à une telle déclaration, Drago. Mais je n'ai pas besoin de me faire de nouveaux amis tu sais. Je n'arriverai probablement pas à me réconcilier totalement avec Ron, mais j'ai Hermione et Neville qui sont de très bons amis. Et puis... Et puis, il y a toi. Si quelqu'un m'avait dit l'an dernier que nous serions aussi proches, j'aurais éclaté de rire en pensant que c'était impossible. Et pourtant... regarde nous.

Drago leva les yeux au ciel.

- Nous sommes en train de virer Poufsouffle, c'est totalement ridicule. Mais puisqu'on est dans le sentimental, j'ai une question à te poser. Pourquoi voulais-tu absolument me sauver ? Pourquoi as-tu fait tout ça pour moi ?

Harry fronça les sourcils, alors qu'il se plongeait un instant dans ses pensées, comme s'il réfléchissait à la question sérieusement.

- Honnêtement, je l'ignore. Je sais juste que je ne pouvais pas supporter l'idée que tu sois marqué. C'était une obsession. Ça me rendait littéralement malade, parce que je pouvais voir la façon dont Voldemort traitait les Mangemorts, et je savais que tu risquais d'être tué. J'ai pris conscience que tu as été le premier sorcier de mon âge que je rencontrais et que tu étais important pour moi.

Drago écarquilla les yeux, stupéfait.

- Tu t'en souviens ! Chez Madame Guipure !

- Bien sûr que je m'en souviens ! Je découvrais tout juste le monde magique, et tu avais l'air si sûr de toi...

Ils échangèrent un petit sourire avant de replonger dans leurs souvenirs, se rendant compte qu'ils avaient toujours été présents dans la vie de l'autre, à chaque étape. Les cours, leur première retenue, le premier cours de vol. Les matches de Quidditch. Les affrontements entre maisons adverses. Les disputes et les insultes. Ils finissaient toujours l'un face à l'autre.

En entendant l'horloge du Manoir sonner minuit, Drago enlaça Harry, et le serra contre lui en lui souhaitant une bonne année d'une voix émue. Le Gryffondor lui retourna ses vœux en répondant à son étreinte et ils restèrent dans les bras l'un de l'autre jusqu'à ce que le carillon eut fini d'égrener ses coups.

Leurs yeux se croisèrent et Drago eut un sourire malicieux. Sans quitter le regard vert, il s'approcha un peu plus et déposa doucement ses lèvres sur celles de Harry. Ce n'était qu'un contact timide et bref, mais les joues de Harry prirent une belle teinte cramoisie. Pour autant, le cœur battant, il n'essaya pas de se dégager des bras de Drago, laissant échapper un soupir ravi.

Ils restèrent un long moment l'un contre l'autre, un peu rêveurs, trouvant que l'année commençait d'une bien jolie manière. Il n'y avait rien à précipiter après tout, ils avait tout l'avenir pour approfondir leur relation et suivre leurs sentiments.

L'un comme l'autre savait qu'ils ne voulaient pas être séparés. Après avoir été rivaux, ils avaient un nouveau lien à construire. Ils avaient posé les bases de l'amitié alors que Drago était reclus dans la Chambre des secrets, et ils s'étaient attachés l'un à l'autre. Ils avaient pris conscience qu'ils avaient besoin l'un de l'autre.

Sans avoir besoin de se concerter, il étaient d'avis de se laisser porter et de voir comment les choses allaient évoluer. Tout simplement. Tranquillement.

**

Dans le salon, les adultes échangeaient leurs vœux. Avec un large sourire, Narcissa se pencha avec un ton de conspiratrice vers son mari et le parrain de son fils.

- A votre avis, combien de temps leur faudra-t-il pour se rendre compte qu'ils sont tombés amoureux l'un de l'autre ?