Chapitre un

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William

Seul, dans mon appartement, vide et sombre, je bois lentement mon verre d'eau en regardant la table de la cuisine. Le goût fade de l'eau se répand dans ma bouche jusqu'à descendre dans mon estomac à chaque gorgée. Je soupire et je me lève, laissant traîner mon verre sur la table. Je me dirige vers ma chambre, dénuée de couleur vive et je m'écroule dans mon lit. Je fixe mon plafond, me perdant dans mes pensées les plus sombres, comme chaque fois que je m'étends sur mon matelas.

Je me réveille, frotte mes yeux et remarque mes joues trempées. Je me redresse, je me lève et je vais dans la salle de bain. En passant devant le miroir, je me regarde, vite-fait, mes yeux ainsi que mes joues rouges.

<< Comme d'habitude..., soupirais-je. >>

Je me poste devant la toilette en défaisant le nœud qui retenait mon jogging sur mes hanches. Je l'abaisse un peu en même temps que mon caleçon et je vide ma vessie qui était pleine. Après avoir tiré la chasse d'eau, je vais dans le salon. Je passe devant la table où j'étais assis ce matin et je décide de mettre mon verre dans l'évier, n'ayant aucune envie de faire la vaisselle. Je n'ai plus envie de rien, de toute façon...Je vais dans le salon et sursaute violemment en entendant mon téléphone portable qui ne sert à quasiment rien. Je le cherche, me guidant à l'aide du son, ne sachant aucunement où il se trouve. Je le trouve caché sous des oreillers que j'ai jetés au sol. Je le prends et je remarque le nom de ma mère ainsi que mon écran légèrement fissuré. Je réponds à ma mère avant qu'elle ne raccroche et qu'elle ne soit en colère après moi, encore plus que d'habitude.

<< Salut, lançais-je en me laissant tomber sur mon canapé.

- Tu te souviens que tu dois venir souper à la maison?, lance-t-elle.

- J'ai pas envie..., dis-je, étant mal à l'aise avec ce genre de situation festive.

- Aller, c'est pour la fête de ton père. De plus, son meilleur ami nous présente sa nouvelle petite-amie et son beau-fils!, argumente-t-elle.

- Mais-

- Fait un effort pour ton père, William, me réprimande-t-elle quand j'essaye de répliquer.

- Je ne resterais pas longtemps, alors.

- Parfait!, dit-elle joyeuse. Ce soir, vers 18h30. Bye! >>

Je raccroche en frissonnant de dégoût en pensant à ce qui va se passer ce soir...

Plusieurs personnes, de la joie, des câlins, des remerciements et encore plus de bonheur...

Ce n'est pas fait pour moi, tout ça... Je soupire et regarde l'heure: 16h30. Il ne me reste que trois heures avant de partir, prendre la voiture, aller dans la maison familiale, rencontrer des gens et les voir s'épanouir... Cependant, je ne me laisserais pas berner et je ne tomberai pas dans leur piège. Je ne veux pas en subir les conséquences, encore une fois...

Des larmes viennent humidifier mes yeux déjà bien rougis. Ces putains de souvenirs désagréables, horribles... Elles coulent lentement le long de mon visage et viennent s'écraser sur mon jogging noir. Mes mains se posent sur ma tête et je me penche vers l'avant, appuyant mes coudes sur mes genoux. Mon cœur et ma tête me font douloureusement souffrir. Je lâche un petit cri de douleur, de peine... Ma respiration s'accélère tant la douleur est affreuse. Mes souvenirs me suivent à la trace, me collent et reviennent à n'importe qu'elle moment pour me rappeler que je ne mérite pas le bonheur.

Mon visage pâle fait ressortir mes cernes, les traces de mes larmes et mes yeux rouges sang. Je me déshabille et m'enferme dans la cabine de la douche. L'eau chaude, voire trop chaude, brûle ma peau. Elle vire à un horrible rouge vif. Je m'empare de ma débarbouillette, vide le reste du contenu de ma bouteille de savon et commence par laver mon visage. Ensuite, le reste de mon corps mince. Après cela, je pose le chiffon de sorte qu'il puisse sécher quand je vais avoir finis de me rincer et pose mon dos sur le mur froid de la cabine. L'eau ruisselant sur mon corps, enlève toute trace de l'existence du savon.

C'est une dizaine de minutes plus tard que je décide de sortir pour ne pas être en retard à cette soirée, sachant que le retard n'est pas permis avec ma mère... J'enroule ma serviette autour de mes hanches, après avoir essuyé le haut de mon corps. Je frotte légèrement mes jambes fines ainsi que mes pieds, pour aller dans ma chambre choisir du linge plus convenable que celui que j'avais ce matin. Je prends le premier truc que je trouve potable, ne voulant pas faire trop d'effort.

Mon pull noir et mon jean noir qui tire vers le gris très foncé dû à beaucoup trop de lavage, enfilé, je regarde l'heure: 17h20. Je soupire en ayant aucune envie de partir pour rejoindre mes parents, un ami de mon père et de parfaits inconnus. Je m'assois sur mon canapé. Je dois partir dans une heure étant donné que j'habite assez proche de chez mon ancien chez moi, cet endroit qui ne me correspond plus depuis maintenant quelques mois. Je vis seul et j'aime mieux cela comme ça. Mon petit appartement contient une chambre, une cuisine, une salle de bain et un salon, certes chaque pièce est petite, mais je me sens mieux ici qu'avec mes parents. Je m'allonge de tout mon long sur le divan et fixe mon plafond blanc, commençant à stresser en voyant l'heure de départ de plus en plus proche.

Je prends mes clés sur le crochet près de ma porte d'entrée et je sors de mon appartement après avoir mis mes baskets. Je verrouille la porte et je marche le long du couloir pour sortir du bloc. Je descends les escaliers pour me rendre à la sortie. Je me dirige vers ma petite voiture de couleur grise. J'embarque à l'intérieur, enfonce la clé et démarre la voiture. Je m'attache et j'enlève le son de la radio qui passe de la musique qui donne le goût de sourire... Je m'engage alors sur la route me concentrant sur ce qui se passe autour.

Je lâche un soupir tout en tremblant légèrement, stressé. Je suis en retard... Les routes sont bondées et ce n'est pas ce qui me dérange. Je ne voulais pas y aller et ça repousse ce moment qui me rend anxieux. C'est ma mère qui va être en colère...

J'arrive enfin à la maison familiale et je me stationne devant la maison, parce qu'il n'y a plus de place dans l'entrée étant donné qu'il y a les deux voitures de mes parents, ainsi que la voiture de la famille de l'ami de mon père. Je sors de ma voiture, la verrouille et marche entre les voitures pour arriver à la porte d'entrée. Je toque lentement à la porte quand elle s'ouvre violemment sur ma mère qui a l'air légèrement en colère. Je soupire...

J'ai hâte de partir...

Chérophobe [ BxB ]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant