Chérophobe [ BxB ]

Chapitre trente-deux

Antoine

Willi conduit tranquillement jusqu'à chez moi et il finit par s'arrêter devant le terrain de la maison.

<< Voilà, dit-il en se tournant vers moi.

- Tu rentres?, demandais-je en me détachant. Je pourrais te redonner tes vêtements.

- Mais ça peux attendre à la prochaine fois..., dit-il. >>

Je le fixe, espérant qu'il change d'avis, je n'ai pas envie de le laisser retourner seul chez lui.

Il détourne le regard, les joues légèrement rosés et il accepte. Je souris et nous nous dépêchons de rentrer dans la maison.

<< Suis-moi, dis-je à Willi, une fois avoir enlevé nos chaussures. >>

Je vais dans le couloir et j'ouvre la porte de ma chambre. Je le vois observé mon lit qui n'est pas fait.

Je ferme mon tiroir d'un pied et remet la couverture correctement sur le lit.

<< Je m'inquiétais trop que je n'ai pas fait mon lit, dis-je à Willi.

- Merci d'être venu, Antoine, dit-il en baissant légèrement la tête.

- Pas besoin de me remercier, Willi!, dis-je en lui caressant doucement les cheveux. >>

Après quelques instants, je vais me prendre des vêtements et je dis à Willi que je vais me changer dans la salle de bain. Il hoche la tête et je sors. Je me change rapidement, plie les vêtements qu'il m'a prêté et me rends dans l'entrée où il y a des sacs et j'en prends un. Je met les vêtements dedans, tout en me dirigeant vers la chambre. Quand j'entre, je vois Willi se redresser et me faire face. Je ferme la porte, m'approche de lui et lui tends le sac.

<< Il y a un livre qui t'intéresse?, lui demandais-je.

- Hé bien..., commence t-il en se retournant vers la bibliothèque. >>

Il prend un livre et me le montre.

<< J'ai adoré ce livre, dis-je avec un immense sourire. Tu peux le prendre, si tu veux! >>

Il le met dans le sac que je lui ai passé et j'entends la porte d'entrée se fermer. Quelques secondes plus tard, j'entends la voix de ma mère derrière ma porte. 

<< Ouais?, dis-je. >>

La porte s'ouvre sur ma mère et elle sourit à Willi quand elle remarque celui-ci.

<< William!, s'exclame t-elle.

- Salut, dit-il doucement.

- C'est à toi, la voiture devant la maison?, le questionne t-elle.

- Oui...

- Tu restes souper?, demande t-elle.

- Euh... Je venais récupéré mes vêtements...

- Autant rester manger!, dit ma mère, joyeuse.

- Je ne veux pas déranger..., dit-il en me regardant du coin de l'œil. >>

Je souris doucement. Il voulait sûrement que je l'aide à dire " non " à ma mère!

<< Je suis sûr que ça ne va pas déranger Charles! >>

<< ... D'accord, capitule t-il >>

Ma mère sourit, satisfaite et sort de la chambre en refermant la porte. William se tourne vers moi.

<< Pourquoi tu ne m'as pas aidé?, me demande t-il. >>

Je souris en ébouriffant ses cheveux.

<< C'est si grave que ça?, demandais-je. Je suis content que tu restes pour souper! >>

Il détourne le regard et balbutie.

<< Eh bien... Je... Ce n'est pas si grave que ça... >>

Je reprends mes caresses sur sa tête, jouant avec ses cheveux qui sont incroyablement doux.

<< Tu vas voir, ça va être une super soirée!, dis-je en souriant. >>

Il hoche la tête et je lui dit qu'il peux s'asseoir sur mon lit. Il fait ce que je lui est proposé, timidement.

Nous passons le temps, Willi en lisant tranquillement le livre que je lui est prêté et j'écris mon livre, tout les deux adosser contre le mur. La porte d'entrée se fait une nouvelle fois entendre et quelques secondes après, la voix de ma mère qui nous appelle pour manger. J'enregistre mon chapitre et je me lève.

<< Tu n'as pas un bout de papier que je puisse faire comme un signet?, me demande Willi.

- Ouais, dis-je en me dirigeant vers ma bibliothèque où je met mes nombreux signets. Tien.

- Merci. >>

Il le glisse entres deux pages et le pose dans le sac, avec son linge. On sort de ma chambre et nous rejoignons ma mère et Charles, dans la cuisine. Quand Charles remarque la présence de Willi, il lui fait un sourire chaleureux et me lance un mini regard.

<< Salut William, je suis content de te voir!, s'exclame Charles.

- Salut, répond Willi.

- Assoyez-vous, les garçons, dit ma mère en posant les dernières assiettes. >>

On s'assoit aux places libres et après s'avoir souhaité un '' Bon appétit '', nous commençons à manger le repas que ma mère a fait.

Tout d'un coup, les lumières commencent à clignoter et finissent par s'éteindre complètement.

<< Où sont les lampes torches?, demande ma mère en lâchant un petit rire.

- Je vais y aller, dit Charles en allumant sa lampes torches via l'application de son téléphone.

- D'accord! >>

Charles revient une dizaine de minutes plus tard avec deux lampes torches et quelques bougies. Il me passe une lampe torche et en garde une. Il allume les bougies à l'aide d'allumettes et les positionne dans le milieu de la table. Je regarde William qui est à mes côtés et il mange, tête baissée, en silence. Je me demande à quoi il pense... Est-ce qu'il se sent mal? Comme s'il sentait mon regard sur lui, il relève la tête vers moi. Je lui sourit doucement et il fait un petit mouvement de tête de haut en bas, comme s'il savait que je m'inquiétais.

Nous finissons notre repas et nous déposons notre vaisselle dans le lavabo. Je prends la lampe torche que m'a donné Charles et j'invite Willi à me suivre jusqu'à dans ma chambre. Une fois à l'intérieur, je pose la lampe pour qu'elle éclaire une bonne partie de la chambre.

<< Je devrais peut-être rentrer chez moi, dit Willi en s'avançant vers la fenêtre de ma chambre. >>

Dehors, il fait extrêmement noir et il pleut encore plus que quand nous sommes partis de chez Willi. Je l'entends soupirer.

<< Peut-être que tu pourrais dormir ici, lançais-je.

- Je ne veux pas déranger...

- Ça ne dérangera personne et puis, c'est dangereux sur les routes.

- Je déteste conduire sous la pluie... >>

Je pose ma main sur sa tête.

<< Alors reste ici pour cette nuit , Willi

- Tu ne vas pas avoir de problème avec ton copain?, me demande t-il.

- Je ne suis plus en couple avec lui, dis-je en m'assoyant sur mon lit.

- Pourquoi?

- Parce qu'il ne voulait pas que je t'aide et il était beaucoup trop jaloux...

- Alors pourquoi tu m'as choisis, moi...

- Parce qu'il aurait pu continuer de le faire avec mes nouvelles rencontres... Et arrête de te dévaloriser, je tiens à toi! >>